Chapitre 8

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Planté dans l’entrée, David luttait contre une furieuse envie de laisser libre court à ses larmes. Que pouvait-il donc faire ? Désobéir à sa belle-mère pour se rendre tout de même à la fête ? Non. Mme Dubois serait parfaitement capable de mettre sa menace à exécution de le jeter à la porte et David se retrouverait dans une situation encore plus misérable. 

Son vieux téléphone portable sonna et il répondit machinalement. 

— Poussinou ? C’est moi. Tu as besoin que je t’accompagne en voiture à la fête ? Il pleut et il ne faudrait pas que ton beau costume soit tâché. 

La gorge de David se noua encore davantage en songeant à ses vêtements et à ses magnifiques chaussures noires qui ne serviraient finalement pas. 

— Je ne pourrais pas aller à la fête, marmonna-t-il d’une voix misérable à son parrain. Je suis privé de sortie. Ma belle-mère veut que je nettoie toute la maison de fond en comble. 

Floris poussa un cri. 

— Allons, David, tu ne peux pas manquer cette fête ! 

Le petit oméga soupira. 

— Comme si j'avais le choix !  

— Ne t’en fais pas, poussin. Je m’occupe de tout. À tout de suite ! 

Et le mannequin raccrocha avant que David ait pu le questionner. 

Le petit oméga rangea son portable dans sa poche, guère rassuré. À présent, il pouvait ajouter les agissements de son parrain à la longue liste de ses préoccupations. 

David se tordit une dernière fois les mains puis prit une grande inspiration. Nettoyer entièrement la vaste demeure lui prendrait toute la nuit et il fallait mieux se mettre au travail au plus vite. 

Il se dirigea d'un pas là vers le placard dans lequel étaient rangés les ustensiles de ménage et s'empara d'un balai. Il avait toujours autant envie de fondre en larmes. Dire qu'il s'était tant réjoui à l'idée de ce bal ! C'était à croire que Mme Dubois s'était doutée de quelque chose… 

On sonna à la porte. Lorsque David alla ouvrir, Floris entra comme un ouragan, suivi de cinq personnes qui portaient toutes des aspirateurs, des seaux et d’autres ustensiles de ménage. Ignorant le petit oméga, ils se mirent aussitôt à récurer la maison dans tous ses recoins. 

— Que… qu’est-ce qu’ils font ? bredouilla David, stupéfait. 

Floris lui adressa un grand sourire. 

— Ne t’en fais pas, poussinou. Mon équipe est très efficace. Lorsque tu rentreras de la fête, ils auront disparu et la maison sera plus propre que jamais. 

—Mais…, protesta le jeune homme. Je… C’est moi qui… Si ma belle-mère s’en aperçoit… 

Son parrain haussa les épaules. 

— Pourquoi le découvrirait-elle ? Lâche ce balais, poussinou, et va plutôt t’habiller. Je sais bien qu’il est de bon ton de se faire désirer, mais il ne faut pas non plus trop exagérer. 

— Mais… 

Son balais lui fut arraché des mains par l'un des intrus et Floris l'entraîna vivement vers l'escalier. 

— Je…, protesta David, je… 

Il furent dépassés par une femme de ménage qui époussetait les marches à toute allure. 

Au milieu de toute cette agitation, Floris paraissait encore plus surexcité que les autres fois. 

— Je sortais très souvent de ma chambre en douce lorsque j’avais ton âge, avoua-t-il en battant des bras. Mes parents me surprotégeaient, parce que je n’étais qu’un oméga. Contrairement à mon frère aîné bêta qui avait le droit de se rendre à toutes les fêtes qui se présentaient, j’étais prié de rester bien sagement à la maison. Je détestais ça. J’attendais que mon père ait le dos tourné et descendais tranquillement par la fenêtre. J’étais devenu un expert dans l’art de l’escalade ! Mais n'en fait pas de même, poussin. C'est dangereux. Tu risquerais de te rompre le cou. Mon exemple n'est pas à suivre. 

Cendrillon (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant