Chapitre 4

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   Grasse matinée pour qui, les amis ? Pour bibi !

   Ah les travaux d'intérêt général ! Pas de cours pendant une semaine ! N'est-ce pas que qu'il y a de mieux pouvant arriver dans la vie d'un jeune homme ? Zelda en speed run, ramen le soir emmitouflé dans un plaid, dodo jusqu'à pas d'heure...mais quel plaisir ! Aizawa-sensei, je vous dédie ma pantoufle gauche à ma mort, en gage de ma reconnaissance éternelle !

   Ravi de sentir les doux rayons du soleil sur mon visage, provenant de rideaux laissés ouverts la veille, je me retourne dans mon lit, m'étirant en grognant de satisfaction avant de retourner me cacher sous ma couette. C'est très confortable. Je vis le plaisir des weekend en semaine, c'est une victoire sur la vie, là !

   Je me décide à me lever au bout d'un moment, glissant jusqu'à sol avec la souplesse d'une chenille sous CBD. Attrapant au hasard un t-shirt et un pantalon dans ma commode, un sourire béat aux lèvres, je profite de chacune de ses secondes durant lesquelles, au lieu de me farcir les longues heures d'histoire-géo, je suis dans ma chambre à me prélasser. Mais quel bonheur !

   - Kirishimaaaaa !

   Surpris d'entendre la voix de Denki qui me sort de mon état de transe, j'ouvre mollement la porte. Même ma façon d'actionner la poignée est représentative de mon enthousiasme et de la lenteur qui m'habite en cet instant de paix ultime. Je n'étais cependant pas prêt à me faire assaillir par un objet non déterminé à la vague couleur jaune, me taclant au sol.

   - Bordel, mon crâne ! J'ai une commotion cérébrale maintenant !

   - Fais pas ta drama queen et relève-toi, s'écrie Denki en me secouant par le col.

   - Comment veux-tu que je me relève alors que tu te tapes ta meilleure vie en t'allongeant limite sur moi, je rétorque en me débattant sans trop y croire, encore la tête dans le cul.

   - Pardon pardon, dit-il en se redressant et en m'aidant à me mettre debout.

   - Pourquoi t'as déboulé dans ma chambre en braillant comme un veau qu'on égorgerait?

   - Faut que tu m'aides, déclare-t-il avec un air sérieux -et paniqué- dans les yeux que je ne lui connaissais pas. On a masse de choses à faire, tu te rends pas compte.

   - Bah non, je viens de me lever !

   - Aizawa-sensei nous a laissé un mot dans la salle commune. Ça va du récurage des chiottes au lavage des vitres du cinquième. C'est pas des travaux d'intérêt général, mais carrément un entraînement, ce truc !

   Je cligne quelques fois des yeux, pas certain d'avoir compris, ni même d'avoir envie de comprendre. J'ai envie de me recoucher, là, maintenant. L'autre débile m'a fracassé la tête contre le parquet, ça aide pas beaucoup.

   - On va décéder si on s'y met pas maintenant, conclut-il en me prenant par les épaules.

   - Oui oui, mais laisse moi-mettre des chaussettes au lieu de me secouer comme un prunier, je proteste, la fatigue engourdissant ma virulence.

   - Grouille toi !

   Je marmonne une suite de sons incompréhensibles en guise de réponse et enfile une paire de chaussettes sans grande conviction, toujours aussi peu motivé à l'idée de faire le ménage dans tous les dortoirs. Les geignements de Kaminari qui me dit de me dépêcher ne me font pas accélérer pour autant et c'est presque en me traînant qu'il me conduit au rez-de-chaussée, ne cessant de répéter à quel point nous allons mourir.

Tuto: Comment transformer du yaoi en un pur bordel [Kiribaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant