|Réconfort|•

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Shoto: Viens, on s'en va..

Je sentis ses lèvres se poser sur mon front avec une infinie douceur, puis ses pouces vinrent essuyer les dernières traces de ma peine sur mes joues encore humides.

Il m'aida ensuite à me relever, me prit la main en douceur et m'observa silencieusement.
Il aurait pu me poser des questions.
Me demander si c'était la situation qui me mettait dans cet état là, ou bien des propos que mon père avait pu tenir.
Il aurait pu me sortir une phrase bateau du genre "Ça va ?", comme lorsqu'on ne sait pas vraiment quoi dire quand on est face à quelqu'un qui pleure.

Mais il n'a rien dit.
Il est juste resté attentif à chacune des larmes qui avaient coulées. A chacun de mes traits creusés par la déception, la peine et la colère.
Et il m'a apporté le réconfort dont j'avais tant besoin.

Shoto: Tu veux qu'on rentre à l'internat..?

Je secouai légèrement la tête en regardant le sol.

(T/p): J'ai pas vraiment le courage de répondre aux questions indiscrètes des autres..

Je le sentis caresser doucement le dos de ma main et passer l'autre dans mes cheveux pour m'attirer contre lui.

Shoto: Cite-moi un endroit où tu veux aller et on y va..

Je haussai mollement les épaules, ne sachant pas quoi répondre et m'accrochai un peu plus à lui.
S'il y avait bien un endroit que je ne voulais pas quitter, c'était ses bras.

Il sembla réfléchir quelques secondes avant de reprendre d'une voix tendre qui résonna comme un murmure à mon oreille.

Shoto: Tu veux qu'on aille à la maison ? Y'a personne chez moi à cette heure-ci, tu pourras être tranquille.

Je relevai la tête vers lui, profondément touchée par l'attention qu'il me portait.
Et finis par hocher la tête.

(T/p): Merci, Shoto..

De nouveau il embrassa mon front avant d'entrelacer nos doigts et de nous mettre en route.

Shoto: Je suis là pour toi, ma belle.

Je ne pus que serrer sa main davantage devant le surnom qu'il venait de m'accorder.

Le sentiment que j'avais était indescriptible. 
Mêlé entre une sincère reconnaissance.. et un amour qui ne cessait de grandir à son égard.

Maison des Todoroki,
12h59

Sur le chemin de la maison, je n'avais cessé de revivre la conversation que j'avais eue avec mon père.
Songeant à ce que j'aurais dû dire ou faire de plus avant de prendre la fuite comme je l'avais si lâchement fait.

Je ne sais pas si c'était seulement ça ou l'accumulation de tout un tas de trucs, mais j'avais commencé à me sentir mal et des maux de ventre me percutaient l'estomac sans ménagement.

Lorsque Shoto ouvrit la porte et me laissa entrer, je n'eus le temps que de faire quelques pas avant de placer une main furtive sur ma bouche.
Une sale nausée venait de pointer.

Shoto: Qu'est-ce qui se passe, ça va..?

Fermant les yeux en soupirant, je secouai lentement la tête en tentant de bredouiller quelque chose.

(T/p): P-pas.. vraiment...

Le bicolore prit tout de suite les choses en main et me dirigea rapidement dans la salle de bain, à l'étage.

M'agenouillant devant les WC avec un peu de difficulté, je penchai ma tête par-dessus la planche juste à temps, puisque je régurgitai le peu de choses qui se trouvait dans mon ventre dans la même seconde.

Shoto: Eh..

Le jeune homme s'approcha et prit délicatement mes cheveux entre ses mains pour éviter qu'ils ne soient touchés par ce que je recrachais.
Et je me sentis soudainement terriblement honteuse de le faire assister à ça.
J'aurais aimé lui dire de reculer, lui affirmer que tout allait plus ou moins bien, mais je n'en fût pas vraiment capable, étant donné la position dans laquelle je me trouvais.

La main qu'il posa cependant sur mon dos pour le caresser en douceur m'apaisa un peu et je soupirai en tirant la chasse d'une main mal assurée.

Shoto: Tu te sens un peu mieux.. ?

La tête toujours penchée au-dessus la cuvette, je hochai vainement la tête en soupirant de nouveau.

(T/p): Désolée pour ça.. Toute cette histoire ça m'a- Retourné l'estomac..

Shoto: Ne t'excuse pas parce que ton corps tente de gérer ce que tu viens de traverser.
Je t'ai dit que j'étais là pour toi, je ne compte pas fuir devant ton mal-être.

À présent, je me sentais complètement démunie.
Comment lui faire prendre conscience du fait qu'avec lui, tout dans ma vie semblait s'apaiser rien qu'à son contact ?
À mes yeux, aucun mot n'était suffisant pour exprimer toute la gratitude que j'avais envers ce jeune homme dont la vie avait été aussi compliquée que la mienne, aussi bouleversée.

Il dû le comprendre à mon regard, car il m'offrit un tendre sourire avant de m'aider à me relever. 
Puis, remarquant mon regard dirigé vers la douche, il sorti un essuie qu'il me tendit et déballa une brosse à dent. 

Shoto: Prends ton temps, je t'attendrai en bas. À moins que tu ne veuilles dormir..? Tu as de petits yeux..

Jetant un regard vers le miroir, je découvris un visage marqué par les pleurs qui n'avait rien de bien charmant à regarder.
Moi-même j'avais du mal à penser que c'était le mien.

Dirigeant de nouveau mes yeux vers ceux de Shoto, je hochai légèrement la tête sans grand enthousiasme.
Il est vrai qu'après avoir pleuré et m'être énervée comme je l'avais fait, la fatigue s'était octroyer le droit de prendre le dessus sur tout le reste.

Le bicolore caressa ma joue du bout des doigts avant de se diriger vers la porte, et je ne pus me retenir de l'interpeller, ressentant le besoin irrépressible de lui dire que..

(T/p): Shoto, je-...

Les trois mots que je voulais aligner se bloquèrent dans ma gorge et c'est comme si mon propre corps me forçait à changer de phrase. 

(T/p): ...Merci. Sincèrement, merci..

Il me sourit de nouveau, répandant une douce chaleur dans mon corps par la même occasion, et sorti de la pièce.

Maison des Todoroki,
13h20

Honnêtement, j'avais passé plus de temps dans la douche à me morfondre qu'à profiter de l'eau chaude.

Il faut croire que ça avait fini par m'énerver de penser à un homme qui n'en valait plus la peine, puisque j'avais subitement coupé l'écoulement de l'eau, décidée à enfin cesser d'avoir cet air de mort ancré dans les traits.

Après m'être rhabillée et avoir brossé vigoureusement mes dents, j'avais trouvé avec étonnement, un pull soigneusement plié derrière la porte.

Avec un léger sourire, je l'avais enfilé sans grande hésitation et m'étais dirigée dans la chambre de Shoto, vide, où les rideaux avaient déjà été tirés afin d'empêcher la lumière d'éclairer la chambre.

Avec soulagement, je me glissai dans les draps du bicolore et me massai légèrement les tempes en fermant les yeux.

Allez (T/p), remets-toi de tout ça...

Il ne s'était passé que quelques minutes mais le sommeil me gagna rapidement, si bien que le bruit de la porte qui s'ouvrait me parut bien lointain, et que je n'eus pas la force d'ouvrir les yeux.

•Viens, on met les voiles.
On part camper sur les étoiles•

-ᵖᵃᵗᵗⁱ ᵇᵘᵏᵒʷˢᵏⁱ

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant