|Le festival|•2

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PDV Eijiro:

La vue de la place, noire de monde, depuis la scène était saisissante. Voir que tant de gens s'étaient réunis ici pour assister à un concert improvisé, né d'un pari entre amis, c'était à peine croyable. J'admets qu'une certaine pression était montée en moi cependant, l'excitation que je ressentais à l'instant même était bien plus imposante.

Les applaudissements se firent entendre à notre entrée sur scène, et je ne pus m'empêcher de crier un puissant "yeah" aux étudiants, en levant le poing en l'air avec un énorme sourire.

Katsuki se saisit du premier micro, saluant la foule d'une main.

Katsuki: Wow, j'm'attendais pas à ça, putain !

Un rire général secoua la masse qui sembla tressauter. A mon tour, je pris un micro en faisant un pas en avant.

Eijiro: Merci à tous d'être là! On est clairement pas des pros, mais ça fait chaud au cœur d'avoir votre soutien!

Une nouvelle vague d'applaudissements retentit puis se calma en attendant que Shoto, qui venait de saisir le troisième micro, parle à son tour.

Il sembla percevoir que tout le monde attendait un mot de sa part, puisqu'il plissa légèrement les yeux avant de parler d'une voix hésitante.

Shoto: Eh bien.. J'espère que ça vous plaira.

Les élèves semblèrent se contenter parfaitement de ce bout de phrase prononcé du bout des lèvres, puisqu'ils applaudirent à nouveau.

Puis les spots de lumière se braquèrent sur nous, nous faisant plisser les yeux au passage tout en instaurant le silence parmis les étudiants et la musique se lança.
En moi, y'avait une joie incommensurable.

PDV Katsuki:

Dingue.
C'était juste dingue.
La foule était en pur délire. Ça sautait, ça hurlait et ça tapait dans les mains à fond, alors que c'était qu'la première chanson.
Dans les coulisses, j'faisais le fier devant (T/p) pour tenter d'la rassurer mais j'avoue qu'intérieurement, j'étais pas bien.. Même si tout le monde peut crever pour que je l'admette tout haut !

J'ai bien vu qu'Eiji appréhendait un peu le truc aussi, mais il s'est vite fondu dans l'ambiance avec son enthousiasme habituel.

Shoto, j'en sais trop rien. Il laissait rien paraître sur son visage quand il est monté sur scène, mais là, après c'qu'on vient de chanter et au vu d'la réaction d'la foule, y'a un énorme sourire qui barre son visage. Un truc de fou.
Et étonnamment, j'souris comme un bouffon aussi.
Les gens ont l'air de kiffer grave et ça fait qu'augmenter ma fierté d'me trouver là, sur scène, avec mes potes.
Ouais, y'a rien à faire.

J'suis putain d'fier de notre groupe.

PDV Shoto:

J'avais jamais rien vécu de tel.
Les étudiants criaient dans tous les sens en nous acclamant comme si on était des pros. Katsuki remuait la tête dans tous les sens en sautant sur place, enflammant ainsi encore plus la masse.
Jamais j'aurais pu imaginer que nos voix plairaient autant.
Je pense que c'est la première fois que je lâche autant prise, et ça fait un bien fou !

Je crois que, quelque part, j'espère que mon père est là, englouti par la foule, invisible à mes yeux. Et qu'il voit de quoi je suis capable, qu'il est fier de moi.
Même si c'est pas ce qu'il attend de moi.

Peu importe, je m'abandonne au rêve et je ferme les yeux.
J'ai l'impression que plus rien n'existe à part notre groupe.

C'est nous trois contre le reste, avec pour seule offensive nos voix.

PDV (T/p):

J'étais comme hypnotisée par la représentation des garçons. Les applaudissements et acclamations des étudiants sonnaient seulement comme un bourdonnement sourd dans mon oreille, incapables de perturber mon attention fixée sur les garçons.
Un léger coup de coude dans mes côtes me fit reprendre mon souffle qui s'était coupé à la fin de leur dernière chanson.
Kyoka m'adressa un clin d'œil.

Kyoka: À nous de leur montrer de quoi on est capable !

Elle émit ensuite un sifflement d'admiration en tapant des mains lorsque les garçons entrèrent en coulisse, laissant une foule hurlante derrière eux.

Kyoka: Et ben ça, c'était de la représentation les gars! (T/p) en a même oublié de respirer !

Elle souria, adressant une tape amicale sur l'épaule d'Eijiro qui vidait une bouteille d'eau.

Katsuki: Ah ouais ? Vous avez autant kiffé qu'eux ?

Il joignit à sa phrase un mouvement tête vers la scène.

Katsuki: J'vous préviens, on vous les a enflammé!

Passant une main sur son front pour en essuier les gouttes de transpiration, le blond m'adressa un clin d'œil.

Katsuki: Les laisse pas refroidir.

Son jeu de mot m'arracha un petit rire avant de me faire soupirer d'admiration.

(T/p): C'était époustouflant les gars, vraiment j'ai- J'ai pas les mots!!

Eijiro: Merci les filles, mais c'est votre tour là! Y'a un public qui vous attend !

Kyoka adressa un mouvement de sourcils avec un petit sourire dans ma direction, me demandant silencieusement si j'étais prête. Je lui adressai un hochement de tête avant de me tourner vers Shoto, qui vidait une bouteille d'eau d'une traite.

(T/p): Tu as été extraordinaire !

Son sourire, si rare et précieux, se dessina sur son visage et se lu même jusque dans ses yeux.

Il avait chaud. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front et sur sa nuque et
il haletait, vidé de l'énergie qu'il avait dépensé sur scène.
Mais il rayonnait comme jamais encore il ne l'avait fait.
Et c'était comme si je le découvrais pour la première fois. Et que j'en tombais amoureuse une seconde fois.

Shoto: Merc-

Il laissa le reste de sa phrase se perdre dans le silence lorsque je lui embrassai tendrement la joue en lui glissant un "je t'aime" au creux de l'oreille, le prenant ainsi au dépourvu.

Katsuki: Allez, (T/s)! Va sur scène et rends nous fiers, p'tite tête.

Eijiro: Ouais foncez les filles! Après ça, on aura bien mérité un petit resto!

Je ris, levant les yeux au ciel avant de rejoindre Kyoka en prenant une grande inspiration. Avec un regard en arrière, je vis les joues de Shoto teintées de rouges et son regard ancré sur moi. Il semblait figé, et le fait de savoir que c'était moi qui le mettait dans cet état-là me fit sourire.

Je liai ensuite mon regard à celui de Kyoka qui m'adressa un léger hochement de tête.
Glissant un bras sous le sien, je lui répondis d'un même mouvement et nos pas semblèrent se faire tout seul vers la scène.
Jusqu'à ce que le long rideau nous engloutisse entièrement.

Et là, ce fût comme si nous étions dans un autre monde...

Il y a un moment où les mots s'usent.
Et le silence commence à raconter •

-ᵏʰᵃˡⁱˡ ᵍⁱᵇʳᵃⁿ

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant