|Une nuit avec lui|•

821 60 63
                                    

Chambre de Shoto,
22h15

À tour de rôle, Shoto et moi étions tous deux passés à la douche, avant de nous changer.
Il faut admettre que, même s'il n'avait que quelques centimètres de plus que moi en terme de taille, notre carrure n'était certainement pas la même.
Là où ses biceps étaient à l'étroit, mes fins bras flottaient littéralement dans les manches de son tee-shirt. 
Pareil pour son short. Il était trop large pour mon bassin, si bien que je fûs forcée de demander à Fuyumi de mettre une épingle pour ne pas que je perde le short au bout de deux minutes.

Shoto: Désolé, je pensais pas que tu flotterais autant dans mes vêtements.. Je peux toujours aller fouiller dans les vêtements de Natsu pour voir s'il n'a pas un truc trop petit qui traîne.. 

Mon ami constatait le résultat final depuis son lit en se grattant la nuque, visiblement gêné.

Prenant place sur le matelas au sol, je laissai échapper un rire en haussant les épaules.

(T/p): Ça ne fait rien, ne t'en fais pas ! Moi qui aime les vêtements oversize, je suis comblée !

Ma réflexion arracha un petit sourire rassuré au jeune homme qui sembla se détendre.
Je penchai ensuite légèrement la tête, intriguée par le prénom que Shoto avait prononcé.

(T/p): C'est ton petit frère, Natsu ?

Shoto: Non, Natsuo a trois ans de plus que moi. Mais il est pas souvent ici, puisqu'il est en fac de médecine.

(T/p): Il n'a pas d'alter ?

Mon ami hocha la tête.

Shoto: Si, il a hérité de celui de ma mère.
Ça le rend sensible aux temps chauds.
Mais il a fait le choix de ne pas utiliser son alter, par esprit de contradiction avec Endeavor. Sa relation avec lui est encore pire que la mienne, les tons montent souvent entre-eux.

Je fis une légère moue en ramenant mes genoux contre ma poitrine afin de pouvoir poser ma tête dessus.

(T/p): Je comprends.. Au final, moi non plus j'avais pas une bonne entente avec mon père.
On s'engueulait souvent.

Cette fois-ci, c'est le bicolore qui semblait intrigué par ce que je venais de dire.

Shoto: Tu le vois encore souvent, malgré qu'il n'est plus avec ta mère ?

Je secouai la tête en grimaçant un peu.

(T/p): Plus du tout ! De toute façon, j'ai appris qu'il avait mal tourné.

Shoto plissa légèrement les yeux et je compris à ses lèvres entrouvertes qu'il voulait poser une question mais que quelque chose le retenait.

(T/p): Si t'as une question à poser, fais-le.
Je n'ai pas de gêne à en parler, il faut juste savoir que mon père n'est plus très respectable.

Shoto parut hésiter encore un instant avant de se lancer.

Shoto: Qu'est-il devenu ?

Je pris la position lotus et soupirai légèrement sans savoir par où commencer.

(T/p): Mon père, c'était le genre d'homme complètement enfermé dans son travail.
Comme ma mère était infirmière et qu'elle faisait parfois la nuit, j'étais pas mal seule vu que mon père faisait des heures supplémentaires.
Je lui reprochais souvent de faire passer son travail avant sa famille.

Shoto: C'est quoi son travail ?

(T/p): Un de ces travails de bureau où tu fais du huit heure/ dix-huit heure en temps normal et que tu restes assis près de dix heures par jour. Mon père faisait du huit heure/ vingt-et-une heure, parfois vingt-deux. J'imagine que ça a dû le rendre complètement taré.

Mon ami écoutait attentivement et ne posait des questions que quand c'était nécessaire.
Il semblait réellement intrigué par mon histoire avec mon paternel, sans doute parce qu'il voulait savoir comment les pères agissaient dans les autres familles.
Faut dire que c'est pas le mien qui fallait prendre en exemple pour représenter les jolies familles.

Shoto: Il a pété les plombs ?

(T/p): En quelques sortes. Il a d'abord claqué la porte de la maison en disant qu'on était deux belles emmerdeuses ma mère et moi.
Ma mère n'a jamais vraiment fait le deuil de cette relation, elle est toujours éprise du même homme. Alors elle a souhaité que je garde contact avec lui, ce que j'ai essayé de faire. Mais ça n'a pas vraiment donné un beau résultat. La dernière fois que je l'ai appelé il-...

Une nouvelle grimace de dégoût se dessina sur mes lèvres.

(T/p): T'aurais dû entendre sa voix, Shoto. Elle avait plus rien à avoir avec celle que j'avais entendue toute mon enfance. Et sa respiration était pas la même non plus, c'était- horrible.

Mon ami ne pris pas longtemps à faire le lien et posa une question en se doutant déjà de la réponse.

Shoto: Il se drogue ?

Je hochai la tête en remettant une mèche de cheveux à sa place.

(T/p): Mh-hm.. Il a commencé à se piquer et il est devenu complètement accro à ça.
Cette connerie lui a coûté son travail d'ailleurs. C'est malheureux quand on sait qu'il a consacré toute sa vie à ça. Littéralement.

Un long soupir s'échappa de mes lèvres et je haussai les épaules.

(T/p): Enfin voilà. Mon père ne fait pas partie des grands exemples à suivre et j'en suis pas très fière. Mais c'est comme ça, j'imagine que je peux pas le changer..

Shoto m'observa un instant, ses deux yeux vairons ancrés dans les miens, tentant certainement de déceler une quelconque tristesse dans mon regard.
Il ne trouva rien.
Voilà bien longtemps que mon père était parti.
Qu'il tourne bien ou mal, ce n'est plus mon problème.

Shoto: Je suis désolé que ton père ait fini comme ça.

(T/p): Je suis désolée que ton père ait agit comme ça.

Il détourna le regard sans savoir quoi dire, alors je pris les devants en lui offrant un sourire.

(T/p): Bonne nuit, Shoto.

Il me regarda de nouveau puis hocha la tête en éteignant la lumière.

Shoto: Bonne nuit, (T/p)..

•Always remember;
We are under the same sky
Looking at the same moon•

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant