Chapitre 2

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La porte s'ouvre sur une femme. Une femme. Dans ma maison. C'est qui elle ? Elle est grande, blonde aux yeux bleus et elle a un sourire mielleux sur son visage. Je me tourne vers mon père en fronçant les sourcils, je ne suis pas sure de comprendre.

-C'est qui ?

Il marche et se place a côté d'elle, en me regardant.

-C'est Aurore, ma copine depuis quelques temps et je tenais à te la présenter. C'est une femme très gentille et bienveillante, vous allez beaucoup vous apprécier, tu verras.

Un blanc monumental s'installe. Personne ne parle. Il essaie de capter mon regard mais je crois que je n'exprime rien d'autre que de la colère et de l'incompréhension. J'ai l'impression de rêver.

Mon père n'a jamais ramené de fille a la maison, et encore moins présenté. Il est hors de question que je fasse ami-ami avec cette femme la. J'ai déjà eu une journée difficile mais en plus j'apprends que mon père a refait sa vie. Et bientôt quoi, il va se marier, oublier tout ce qu'il s'est passé ?

C'est n'importe quoi. Il me regarde intensément, il attend sûrement une réponse mais je ne suis pas de son point de vue : je monte les escaliers et me dirige dans ma chambre. Je lâche mon sac et m'écroule sur mon lit.

Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je devrais être heureuse pour lui. Il n'a plus jamais fréquenté de filles après ma mère et c'est un homme bien, il mérite d'être heureux. Mais cette part égoïste de moi a envie d'hurler.

Comment mon père a t'il pu refaire sa vie comme ça ? Ça m'énerve ! Je me sens trahie, c'est quoi mon problème ? Nous avions une vie si géniale avec maman et... C'était la femme de sa vie. Peut-être a-t-il fait son deuil tandis que moi je n'ai jamais réussi à le faire ? J'ai besoin de frapper dans quelque chose.

 J'abandonne tout d'ici pour un fichu lycée de merde dans lequel je serai viré le mois d'après ! Mon club de boxe va être beaucoup plus loin désormais, il va être plus difficile pour moi de s'y rendre. Je touche mes joues, elles sont humides. Je ne peux pas pleurer, pas pour ça. Qu'il aille se faire foutre. 

J'essuie la larme qui a coulé d'un revers de bras agacé et j'entends quelqu'un toquer a ma porte et l'ouvrir :

-Je peux entrer ma puce... Me lance sa blonde.

Ma puce ? Pour qui elle se prend ? Je ne réponds rien et elle referme la porte en s'avançant vers moi.

-Écoute, je me doute que c'est compliqué pour toi d'autant plus que tu changes de lycée mais... Ne laisse pas ça gâcher le fait qu'on puisse bien s'entendre toutes les deux. Tu as l'air géniale comme fille, et moi j'aimerai beaucoup qu'on fasse des choses ensemble. Je n'ai pas eu de fille, seulement un garçon. De ton âge d'ailleurs, et ça m'intéresserait de faire des choses avec toi ce que font les mères et leur filles...

-Vous ne remplacerai pas ma mère. C'est avec elle que j'aurais du faire tout ça, je crache volontairement blessante.

Qu'est-ce qu'elle pensait ? Qu'on allait s'entendre, que la vie serait de nouveau joyeuse ? 

-Oui bien sûr, tu as raison, simplement voilà... Je veux qu'on apprenne à se connaître et si il y a des choses dont tu ne veux pas parler à ton père sache que je suis la. 

Je la dévisage, qu'attend elle de moi ? Comme je ne répond rien elle change de sujet :

-Tu pars dans quel lycée ?

-Dark School.

-Oh ! C'est le lycée de mon fils ! Tu auras l'occasion de le rencontrer, ce lycée est très bien tu vas sans doute l'aimer.

Sur ce, elle s'en va en refermant la porte derrière elle pour me laisser seule. J'ai qu'une envie : prendre ma moto et m'en aller. Me vider la tête, sentir l'air et la liberté me traverser.

Je vais au garage, enfile mon casque puis mes gants et enfourche ma Furie. Je roule plutôt vite, j'adore ça. Je sens le vent frais me traverser le corps et la vitesse me remplie de sensations, la meilleure sensation au monde. Lorsque le corps est bouillonnant de colère, que le sang est si chaud qu'il pourrait nous brûler de l'intérieur, rouler en moto c'est le moyen le plus libérateur. La vision qui se floue à cause de la vitesse, le taux d'adrénaline élevé lorsque j'appuie sur l'accélérateur, les pensées et sentiments brouillés et loin derrière est la meilleure drogue du monde.

Je m'arrête a une petite crique et m'allonge dans le sable en observant le soleil. J'ai l'habitude de venir là de temps en temps. Depuis on y est plus jamais revenu, j'y vais juste seule. J'y venais quand j'étais petite, avec ma famille. 

Ma mère.

Mon père.

Et mon frère.

Je vais partir de cet endroit, cet endroit où j'y ai eu tellement de souvenirs, tellement de repaires. Où tout a commencé, tout s'est terminé. Peut-être que je vais réussir à repartir de zéro loin de tout ça ?Peut-être que je vais enfin arrêter de broyer du noir, peut-être qu'après toutes ces années je dois me résigner à prendre un nouveau départ ? Mes paroles sont absurdes, je n'y arriverai jamais. Et je le sais très bien. 

*

**

***

-Jenna vient mettre de la crème, me demande maman.

-J'arrive ! Je souris.

Papa et Liam sont déjà dans l'eau entrain de s'amuser, j'ai trop envie d'y aller moi aussi. Une fois que maman a finit, je prends sa main et je la tire vers l'eau en rigolant. Je me jette dans l'eau tandis que maman rentre petit à petit.

Liam l'arrose faisant rire papa, je l'arrose a mon tour et maman rigole en toussant. J'essaie de couler Liam mais celui-ci arrive à le faire mieux que moi. Papa prend maman dans ses bras, et c'est dans ces moments que je veux être comme eux plus tard !

Papa et maman rentre à la serviette un peu plus tard et on continue de jouer dans l'eau.

Je sors de l'eau en courant et Liam me coure après pour me jetter de l'eau dessus.

-Les enfants vous ne voulez pas plutôt faire un jeu calme. Un château de sable ? Propose papa.

-Ouais ! Je dis.

Nous commençons à faire notre château tandis que maman nous prend en photo en souriant.

Elle sourit.

Je souris.

Liam sourit.

Papa sourit.




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<33

Cassie ❣️

Badboy & BadgirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant