Chapitre 11

146 11 0
                                    

Était-ce réellement de l'amour? Certes, il désirait cette femme comme aucune autre avant elle. Mais de là, à s'avouer en être amoureux. Pouvait-il aussi rapidement traduire cette envie irrésistible d'elle comme de l'amour? Il ne possédait aucune réponse à ces questions. Et c'était ça le plus frustrant de l'histoire.

Vikram connu la guerre, la vengeance et la perte de ses parents. Pourtant, aucun des évènements du passé ne l'avaient préparé à connaître de tels sentiments. Des sentiments si forts et si déstabilisant en même temps. Peut-être que Ransh disait tout haut ce qu'il taisait tout au tréfond de lui-même. Mais son ami le faisait si souvent marcher, avec ses blagues à deux balles, qu'il balayait toutes ses inquiétudes d'un revers de la main.

- Crois-moi, vieux. Cupidon ne t'a pas loupé. Il a tiré en plein dans le mille avec sa flèche. Tous les symptômes que tu affiches le confirment.

- Ne me dis pas que tu t'es mis à lire des romans à l'eau de rose? Demanda-t-il soudain agacé par le comportement moqueur qu'affichait son premier ministre depuis quelques minutes déjà.

- Pour qui me prends-tu?

- Pour marraine la bonne fée dans Cendrillon, dit-il d'une voix ironique.

- Pas très flatteur pour mon image de tombeur invétéré des dames.

Vikram secoua légèrement la tête pour constater que son frère ne changerait jamais." Tombeur un jour, tombeur toujours. " N'était-ce pas sa devise éternelle?

- Pour satisfaire ta curiosité c'est simplement maman qui m'en a rabâché les oreilles avec. Je peux même te les citer: accélération du pouls, angoisse, désirs ardents, besoin constamment de contact physique, attention particulière, besoin de protéger, possessivité, jalousie etc...

- Je m'étonne que tu aies retenu aussi bien tes leçons d'amour. Toi qui sautes sur tout ce qui possède un vagin. Même mes pauvres servantes sont passés à la petite passoire de Ranshad Khan.

Son ministre sourit si fier de son exploit. Il ne ressentait aucune honte à agir de la sorte. À croire que pour lui les femmes se résumaient par un petit trou entre les cuisses. D'où, il pouvait fourrer sa queue pour satisfaire ses besoins typiquement masculins.

- Tes servantes n'avaient qu'à ne pas m'attirer sous leurs jupons avec leurs regards aguicheurs. Tu sais bien que je ne résiste jamais à l'appel désespéré de ces demoiselles. Bon, ne changeons pas de sujet. Tu comptes t'y prendre comment?

- Je n'en ai aucune idée.

- Tu devrais vite le savoir, vieux. Je suis curieux de rencontrer en chair et en os la femme qui a su remettre en question l'éternel sang-froid de sa majesté le roi Vikram Batra Al-Maliki. Un exploit aussi mémorable mérite d'être célébré avec une coupe de champagne. Je ne compte plus le nombre d'échec à mon actif pour avoir essayé. Décidément, il ne fallait jamais sous-estimer le pouvoir d'une femme sur les sens d'un homme.Est-elle belle au moins?

La beauté physique paraissait un atout bien dérisoire face à la beauté intérieure. Il n'y a pas plus désirable qu'une femme sachant d'abord séduire par son intelligence.

Ransh savait que le roi n'accordait pas trop d'importance au physique.

- Je croyais que tu avais vu sa photo dans le dossier que tu m'as donné hier.

- Pas sûr de me souvenir à quoi puisse ressembler ta styliste. Surtout, avec cette nuit de baise intense que j'ai eu avec les jumelles asiatiques.

- Ce n'est pas ma styliste.

- Eh! Bien ça va vite le devenir, on dirait.

La jeune femme apparue sur le seuil et se figea en voyant les deux hommes discuter au fond de l'écurie. Jaya reconnu le roi, mais pas son compagnon. L'inconnu fit le premier à l'apercevoir et ne cachait pas son regard de merlot frit en la dévisageant sans vergogne.

Un roi particulier Où les histoires vivent. Découvrez maintenant