Cendrillon (bxb) [terminée]

Chapitre 6

— Poussinou ! Coucou ! s’exclama une voix non loin de là. 

David tourna précipitamment la tête et vit son parrain lui adresser des grands signes à côté de sa voiture. Il avait renoncé à porter son ensemble jaune vif et était vêtu ce jour-là d’un costume qui aurait pu lui donner un air d’homme d’affaires s’il n’avait pas été rose pâle. 

Le jeune homme se dirigea vers lui à toute allure et s’engouffra dans la voiture. 

— Ne t’approche pas autant du lycée ! siffla-t-il. 

Le caniche Nino l’accueillit par des aboiements furieux. 

Plusieurs de ses camarades observaient avec stupéfaction la voiture luxueuse. Floris avait l’air amusé. 

— Tu as honte de ton vieux parrain, mon poussin ? 

— Non, mentit David en détournant les yeux. Je n’aime simplement pas attirer l’attention sur moi. 

— Moi c’est mon activité favorite, avoua son parrain en s’installant à son tour dans la voiture. Tu devrais essayer. C’est très amusant. 

— Hum… 

Floris se frotta les mains pour se réchauffer. 

— Je constate avec plaisir que tu oses fermer ta portière, aujourd’hui, commenta-t-il avec un sourire. Tu ne crains plus que je sois un horrible kidnappeur ? 

— Pourquoi es-tu là ? lui demanda David sans répondre à sa question. 

Il tripota nerveusement son écharpe. 

L’oméga fit la moue. 

— Je voulais voir mon filleul, c’est tout. Après tout, nous avons de nombreuses années perdues à rattraper. Je te paye un verre ? Tu es trop jeune pour prendre de l’alcool, mais je connais un café non loin de là qui fait de merveilleux chocolats chauds recouverts de crème fouettée. 

— Je croyais que les mannequins devaient faire attention à leur ligne, remarqua David en croisant les bras. 

Floris parut ravi. 

— Oh ! Tu m’as googlisé ? Ne t’inquiète pas pour ma silhouette, poussin. Ce n’est pas tous les jours que l’on fête des retrouvailles. Ou alors tu préfères que nous allions faire les boutiques ? Tu as tout pour demain ? 

— Pour demain ? répéta David sans comprendre. 

Son parrain ouvrit grand les bras. 

— Pour la fête chez les Leroy, bien sûr ! Tout le monde ne parle que de ça, dans les parages. J’imagine que tu y vas, non ? Ce n’est pas le genre d'occasions qu’il faut rater. 

Le jeune oméga soupira et détourna les yeux. Il vit plus loin Lucille passer avec un groupe d’amies en agitant ses cheveux blonds. Plusieurs garçons les regardaient sans grande discrétion. 

— Je ne sais pas, marmonna misérablement David. Je ne me suis pas encore décidé… 

— Qu’est-ce qui te fait hésiter ? s’étonna Floris. 

— Je n’ai rien à me mettre, avoua le jeune homme. Avec une amie, nous avons le projet d’aller en trouver un dans une friperie demain matin, mais… 

—  Une friperie ? Tu ne peux pas te rendre chez les Leroy dans un costume d’occasion ! s’indigna Floris en répétant sans le savoir les paroles que David avait dites la veille. 

David lui jeta un regard agacé. Tout semblait facile, aux yeux de son parrain plein aux as. 

— Je n’ai pas le moindre sou, déclara-t-il très franchement en fronçant les sourcils.