Chapitre 10

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- C'est donc là que tu te caches. Je te cherche depuis un moment déjà. Si je te retrouve dans l'écurie c'est que soit tu es parfaitement énervé soit en plein dilemme.

- On dirait, dit-il tout simplement.

- Je te connais comme si je t'avais moi-même mis au monde. Alors, viens dire à tonton Ransh qu'est-ce qui te tracasse autant, mon vieux? Demanda son pote tout en tapotant sa main sur sa tête, comme on fait avec un enfant pour l'inciter à se confier.

- Si seulement tu savais... Commença-t-il en secouant doucement sa tête de droite à gauche.

Le roi poussa un long soupir avant de continuer à caresser son étalon noir. Tout en prenant le soin de bien chercher ses mots pour tout raconter à son meilleur ami. Dick était un cheval sauvage qu'il avait trouvé blesser non loin de la frontière. Alors que son premier compagnon venait de rendre subitement son dernier souffle, juste après la fin de la guerre contre les rebelles.

Ce jeune fougueux avait envoyé plus d'une vingtaine d'hommes à l'hôpital avant de gentiment se laisser soigner par son sauveteur. Depuis ce jour là, ils demeuraient aussi inséparables que les doigts d'une main. Pendant que son meilleur ami attendait patiemment ses confidences, Vikram profitait de ce silence bienfaisant.

- On se connaît depuis qu'on porte des couches culottes. Ne me dit pas que tu es soudainement devenu timide. Si tu ne te sens pas prêt à te lancer sur le vif du sujet je pourrais peut-être te raconter comme d'habitude mes innombrables prouesses sexuelles au lit. Imagine-toi que hier soir, je me suis fait des jumelles asiatiques. Je ne te dis pas à quel point c'était divin. J'ai même failli épuiser toutes les positions du Kamasutra pour arriver à bout de ces deux tigresses. Ce matin, je me suis réveillé en totale extase. Je devrais peut-être t'organiser un rendez-vous avec elles. Je t'assure qu'après tu te sentiras comme Aladin devant la découverte du pouvoir de la lampe magique.

Si seulement tout paraissait aussi simple que son pote le croyait. C'était Ranshad Khan tout craché de croire qu'une bonne baise saurait guérir tous les maux. Celui-ci ne jurait que pour et par le sexe. Le cheikh ne pouvait lui en tenir rigueur. Même en proférant de telles idioties. Au fil du temps, il avait fini par s'y habituer.

- Toutes les baises du monde ne suffiront pas sur ce coup là, Ransh, avoue-t-il de mauvaise grâce.

- À ce point, vieux. Tu commences sérieusement à me faire flipper avec tes paroles à double sens. Crache enfin le morceau pour qu'on en finisse.

- Je n'arrive même plus à trouver les mots justes pour t'exprimer l'état dans lequel je suis actuellement. C'est comme si le ciel venait subitement de me tomber sur la tête.

- Attends, vieux. Récapitulons. Tu es dans cet état à cause de quoi ou plutôt de qui?

Le roi se passa les doigts dans sa chevelure aussi noire que l'encre. Avant de répondre nerveusement à la question posée.

- De la styliste, lâcha-t-il telle une bombe.

- Comment ça? Soit plus claire. Je ne comprends rien à ton charabia. Que t'a fait la styliste au juste?

- Disons plutôt ce qu'elle ne m'a pas fait. Cette femme vient de mettre ma vie sens dessus dessous. Sa seule présence suffit pour enclencher une éruption volcanique en moi. Je me sens totalement dépasser par cette flamme ardente qui prend petit à petit possession de chaque fibre de mon corps. Je la désire au point d'en avoir mal. J'ai dû me faire violence tout à l'heure pour ne pas la prendre à même le sol de mes appartements privés. Ce désir me paraît si sauvage et si malsain. Au point de me faire perdre la tète. Il a fallu que quelques heures à cette étrangère pour faire voler en éclat tout mon sang-froid ainsi que ma raison. Moi Vikram Batra Al-Maliki est terrorisé à l'idée de commettre un acte abominable envers une femme qui de plus se trouve sous ma protection.

Un roi particulier Où les histoires vivent. Découvrez maintenant