Chapitre 14

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   - C'est pour ça qu'il reste que du pain sec avec du beurre quand on descend manger, vous avez déjà graille tout le reste, bande de sales rats !

   - Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, mon cher.

   - Ta mère elle se lève tôt, aussi ?!

   J'enfourne rageusement une tartelette à l'abricot dans ma bouche et la mastique avec énergie pendant que Uraraka et Midoriya se moquent de moi. Je suis défoncé, se lever tôt quand on a dormi même pas deux heures, c'est vraiment pas ouf comme plan. J'ai la même énergie que quand Aizawa-sensei a décidé qu'il allait se taper sa meilleure sieste dans son sac de couchage jaune, on peut pas tirer grand chose de moi.

   - D'ailleurs, pourquoi tu es debout à cette heure là, demande Iida, assis parfaitement droit sur sa chaise.

   - Pour avoir le temps de m'enfuir quand Katsuki se réveillera.

   - T'as fait quoi encore, s'enquiert la brune avec une moue compatissante.

   - J'attends le moment où il va débarquer en braillant pour que vous soyez témoins de mon œuvre et de mon assassinat.

   - Bah ça promet...

   Je prends un deuxième petit gâteau que je déguste avec toujours autant de frustration et tends l'oreille pour surveiller le moment où Baku va se regarder dans le miroir. S'il fallait donner un titre à ce moment de ma journée ce serait "le dernier repas d'un condamné", littéralement. Au moins j'aurais pu profiter de la bonne bouffe que les dalleux mangent avant nous...maigre consolation quand je sais ce qui m'attend.

   - KIRISHIMA VIENS LÀ QUE JE T'ÉCLATE !!!

   - Ah bah ça y est, il a remarqué.

   - Ça a été un plaisir de vous connaître, les amis, dis-je solennellement en m'inclinant. Je compte sur vous pour relater mes exploits aux générations futures.

   - B'jour, il se passe quoi, questionne Trépied en arrivant, les cheveux en bataille et des gros cernes sous les yeux.

   - Assieds-toi et regarde, on va rire, je pense.

   Mes mains jointent en signe de prières, adressées à une entité qui voudra bien cautionner mes conneries, j'écoute les pas ponctués d'insultes de Katsu qui descend les escaliers d'une démarche furieuse. Lorsqu'il déboule dans la salle commune, j'ai le parfait réflexe de me baisser alors qu'il me lance pleine puissance un stylo plume qui vient se ficher dans la table. J'ai frôlé la mort, premier degré.

   - T'es un homme mort, Kirishima, déclare-t-il les dents serrées tandis que toutes les personnes de la salle explosent de rire.

   Je suis fier de mon coup. Je le prépare depuis quelques jours celui-là. J'ai attendu qu'il s'endorme, naïf comme il est, et j'ai procédé à mon attaque. J'ai planqué sous mon lit des lotions pour teinture capillaire de toutes les couleurs...devinez qui a les cheveux du drapeau gay, maintenant ?

   - Avoue que c'est une bonne vanne au moins, je tente de négocier en me levant pour m'éloigner de lui.

   - Ça part au bout de combien de temps, cette merde, hurle-t-il en avançant vers moi.

   - J'sais pas, quelques semaines, je réponds d'une voix incertaine, effrayé par l'aura meurtrière qu'il se dégage de lui.

   - QUELQUES SEMAINES ?!

   - Ouais...?

   - Putain mais t'es complètement taré, soupire-t-il en passant une main dans ses cheveux multicolores.

Tuto: Comment transformer du yaoi en un pur bordel [Kiribaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant