Chapitre 5

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Je soupire, observant Harriet devant la télévision. Un jour, je vais devoir la forcer pour qu'elle y décolle.

Je ramène mes jambes contre moi et je passe mes bras autour de mes genoux.

Je ne veux pas donner de faux espoirs à Harriet. Et je dois également admettre que je suis terrifiée. J'ai peur, oh, c'est fou. J'ai peur qu'Harry nous laisse tomber. C'est vrai, personne ne sait ce qu'il pourrait faire. Je le connais à peine. C'est vrai que pour l'instant il est très gentil, mais est-ce vraiment la vie que je veux vivre? Je soupire. Oh, je suis tellement stupide! Bien sur que c'est la vie que je veux vivre, et également celle que je veux qu'Harriet aie la chance de vivre. Sauf que ce n'est pas la vraie vie. Ce n'est pas en ayant tout ce qu'on veut qu'on en retire des leçons. Je l'ai appris très jeune. Mais qu'est-ce qui cloche j'ai moi? Est-ce que j'ai simplement peur de me lancer, de tomber...amoureuse? Harry n'a jamais dit qu'il ressentait une telle attirance pour moi, mais je ne sais pas si je peux affirmer que je ne ressens rien pour lui. C'est vrai que quand il sourit, ou, je fonds. Ses fossettes, et ses yeux, et ses cheveux... Il est tellement...je cherche le bon mot...parfait. C'est exactement ça. Il est parfait. Mais qu'est-ce qu'un garçon comme lui peut bien voir en une fille comme moi? Peut-être qu'il a simplement pitié de nous.

Il marche dans le salon, s'asseyant prêt de moi.

- Ça va Arielle? Tu sembles préoccupée.

- Je réfléchis, c'est tout.

Il hoche la tête. Il ne demande pas a quoi je réfléchis, ni rien, il ne fait qu'hocher la tête. Est-ce que c'est parce qu'il ne veut pas savoir à quoi je pense? Ou c'est parce qu'il comprend que j'ai besoin de mon espace?

Aïe, j'ai mal à la tête. Je deviens vraiment étrange, à analyser tout ses mouvements. Suis-je parano? Devrais-je arrêter de m'inquiéter et vivre ma vie? Vivre ma vie... Ça a jamais été vraiment mon fort, ça. J'ai toujours été organisée et assidue. Je j'ai jamais vraiment profité de la vie. Peut être est-ce le moment pour moi de cesser d'essayer de tout contrôler. Mais peut-être que c'est un test de la vie, que je ne devrais pas cesser d'essayer de tout contrôler, parce que ça va me retomber dessus?

Je soupire bruyamment et Harry m'observe.

- Ça va?

- Je...je dois être fatiguée. Et j'ai mal à la tête.

Est-ce que je suis vraiment fatiguée? Je ne sais pas. Hier, j'ai dormi ma première vraie nuit de sommeil complète depuis des années. Mais est-ce que j'ai mal à la tête? Oh, ça oui.

- Tu veux des Advils?

Des Advils. Je n'ai pas pris d'Advil depuis des années. Disons que ça n'a jamais rentré dans notre budget.

Je hoche la tête.

Encore une fois, je me demande si Harry a pitié de moi. Ou si il tient réellement a moi.

Il revient avec un verre d'eau et deux Advils.

Je les avale d'un coup avec l'eau.

- Merci Harry.

- De rien.

Il ramasse mon verre et va le porter à la cuisine, puis il revient.

Il est attentionné. Ou il a pitié de moi.

- Harry, dis-moi, pourquoi Harriet et moi on est ici?

- Bien, vous m'avez tout d'abord intriguées. Il y avait Harriet, tellement joyeuse, malgré sa situation. Puis il y avait toi et ta guitare. En fait, c'était dur de croire que des filles comme vous doivent vivre une vie comme ça.

Mais oui, on l'a intriguées. Maintenant, on intrigue les gens. Et puis il a eu pitié de nous.

- Mais ensuite c'était impensable de vous laissez comme ça. Je voulais, même devait, faire en sorte que vous soyez heureuse. Je ne cessais d'y penser.

Mon ventre fait une drôle de son, et je me rend compte à quel point j'ai faim. Oh j'ai faim, et depuis des années. Je l'ignore, cette faim, normalement. Mais aujourd'hui, non. Et de toute façon je n'ai même pas eu besoin de demande qu'Harry était dans la cuisine, préparant quelque chose.

Ses paroles me reviennent en tête. Il est peut-être un obsédé. Je ne laisserais jamais Harriet avec un obsédé! Je respire doucement. Harry n'est pas un obsédé.

Je presse mes doigts ensemble. Je fais toujours ça quand je suis nerveuse ou préoccupée. Mon estomac fait encore un drôle de son.

- Tu as faim, Ari?

Je m'apprête a répondre non mais je me reprend et je répond oui. Pourquoi devrais-je répondre non?

- Qu'est-ce que tu aimerais avoir?

- De...de la...pizza!

Je n'ai pas mangé de pizza depuis des années. De la pizzaaaaaa. L'eau me vient à la bouche.

Il se lève et se dirige vers le téléphone.

Harriet se lève et vient s'assoir près de moi. Elle pose sa tête sur mon épaule, et je ne sais pas mais je me sens tout a coup émotive et j'ai soudainement les larmes aux yeux. Je ne pleure pourtant jamais. Ça doit être le poids de toute la fatigue et du désespoir depuis des années. Je laisse les larmes couler librement sur mes joues. Harry revient dans le salon et me voit. Il s'assoit de l'autre côté de moi. Il passe un bras autour de mes épaules. Harriet est toujours contre moi.

- Ça va, Arielle?

Je me rends compte qu'il m'a déjà posé cette question plusieurs fois depuis le début de la soirée.

- Je-je ne sais pa-as ce-ce qui me prend-end!

Il attrape ma main et entrelace nos doigts. Je me tourne vers Harriet, qui a elle même les larmes aux yeux.

- Arielle, je ne veux pas que tu pleures. Ça me fait pleurer aussi.

J'essaie mes larmes en riant nerveusement.

- Je suis désolée. Je ne suis pas quelqu'un qui pleure beaucoup. Je ne sais pas ce qui m'arrive.

- Tu n'as pas besoin de t'excuser. Ce sont des choses qui arrivent. Et de toute façon, pleurer ne nous rends pas faibles. Tu vois, tout vas s'arranger. Je te le promets Arielle, tout va changer.

Ses mots viennent me toucher. Je prends appui contre lui et je passe distraitement une main dans les cheveux d'Harriet.

Toujours Garder Espoir (Fiction Harry Styles) terminÉeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant