Chapitre 15

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David sortit des toilettes en trombe, ignorant cette fois-ci sans problème les regards curieux posés sur lui. 

Paf paf paf paf paf ! 

Il cavalait dans les couloirs en frappant des pieds, déterminé comme jamais. Il ne mit que quelques minutes avant de repérer Christophe. La cloche de 17 h venait de sonner et l’alpha se dirigeait avec un groupe d’amis vers la sortie. 

En temps ordinaire, David aurait attendu caché dans un coin que Christophe soit seul avant de l’aborder. Ce jour-là, la fureur qu'il ressentait avait cependant fait s’envoler toute sa timidité et il attrapa le bras de l’alpha pour le tirer vers lui. 

— Je peux te parler un instant ? s’enquit-il sèchement. 

Christophe baissa ses beaux yeux verts vers lui et le cœur de David, en beau traître, ne put faire autre chose que de s’emballer. 

Les camarades de l’alpha se mirent à siffler et à ricaner. 

— Baise-le bien, Chris, lança l’un d’entre eux tandis que l’alpha suivait David un peu plus loin. 

Christophe eut un petit sourire gêné. 

— Je suis désolé pour le comportement inapproprié de mes amis. Ils ne sont pas toujours très fins… 

Les poings de David se serrèrent. 

— Ça ne serait pas arrivé si tu n’avais pas été raconter la vérité sur ma nature à tout le monde… 

L’alpha parut surpris. 

— Je n’ai rien dit de notre conversation à personne ! 

David plissa les yeux. 

— Comme si j’allais te croire ! Le lycée entier est au courant que je suis un… un oméga. 

Il avait marmonné le dernier terme en détournant les yeux. 

Le jeune oméga fit un bond en l’air lorsque l’alpha posa soudain la main sur son bras. 

— Je t’assure que j’ai gardé ton secret, David. Et, tu sais, tu ne devrais pas en avoir autant honte. Il n’y a rien de mal à être un oméga. 

Le petit oméga se dégagea, furieux. 

— Arrête de te moquer de moi ! Ne pas vouloir de moi n'est-il pas suffisant ? 

David recula le bras. Et gifla Christophe de toutes ses forces. Sa main s’enfonça dans la joue de ce dernier et sa tête pivota sous l’impact. 

L’alpha l’observait avec des yeux ronds. Il paraissait plus surpris qu’autre chose. Sa joue frappée était un peu rouge. 

David lui jeta un dernier regard noir qu’il espéra rempli de mépris puis s’empressa de faire demi-tour avant de faire quelque chose d’idiot. Comme fondre à nouveau en larmes. 

David tomba sur Alice un peu plus loin. Sa meilleure amie se précipita vers lui et l’entraîna plus loin. 

— Oh David, que se passe-t-il ? Tout le monde parlait de toi en espagnol ! 

— Je sais, grogna le jeune oméga. C’est à cause de ce salaud de Christophe Leroy ! Il a tout balancé. 

— Quoi ? Tu en es sûr ? 

— Certain ! Mais enfin, pourquoi est-ce que personne ne me croit ? 

Puis il vit Lucille passer au milieu de son groupe d’amies. Cette dernière lui jeta un regard mauvais avant de détourner la tête. 

David se sentit soudain très très bête. Comment n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Il y avait une autre personne au-delà d’Alice et de Christophe qui connaissait sa véritable nature. Et cette personne le détestait et avait de sérieuses raisons de vouloir lui nuire après la remarque qu'il lui avait balancée l'autre jour. C’était sa belle-sœur. Oui. C’était certainement elle qui avait révélé toute l’affaire ! Comment n’y avait-il pas pensé plus tôt ? 

Il n’hésita qu’un court instant avant de rappeler son parrain. 

Ce dernier commença par être froid. Il était visiblement vexé de la façon un peu cavalière avec laquelle David avait mis fin à leur dernière conversation. 

— Oh, c’est toi, commenta-t-il avec une indifférence étudiée. Tu as donc un peu de temps à me consacrer ? 

— Floris, demanda le jeune oméga d’une toute petite voix. Tu crois que quelqu'un que j’ai traité injustement de menteur et que j’ai giflé a raisonnablement une chance de tomber amoureux de moi ? 

Floris fit semblant de réfléchir. 

— Hm… Je dirais que cela dépend de ses goûts au lit. Certains aiment les claques. Tu penses te lancer dans le SM ? 

— Non ! rugit David. 

Il ne savait pas exactement ce qu’était le SM, mais cela ne lui semblait pas être quelque chose de très catholique. Surtout dans la bouche de son parrain. 

— Qu’est-ce que je dois faire ? gémit-il en se tordant les doigts. 

— Eh bien aller le voir pour t’excuser, bien entendu ! 

Le petit oméga gémit encore davantage. 

— Je ne peux pas. J’ai bien trop honte. 

Il s'agrippait à son écharpe comme si sa vie en dépendait. 

— David Dubois, affirma Floris d'un ton catégorique. Il y a des jours où il est nécessaire de reconnaître ses erreurs. Et je crois bien que tu es dans l'un de ces jours. 

Le jeune oméga soupira. Il échangea encore quelques mots avec son parrain puis rejoignit Alice pour quitter le lycée avec elle. 

— Je suis sûre que la situation finira par s'arranger, lui assura son amie. Déjà, c'est une bonne nouvelle d'apprendre que ce n'est pas Christophe qui t'a balancé, non ? 

— Hum, si on veut, marmonna David. 

Mais il avait du mal à voir quelque chose de positif. 

Lorsqu'il rentra enfin à la maison, après cette horrible journée, il tomba sur Mme Dubois. Elle portait dans l'une de ses mains une belle chaussure Richelieu toute brillante. 

— Pourrais-je savoir pourquoi cette chose se trouvait sous ton lit ? 

Cendrillon (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant