Chapitre 27

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    - Tu m'as fait trop peur ! Qu'est-ce que tu fais là ?

   - J'vais cueillir des pommes en peignant une bouilloire.

   Mina rit de bon cœur à ma réponse et me fait signe d'entrer d'un geste de la main. Avachie sur son lit, à moitié sur des coussins pelucheux et sur un traversin à froufrous, elle semblait être en pleine conversation avec Jirou. Celle-ci, assise en tailleur sur le fauteuil à roulettes en beau cuir noir, s'amuse à tourner sur elle-même. Elle hausse un sourcil en constatant ma présence mais ne s'en formalise pas plus que ça et se contente d'attraper un plaid à carreaux rose sombre avec lequel elle se couvre. C'est vrai qu'il ne fait pas chaud ici, même si les tons de la chambre donnent cette impression d'un cocon douillet. Je remarque sur la table basse une carafe de thé à la menthe fumant qui embaume toute la pièce ainsi que des daifuku mochis disposés dans une petite assiette en porcelaine. C'est très chill ici, je veux venir plus souvent !

   - Pose tes fesses et raconte moi tes malheurs, mon Kiri, m'indique Mina en tapotant la couette sur le lit.

   - Je vous laisse, s'il le faut, suggère Jirou sans avoir l'air de vouloir se lever pour autant.

   - T'inquiète, c'est pas un secret d'état et je te fais confiance, dis-je en m'asseyant à ses côtés en essayant de ne pas écraser une peluche Lunala et une figurine d'Undertaker.

   - Qu'est-ce qui te chagrine, me demande la rose en me tendant une tasse de thé brûlant. Tatie Pinky est à ton écoute.

   - Tatie Pinky elle fait peur, je réplique en reculant devant son regard appuyé et son sourire malsain.

   - Mais non voyons ! Allez, dis-moi. Ça concerne le beau Bakugou ?

   - Bravo Sherlock, je souffle en regardant les agitations à la surface de mon thé. Ça fait trois jours qu'on s'est plus parlé...depuis lundi soir, en fait.

   - Vous vous êtes disputés ?!

   - Même pas...juste on se parle plus. On se fait pas vraiment la gueule, mais il y a un truc. Ou plutôt, il y a pas ce truc, justement, j'essaie d'expliquer en m'embourbant dans mes propres pensées.

   - Il t'a dit ou tu lui as dit quelque chose qui aurait pu vous froisser ?

   - J'pense pas...

   - Tu penses ou tu es sûr, m'interrompt Mina en croisant les doigts sous son menton, lui donnant une expression savante.

   Je baisse les yeux sur la couette et ses motifs colorés, comme hypnotisé. Les événements du début de la semaine me reviennent à l'esprit, pour la xième fois ces derniers jours. C'est très chaotique, la cascade de sentiments a été violente. D'abord une déclaration ni voulue ni maîtrisée, puis une bonne session de galochage pour finir par je-ne-sais quoi...c'était mouvementé et incompréhensible.

   - Je pense...?

   - T'as dit quoi, que je rigole ?

   - J'ai dit beaucoup de choses, on est pas rendus.

   - Fais ça chronologiquement et exhaustivement, m'intime la rose.

   - A vos ordres, chef, je grogne en prenant une gorgée de thé qui me brûle la bouche et l'œsophage. Il se peut que je me sois déclaré...

   - Pardon, s'écrie Mina en me sautant presque dessus, renversant de la boisson partout.

   - Je m'en suis foutu dessus, tu veux m'tuer ou quoi, je hurle en posant la tasse sur la table tandis que Jirou va chercher des lingettes.

Tuto: Comment transformer du yaoi en un pur bordel [Kiribaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant