Je m'appelle Julia, et je suis développeuse de jeux à mes temps perdus. Sinon, je suis étudiante en fac d'arts. Ça fait un an et demi que je bosse sur un jeu complet et hard au risque de rater mes études !... sauf que vous allez pas croire ce qui s'...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Légende : Julia Schmidt et Kurt Olson
• Musique Disponible •
Je me redresse violemment, choquée de sa phrase.
A ce moment-là, je commence à douter de sa sincérité. Ses phrases sont trop pompeuses et flatteuses. Kurt m'aurait dit la même chose, mais à sa manière : « A ce rythme là, il va finir par te farcir le cul de paillettes ».
Je croise les bras sur ma poitrine, et tourne ma tête sur le côté, me donnant un court instant pour réfléchir. Je n'arrive pas à y croire.
Ces dernières années j'ai déversé ma haine et ma déchéance sur cet être humain. Voilà qu'il est là, et que tout se passe aussi vite comme si rien de tout ça ne s'était passé. Mais en même temps, il a l'air tellement différent que cette dernière fois.
Qu'est-ce Kurt aurait dit ? Ou... qu'est-ce que Aaron aurait dit ? Mon grand frère que je ne vois plus ?
Mes souvenirs reviennent à ma mère. Même si elle s'est souvenue, elle n'a même pas été un grain bousculée, comme si c'était normal.
Sauf que non, ça ne l'est pas. Pour qu'il se prend ? Et pourquoi je fais tout ça ? Cette haine qui m'animait me donnait une raison de le voir plus bas que terre, et justifiait ma rancoeur durant ces dernières années.
Locklear : Tout va bien ?
Moi : Arrête de vouloir faire un quelconque rapprochement.
Locklear : Oh, désolé je ne pensais pas que tu allais mal le prendre.
Moi : Montre-moi quelques skills, j'ai d'autres choses à faire.
Locklear : Euh... OK.
Il se lève et m'invite à venir à côté de lui. Je m'installe, les mains tremblantes.
Il ouvre un nouveau document, une nouvelle maquette. Il commence à me montrer les bases, mais je ne réponds que par des hochements de tête et des mouvements d'épaules.
Je capture tout ce qu'il me dit.
Je ne dois pas le laisser filer de cette manière. Dès que j'aurai réglé l'histoire avec Kurt, je vais le mettre dans la confidence.
Une heure passe...
Locklear : T'as bien travaillé... c'est bien. D'ici la fin d'année, tu vas pouvoir lancer un nouveau jeu plus quali'.
Moi : Je devrais également te donner des leçons sur le savoir-vivre et parler aux gens de manière respectueuse sur ton live ou IRL.
Locklear : Julia depuis tout à l'heure t'es insupportable, j'ai raté quelque chose ?
Moi : Et toi depuis quelques années t'es toujours aussi exécrable, et c'est pas nouveau, tout le monde le sait.
Il me prend la main, me forçant à le regarder dans les yeux.
Locklear : Je vois... tu m'en veux toujours ?
Moi : Je dois y aller.
Je me défais de sa main et me dirige vers la porte de sortie.
Locklear : Tu as donc bien joué l'hypocrite.
Moi : PARDON ?
Je virevolte, le foudroyant du regard.
Moi : Non mais j'hallucine ?! L'hypocrisie ? C'est toi en personne, connard ! Je me demande bien encore pourquoi je continue à être toujours aussi... admirative. Il n'y a pas pire que ta personne.
Locklear : Tu peux crier autant que tu veux, mais ça se voit pertinemment que tu m'aimes beaucoup. De la haine à l'amour, ou de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas. Et tu es entre les deux, ne te mens pas à toi-même. Parce qu'après tout ce qu'on a pu faire ensemble, ça crève les yeux... t'es heureuse d'être là, avec moi.
Je grince les dents. Il sait toucher où ça fait mal.
Moi : J'aurai été heureuse si t'avais été plus sympa. Mais quand on brise une personne, surtout quand on l'idéalisait, c'est dur de se remettre car la réalité nous rattrape. Je préfère me protéger, tu ne vas pas rester ici.
Je déglutis avant de sortir de chez lui.
* * *
Je suis en route pour aller en cours. Ma tête est lourde, et mon coeur se pince à chaque fois que je repense à ce que Lock m'a dit. C'est tellement vrai, mais je veux rester fidèle à moi-même.
J'ai hâte de voir Kurt. Il ne m'a pas répondu de la journée, j'espère que tout va pour le mieux.
Quand je sors de ma voiture, je vois sa silhouette foncer droit sur moi. Je souris de toutes mes dents, heureuse de le revoir. Mais je vois ses traits s'endurcir au fil de sa démarche.
Moi : Merde, Kurt, ça s'est mal passé ? Tu-
Kurt : J'ESPÈRE QUE JE RÊVE !
Moi : Qu'est-ce qui se passe ? Dis-moi !
Kurt : Ça c'est toi ?!
Il me brandit une affiche avec la photo de son père et lui. Un parfait montage photo qui laisse à croire que son géniteur le bat. Je reste interdite, trop choquée pour répondre. Ma bouche s'ouvre sans qu'un mot n'y sorte.
Moi : Je...
Kurt : Non... je ne peux pas le croire. Pas toi ! Julia...
Sa voix se brise et ses yeux bleus se remplissent de larmes.
Kurt : Je t'avais... je t'avais fait confiance.
Moi : Oui, et je n'ai rien fait... je ne comprends pas.
Kurt : T'es sûre que t'en as parlé à personne ?
Je me souviens de la conversation que j'ai eue avec Zack. Mon cœur se serre tellement que je crois qu'il s'arrête.
Moi : Euh... à Zack, mais je n'ai pas dit que c'était toi, j'ai caché ton identité.
Un long soupir de désespoir sort de lui. Il met ses mains sur ses cheveux, désemparé. Je sais qu'à ce moment là, son amour pour moi le tiraille avec le fait que je l'ai « trahi ».
Moi : C'est impossible qu'il ait pu découvrir que c'était toi, et-
Kurt : PEU IMPORTE ! POURQUOI TU EN AS PARLÉ ?
Moi : Parce que je voulais t'aider, Kurt crois-moi je suis tellement désolée j'aurai jamais dû, et...
Je me sens tellement conne, je sens que j'ai brisé quelque chose en lui, entre nous. Je sers tellement les poings que ça m'en détruis les paumes.
Kurt : Je veux toujours pas croire que t'aies pu faire ça... pas toi, Julia. Tu... tu me dégoûtes.
Moi : Non ! Kurt, non ! S'il te plaît, on va voir Zack et-
Kurt : POUR FAIRE QUOI ? J'AI TOUJOURS ÉTÉ CONTRE QUE TU TE METTES AVEC LUI, ON ÉTAIT UN TRIO ET TU SAIS COMMENT ÇA SEST TERMINÉ ! MAIS... mais il a fallut que tu parles à la pire des personnes de MA situation !
Sa voix est définitivement brisée et mon coeur aussi. Je me tais, car j'ai tout foiré...
