Chapitre 17

14.7K 1.2K 423
                                    


David fut averti que l'on servait le dîner dans la salle à manger. Il suivit le majordome, un peu perdu. 

Floris trônait déjà devant une table exagérément longue. Les deux uniques chaises étaient placées à chaque extrémité et David se retrouva séparé de son parrain par au moins deux mètres. Il constata que son assiette était entourée de deux fourchettes, l'une plus grande que l'autre. Il n'avait pas la moindre idée de celle qu'il convenait d'utiliser alors il prit celle qui se trouvait la plus près de sa main. Après tout, il dînait juste avec son parrain, pas avec la reine d'Angleterre ! 

Le majordome déposa devant lui une entrée composé d'un morceau de poisson blanc et d'un demi avocat. 

Floris coupait déjà son poisson avec grâce. 

— Eh bien, poussinou, qu'as-tu l'intention de faire ? 

— Je vais quitter le lycée, déclara David d’un ton morose. Je ne peux pas y rester plus longtemps. 

Outre la divulgation de son statut d'oméga, il ne voulait plus courir le risque de croiser Christophe dans les couloirs du lycée et à la cantine. Cela lui ferait trop de mal car l’alpha n’allait pas tarder à se choisir une compagne. Et puis il avait bien trop honte.

Floris prit un air sévère depuis l’autre côté de la table de la salle à manger. 

— David Dubois, il est hors de question que tu arrête le lycée avant d’avoir eu ton baccalauréat. Pense à ton avenir et non uniquement à ce garçon

Le jeune homme lui jeta un regard agacé et avala son dernier morceau d'avocat. 

— Je pourrais prendre des cours par correspondance. Je suis un bon élève. 

— Là  n’est pas la question, poussinou. La sociabilité est également à travailler. Tu as à apprendre à assumer ta nature d’oméga et ça ne sera pas une mince affaire. 

David fronça les sourcils. Il se sentait en colère et se retint de répliquer en voyant le majordome revenir pour apporter le plat principal et déposer devant lui une bouchée à la reine recouverte d'une sauce forestière. Cela sentait terriblement bon, mais l'estomac du jeune oméga était noué. 

— Il te faut absolument continuer le lycée, déclara Floris lorsqu'il fut à son tour servi. Pour montrer à tous ces idiots que tu es au-dessus d'eux. Ce n'est pas parce que, oui, tu es un oméga mâle que… 

— Arrête de me donner des ordres ! explosa soudain David. Tu devrais toi aussi savoir ce que tu veux ! Tu cherches à me commander, tu joues au type sûr de lui alors que tu n’as toujours pas osé m’avouer que tu étais ma mère

Un silence de mort s’ensuivit. Floris était devenu tout pâle et observait David avec un air terrifié. Ses mains tremblaient comme des feuilles et il ouvrait et fermait la bouche sans prononcer le moindre son. 

— Je… je, finit par bredouiller le mannequin d’une voix blanche. C….comment le sais-tu ? 

David leva les yeux au ciel. 

— C’était évident, non ? Tu as commencé par débarquer de force dans ma vie pour me parler de puberté, tu as ensuite raconté cette histoire de fils abandonné et, surtout, il y avait mon prénom affiché dans la chambre que tu m’as prêtée ! 

David était tombé tout à l'heure sur une broderie encadrée comme celles que l'on offre suite à une naissance. Le prénom "David" était marqué en point de croix. S'il avait eu encore des hésitations avant cette découverte, il n'en avait plus aucune après. 

Cendrillon (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant