|Perplexité|•

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L'homme me souria avec bienveillance et le petit clin d'œil qu'il venait de faire à ce célèbre chimiste m'arracha un léger sourire.

La séance se termina par le récit de deux jeunes gens qui me contèrent, à leur tour, leur histoire et leurs ressentis par rapport aux difficultés que l'on rencontre dans le système éducatif.

Samedi, 10h30

À présent j'étais devant la maison, guettant impatiemment la Polo de ma mère. Je n'avais qu'une envie, c'était de rentrer chez moi et de me mettre dans mon lit pour souffler un bon coup avant d'enfermer mon esprit dans un de ces animes qui parviennent à me rendre le sourire.

???: Hey..

La voix étonnement douce qui me tira de mes songes me fit découvrir le visage d'un jeune homme de mon âge, aux cheveux rouges en piques. Il me souriait gentiment, presque timidement et tout de suite, j'ai su que ce garçon était le genre que tout le monde aime et qui ne cherche pas les problèmes. Il portait un sweat gris qui dévoilait des muscles à l'étroit et un jean troué au genou droit.
Cette précision est inutile, j'aime simplement le détail.

???: Je m'appelle Kirishima Eijiro, mais tu peux m'appeler Eijiro !

Il m'offrit une main tendue que j'effleurai à peine.

(T/p): On ne se connaît pas. Pourquoi t'appelerai-je par ton prénom ?

Le jeune homme eut un petit sourire qui traduisait son amusement avant de répondre.

Eijiro: En général, les gens se contentent de hocher la tête et de se présenter à leur tour.

Mes yeux cherchèrent dans son regard une quelconque forme de moquerie. Mon nom, il le connaissait déjà. Il avait assisté à ma séance et je m'étais présentée là-bas. Cependant, dans ses yeux dansait la même aura bienveillante que je sentais m'envelopper lorsqu'il souriait. Alors j'ai obéis, et je me suis présentée à nouveau.

(T/p): Je m'appelle (T/n). (T/p). Mais tu peux m'appeler (T/p).

Je vis à son sourire qu'il se contenait pour ne pas dire "Je croyais qu'on se connaissait pas assez pour s'appeler par notre prénom". Et étonnement, il tint bon.

(T/p): Que faisais-tu là ? À la séance, je veux dire. Tu n'as pas parlé une seule fois.

Eijiro: La psy, c'est ma mère. J'aime bien assister à l'une de ses séances de temps en temps pour essayer de comprendre les difficultés qu'ont parfois les gens.

Mon étonnement se marqua d'un haussement de sourcils, suivit d'une légère moue.

(T/p): Je note que tes temps libres sont étranges. Y'a rien de joyeux à écouter et regarder des gamins qui chialent de leurs souffrances. C'est parce qu'on te fait pitié que tu fais ça ?

J'admets avoir parlé un peu trop froidement.. Mais c'est un sujet qui fâche chez moi.
Cependant, Eijiro sembla compréhensif, et il vit à mon regard désolé que je n'avais pas contrôlé ma façon de parler. Il finit donc par m'offrir un petit sourire en passant une main dans sa nuque.

Eijiro: Je préfère plutôt appeler ça de la compassion.

Et moi j'appelle ça une perte de temps

Mais je me suis retenue de le lui dire. Il est gentil, il ne mérite pas d'entendre les bêtises que je pense.

Le jeune homme s'étira un peu avant de me regarder droit dans les yeux, une lueur pétillante dans le regard.

Eijiro: Dis (T/p), tu connais Yuei ?

(T/p): L'une des plus célèbres académie qui a formé le trois quart des plus grands Héros de ce monde, située sur une colline qui surplombe Musutafu ?

Je haussai les épaules.

(T/p): 'Connais pas.

Eijiro resta perplexe un instant, figé, incapable de savoir si j'étais sérieuse ou pas, puis finit par éclater d'un rire franc. A ma grande surprise, un petit ricanement fit surface chez moi.
Il faut dire que son rire était contagieux.

Eijiro: Pour quelqu'un qui connait pas cette école, tu viens de m'en faire une description parfaite !

(T/p): Ta question était stupide ! Tout le monde connait cette école !

Eijiro reprit son calme avec difficulté et hocha la tête.

Eijiro: J'admets, tu n'as pas tord. Enfin bref, cette école, j'y suis. Et je voudrais t'y emmener. Enfin, que tu l'intègres plutôt.

Je fronçai les sourcils d'incompréhension. N'avait-il pas écouté le principal problème que j'avais exposé plus tôt ?

(T/p): Eijiro- Je viens voir ta mère pour expliquer que je ne supporte plus la pression scolaire, et tu veux m'emmener dans une académie où le stress et l'anxiété ont une place encore plus grande que dans n'importe quel autre endroit ?
Tu trouves pas ça un peu ironique ?

Le jeune homme secoua vivement la tête comme pour m'assurer que je visais mal.

Eijiro: Non, je t'assure que ce n'est pas comme ça que ça se passe ! Nos professeurs sont très à l'écoute et font tout pour qu'on se sente bien ! Enfin.. y'en a quand même un qui fait exception au lot, mais bon ! Je suis sûr qu'à Yuei, tu te sentirais vraiment mieux ! Et puis, je suis certain que le directeur t'acceptera sans problème dans l'école !

Honnêtement, il y était presque. J'étais à deux doigts de sauter sur l'occasion, tellement cela faisait longtemps que j'attendais qu'on me prenne par la main en me promettant que tout irait bien pour moi dans un endroit tel que celui-là.
Le problème, c'est que..

(T/p): Je n'ai pas d'alter Eijiro. Je n'ai rien à faire là-bas. À part, peut-être, aider l'infirmière. Ma mère m'a appris les bases.

Le visage du jeune homme sembla se décomposer l'espace d'une toute petite seconde, avant de rapidement s'éclairer d'une lueur nouvelle. C'était comme si.. il avait pris mon ironie au sérieux.

Eijiro: Ta mère est infirmière ?? Alors tu connais le métier ?

Manifestement, oui. Il l'a prise au sérieux.
Je me contentai de hocher légèrement la tête, écoutant attentivement ce qu'il s'apprêtait à dire.

Eijiro: Et bien voilà ! Tu assistes aux cours généraux; math, sciences, japonais, enfin bref tu sais ! Et quand nous, on va en formation Héroïque, toi tu vas filer un coup de main à l'infirmière scolaire !! Elle est toute seule en plus ! Oh ouais, ça va marcher du tonnerre !

Étrangement, l'emballement d'Eijiro me donna une lueur d'espoir que je regrettai presque directement. Y'avait-il vraiment moyen que la célèbre académie m'accepte moi, une pauvre fille semblable à tant d'autres ? Complètement banale ?

Un klaxon retentit soudain, ne manquant pas de me faire sursauter en me sortant de mes pensées. C'était ma mère et sa Polo.
Eijiro le devina et, doucement, il me secoua par l'épaule.

Eijiro: T'en penses quoi ? Tu veux que je demande ? Ou tu veux réfléchir et avoir plus de temps pour y penser ? Ne te sens pas pressée, ou quoi.. Je sais que je suis fort envahissant-.. Mais.. à toi de voir si tu veux sortir de ce merdier ou si tu veux y rester..

Il souria légèrement d'un air gêné en passant une main dans sa nuque, et je ne pu m'empêcher de sourire malgré moi. Il venait de toucher le point sensible, mais y avait allumé quelque chose de nouveau en une seule conversation, aussi incroyable que cela puisse paraître. Je hochai la tête, décidée à tenter le tout pour le tout. Que pouvais-je perdre de plus de toute manière ?
Un sourire ravi se dessina sur ses lèvres et j'effleurai légèrement sa main en signe d'au revoir en lui soufflant un "merci", avant de rejoindre la voiture.

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant