|Ce que le jour doit à la nuit|•

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PDV Aizawa:

Shota: Endeavor, tu es bouleversé, tu ne devrais pas conduire.

Je jetai un œil dans le rétroviseur central et vis que (T/n) s'agrippait au siège pour ne pas être trop secouée alors que moi-même je serrai fermement la poignée de la portière pour garder un semblant d'équilibre.
On roulait beaucoup trop vite et Endeavor ne semblait pas m'écouter.

Shota: Enji, ralenti-!

Le haussement de ton dans ma voix sembla le faire réagir et il enfonça subitement la pédale de frein, nous faisant tous partir violemment vers l'avant.

La voiture ne bougea pas davantage et, mis à part le crissement strident des pneus s'usant avec force contre l'asphalte, il n'y eu aucun bruit.

Je fermai les yeux un instant pour reprendre un peu de sang-froid avant de vérifier à l'arrière que mon élève allait bien.
(T/n) n'avait pas desserré sa prise sur le siège, les larmes n'avaient pas quitté son visage depuis qu'on était entrés dans la voiture et elle n'avait pas lâché un seul mot.
Pas même un cri lorsque notre course démesurée avait soudainement pris fin au milieu de la chaussée.
Mais les tremblements qui agitaient son corps tels des signaux d'alarme prouvaient qu'elle était pétrifiée.

Soupirant longuement, je jetai un regard vers Endeavor qui tenait toujours fermement le volant en fixant la route.

Shota: Endeavor, je comprends ton état-

Enji: Tu n'as pas d'enfant. Tu ne comprends pas.

La façon particulièrement sèche qu'il avait adopté pour m'ôter la parole me laissa sans voix et c'est le sanglot vibrant de panique qui venait d'échapper au contrôle de mon élève à l'arrière qui brisa le silence.
Sa réflexion aurait pu piquer au vif le point sensible de la violente réalité qu'était ma stérilité, mais je n'ai fait que soupirer.
Sa réaction était légitime au vu de la situation.

Shota: Ok, on va tous prendre un moment pour se calmer. Ton fils est pris en charge par les ambulanciers qui foncent tout droit vers l'hôpital, alors ça ne vaut pas la peine de nous crasher sur la route.

Il a frénétiquement passé une main dans ses cheveux en gardant le silence et (T/n) a fait pareil en baissant les yeux, son bras placé devant sa bouche pour tenter d'étouffer ses pleurs. Voir l'un de mes élèves dans cet état faisait se serrer quelque chose en moi jusqu'à me faire presque mal. Mais ce n'était rien comparé à la douleur que je ressentais en sachant pertinemment que l'un d'eux était en direction de l'hôpital, entre la vie et la mort. Il y avait cette désagréable impression en moi d'avoir échoué quelque part.
D'être intimement responsable de cet accident.

Shota: Enji, sur la banquette arrière de cette voiture, il y a une enfant qui traverse au même degré de douleur que toi ce qui vient de se passer. Et ta conduite ne l'aide clairement pas à reprendre le contrôle sur ses émotions, alors passe-moi le volant.

Le regard de détresse qu'il a lancé dans ma direction m'a fait sourciller d'inquiétude.
Jamais encore je ne l'avais vu dans un tel état.

Sans un mot, il ouvrit la portière pour sortir du véhicule et je me tournai vers (T/n) avant de faire de même.

Shota: Ça va aller. Il va s'en sortir.

Hôpital de Musutafu,
22h31

PDV Endeavor:

Nous étions arrivés en même temps que l'ambulance. Alors que le véhicule avait hurlé le son de ses sirènes durant tout le trajet, le nôtre était resté plongé dans un silence plombant.

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant