|Le Crépuscule de l'Aube|•

433 31 31
                                    

17 avril, 11h34
Musutafu

(T/p): Eh-!

De justesse, je rattrapai le gamin qui avait manqué de s'étaler au sol après avoir trébuché sur la bordure qui délimitait le parc. Rapidement, il reprit son équilibre puis s'inclina vers moi avec un sourire pour me remercier avant de reprendre sa course folle vers les balançoires.

Avec un soupir je fourrai de nouveau mes mains en poches, regrettant déjà de ne pas me trouver aux côtés de mes amis. Eiji m'avait envoyé un message, histoire de prendre de mes nouvelles et d'en apprendre plus sur ce qui c'était passé.
Mina avait adopté une réaction similaire, sauf qu'elle avait écrit en majuscule que "MONOMA N'EST QU'UN CRÉTIN ET IL VA AVOIR AFFAIRE À MOI !!! 😠😠"
Avec l'ombre d'un sourire, je leur avais respectivement répondu que tout était arrangé et que j'attendais avec impatience de pouvoir les voir pour leur décrire la satisfaction avec laquelle j'avais collé une gifle à ce gamin prétentieux.

Prenant place sur un banc, je soupirai de nouveau en regardant l'heure sur mon téléphone.

11h37. Argh.. L'ennui va être long...

En ville, tout le monde ne parlait plus que des massacres. Les quelques bribes de conversations que mes oreilles captaient des parents présents dans le parc étaient toutes remplies de craintes quant à "l'absence des Héros dans cette histoire".
Katsuki avait raison, les gens pensaient que les Héros ne prenaient pas le temps de se préoccuper de leur situation.

S'ils savaient le nombre de Héros mobilisés sur cette affaire, ils changeraient tous de discours

Le vibrement de mon téléphone m'arracha aux conversations des adultes pour focaliser mon attention sur le contact qui m'appelait.

Maman?

Sans grand enthousiasme, je décrochai.

(T/p): Bonjour Mam-

Lia: Ma chérie, comment vas-tu ?!

L'inquiétude transpercait sa voix et déjà, je savais qu'elle allait me parler du seul sujet qui animait la ville.
Au moins avait-elle oublié notre dernière dispute au sujet de mon père...

(T/p): Je vais bien, et toi ?

Lia: Comment veux-tu que ça aille ? Tu entends ce qui se trame dans la ville ?!
Tous ces massacres qui ont eu lieu... c'est abominable! Quand est-ce que les Héros comptent mettre un terme à tout ça ?!

Quand ils auront une piste, Maman

Mais je me retins bien de le lui dire.

(T/p): Ne crois-tu pas que s'ils avaient su stopper tout ça rapidement, ils l'auraient déjà fait ?

Ma mère dû se rendre compte que sa réflexion avait été stupide, puisqu'elle laissa un silence avant de reprendre la parole.

Lia: Ils ne vont quand même pas mettre des jeunes gens de ton âge sur cette affaire, n'est-ce pas..?

Cette fois-ci, elle avait adopté une petite voix, comme si sa question ne devait rester qu'un murmure par peur d'en entendre la réponse.

J'observai un instant le gros nuage gris qui se dressait au-dessus de ma tête, songeant à tous mes camarades de classe qui étaient prêts à agir pour défendre les gens qui doutaient aujourd'hui de leur investissement. Il était clair qu'on était tous terrifiés à des degrés différents par cette menace toujours inconnue, et le fait de prendre véritablement conscience que cette histoire risquait de prendre une fin tragique pour notre génération fit monter une atroce sensation de picotement dans mes yeux alors que ma poitrine se consummait d'angoisse.

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant