Chapitre 17

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    - Il était trop chou quand il était petit ! Oh, la salopette lui allait hyper bien ! Je suis sûr que ça lui va toujours autant ! Un scarabée rhinocéros ! On faisait des combats, à l'école primaire !

    - Et encore, t'as pas vu celles où il joue avec le chat du voisin, il est adorable !

    - Ça va, je vous dérange pas ?!

    - T'inquiète t'inquiète bro.

    Penché sur un album photo familial, je découvre avec joie des clichés de Katsuki enfant tandis que Mitsuki et son mari commentent en apportant précisions et détails de leurs souvenirs. Il était plus souriant, bien qu'avec cette fierté et cette condescendance qui lui sont caractéristiques. Son caractère n'a pas l'air d'avoir beaucoup changé à travers les années. Il a toujours été arrogant, cynique et froid. Il a toujours eu un tempérament de merde, en fait.

    A voir ces photos, je découvre une facette de Katsu qu'il cache habituellement. Un côté plus vulnérable, révélant l'innocence de son enfance qu'il cache derrière un masque de « cassez-vous vous me faites chier gnagnagna je gueule partout passke i'm a bad boi you know ». J'aime apprendre des choses sur lui, à le connaître plus en profondeur (sans mauvais sous-entendus mais ça me plairait aussi). Ça me touche beaucoup de me trouver dans ce cadre familial aimant, cette maison où mère et fils s'aiment au point de s'engueuler dès que l'un a le malheur de fixer trop longtemps l'ourlet du t-shirt de l'autre. J'adore l'ambiance.

   Masaru, le père de Katsuki, cuisine vraiment bien, au fait. Le déjeuner était délicieux. Il est très effacé, par rapport au reste de sa famille. Bien plus calme, mesuré, il est là pour tempérer les personnalités explosives de sa femme et de son fils. Il équilibre en quelque sorte le groupe, bien qu'il soit peu entendu par les deux autres, trop occupés à se crêper le chignon pour x raison.

   - Faut que je te trouve une salopette, maintenant. Je dois en avoir, quelque part dans les tréfonds dans ma commode.

   - Je m'en passerai, merci, râle-t-il en nous foudroyant tous les trois du regard.

   - Si, c'est une bonne idée, m'encourage la blonde. Ça fait longtemps qu'on a pas pris de photos de toi.

   - Ta gueule, la vieille, se rebiffe-t-il.

   - Parle mieux, je m'exclame en relevant brusquement la tête dans sa direction.

   - T'es qui pour me donner des ordres, bouffon ?

   - C'est tes parents, pas tes potes. Alors parle mieux.

   - J'parle comme je veux, ok, tonne-t-il en m'attrapant brutalement par le col de mon hoodie.

   - Si t'es capable de respecter des profs que t'as une fois par semaine, tu peux respecter des parents qui te soutiennent depuis seize ans, je rétorque en saisissant son poignet.

   Il sait que j'ai raison. Je le lis dans ses yeux. Mais il est trop fier pour l'accepter, il va donc rester borné. Il n'est pas stupide, mais cet irrespect qu'il a pour ses géniteurs est infondé. Je ne connais pas en détails son passif avec eux, mais ils semblent aimants et bienveillants envers leur fils unique. Chose qu'il ne leur rend pas très bien, du moins il n'en a pas l'air. Cependant, il s'inquiète pour eux, il suffit de voir la réaction qu'il a eue quand il a appris que sa mère était malade pour comprendre qu'il se soucie d'eux, même si les apparences prouvent le contraire.

  - Ne vous disputez pas, les garçons, intervient Masaru. Merci Eijiro, ce que tu as dit nous touche beaucoup. Mais Katsuki n'a jamais voulu le comprendre, peu importe le nombre de fois qu'on le lui a dit. Bien entendu, nous ne tolérons pas ça, mais il préfère faire la sourde oreille à toutes nos remarques. Ce n'est pas ça qui nous empêchera de l'aimer et d'en être fiers. Ce comportement est ancré dans ses habitudes et je doute que tu parviennes à le persuader du contraire. Ne vous embrouillez pas pour ça, vous êtes venus décompresser de votre semaine. D'ailleurs, racontez-nous.

Tuto: Comment transformer du yaoi en un pur bordel [Kiribaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant