— Poussinou !
David n’eut pas le temps de reculer et se retrouva soudain écrasé dans les bras de Floris.
— Maman, j’étouffe ! protesta-t-il en se tortillant.
Le mannequin relâcha très légèrement son étreinte.
— Et tu ne sens pas très bon, précisa Floris en fronçant le nez. Mais j’accepte à titre exceptionnel de te faire tout de même un câlin.
— Encore heureux, tiens !
Floris contempla le costume ruiné.
— Qu’as-tu fait au juste pour te retrouver dans un état pareil ?
David se dandina pour échapper à son étreinte.
— Je te raconterai plus tard, marmonna-t-il.
Il était un peu triste d'avoir perdu l'une de ses chaussures adorées. Peut-être pourrait-il essayer de la repêcher le lendemain avec une épuisette ? Non, le grand canal était trop vaste. C'était idiot. Enfin, il pourrait toujours proposer l'idée à Alice. Ou à Christophe. Oui. Cela lui ferait un bon prétexte de sortie. Parce qu’ils étaient maintenant officiellement en couple, non ? David n’avait jamais eu de petit ami auparavant et ne savait pas très bien de quelle façon il conviendrait de se comporter.
— Ce test, demanda David avec méfiance, il est vrai, lui ?
Il ne put s'empêcher de poser une main sur son ventre et se demandant si vraiment un enfant pourrait y loger pendant neuf longs mois.
Floris hocha la tête, soudain embarrassé.
— Hm… oui.
Le jeune oméga soupira, résigné.
— Puis-je savoir à quel moment je me suis retrouvé, sans le savoir, à effectuer un test de fertilité ?
Son ton était plus froid qu’il ne l’avait voulu.
Sa mère eut une petite moue gênée.
— Lorsque tu étais en troisième, lors d’une visite médicale scolaire. J’ai payé l’infirmière de ton collège pour qu’elle te le fasse passer discrètement.
David fronça les sourcils. Il se souvenait, effectivement, d’une visite médicale supposée durer quelques minutes qui avait pris pour lui cinq fois plus de temps que pour ses camarades.
— J’étais curieux ! se défendit Floris avec véhémence. Je voulais savoir si tu étais comme moi ou non, pour savoir quel niveau de surveillance je devais effectuer sur toi. Pour éviter que tu te retrouves, comme moi, à porter un enfant sans l’avoir voulu. Non que je regrette de t’avoir mis au monde, bien sûr ! Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée, poussin adoré.
— Et pourquoi ne pas m’en avoir parlé plus tôt ? s’agaça David.
Floris prit un air malheureux.
— J’avais peur que tu m’en veuilles. Tu n’as pas très bien réagi pour le reste.
Le jeune oméga poussa un grognement.
— On en parlera plus tard, marmonna-t-il en constatant que Christophe s’avançait vers eux pour se présenter poliment à Floris.
Le mannequin le scruta avec méfiance.
— David continuera à vivre chez moi jusqu’à sa majorité, déclara-t-il d’un ton catégorique. Vous pourrez vous fréquenter, mais le mariage n’aura pas lieu avant. J’exige qu’aucune pression ne soit exercée sur mon fils quant à la production d’enfants.
— Maman ! s’indigna David en lui jetant un regard noir.
Ce n’était pas le moment de faire fuir l’alpha !
Christophe, cependant, hocha la tête avec gravité.
— Je ne forcerai David à rien. Et je serais heureux que nous puissions faire tranquillement davantage connaissance avant de nous unir.
Il glissa sa main dans celle du jeune oméga qui sentit le rouge lui monter aux joues. Il avait soudain bien trop chaud.
— Bon bon bon, chantonna Floris. Je vous laisse seuls, mes enfants. N’en profitez pas pour faire des bêtises !
Il leur jeta un regard toujours un peu méfiant et David se mit à espérer de toutes ses forces qu’il n’allait pas leur fournir des préservatifs ou autre accessoire gênant. Il s'en abstint fort heureusement et s'éloigna de sa démarche sautillante.
— Ta mère est très protectrice envers toi, commenta Christophe avec un petit sourire.
David grogna.
— Je ne te le fais pas dire.
— C’est mignon.
— Hum…
Christophe le fit pivoter pour le positionner face à lui. Ses yeux verts se plantèrent dans ceux du petit oméga.
— Tu crois que ta mère me laisserait t’embrasser ? lui souffla-t-il à l’oreille. Parce que j’ai très envie de goûter à nouveau à tes délicieuses lèvres, David Dubois.
David rougit jusqu’aux oreilles mais s’obligea à lever la tête vers l’alpha.
— Je n’ai pas la moindre intention de lui en demander la permission.
Et il posa sa bouche sur celle de Christophe.
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Cendrillon (bxb) [terminée]
RomanceAprès la mort de son père, David, un jeune oméga, est exploité par sa belle-mère et sa belle-sœur qui le traitent comme un domestique. Au lycée, il est amoureux depuis toujours de Christophe Leroy, le futur chef de sa meute, sans avoir jamais osé lu...