|Katsuki Bakugo|•

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Chambre de Shoto,
26 février, 9h43

PDV Shoto:

J'ouvris péniblement les yeux après que la lumière du soleil à travers la fenêtre m'ait forcé à le faire, et mes yeux tombèrent sur le dos de (T/p).

Et puis, tout ce qui s'était passé cette nuit me revint en tête.

La sensation d'être secoué par deux mains tremblantes, la chambre plongée dans le froid, le corps glacé de (T/p) entre mes bras et..
Notre baiser.

À cette dernière pensée, je ne pus m'empêcher de sourire et de serrer légèrement (T/p) qui était toujours dans mes bras en plongeant mon visage dans ses cheveux.

Sur le moment je m'étais senti terriblement mal et j'avais complètement cédé à la panique comme jamais encore je ne l'avais laissée s'emparer de moi.
Mais cela fait longtemps maintenant que quand quelque chose concerne (T/p)..

Je perds complètement le contrôle.

(T/p): J'ai froid..

Un petit rire fit tressauter ses épaules et je compris rapidement qu'elle me taquinait par rapport à hier. Elle se tourna vers moi avec un petit sourire et plongea une main dans mes cheveux pour remettre de l'ordre dans mes mèches.

(T/p): Plus sérieusement.. Que s'est-il passé cette nuit ?

Je laissai sa main quitter mes cheveux pour rejoindre ma joue et contemplai ses yeux (c/y) qui semblaient remplis de la même inquiétude que les miens hier.
Déposant un baiser sur son poignet, je replongeai mon visage dans ses cheveux en la serrant tendrement, désireux de ce contact privilégié avec elle.

Shoto: Un cauchemar. Et quand je me suis réveillé, je pensais que j'étais toujours dedans..

Je sentis ses bras s'enrouler autour de mon buste et sa tête se coller contre mon torse.

(T/p): Tu veux en parler..?

Je secouai légèrement la tête en refermant les yeux et serrai davantage mes bras autour d'elle.

Elle fût compréhensive, ne posa aucune question et n'insista pas pour savoir.
Nous étions restés collés au lit pendant une bonne vingtaine de minutes avant de nous lever. Fuyumi s'est inquiétée de  savoir si la nuit avait été bonne, en précisant qu'il avait fait froid. Cela avait fait discrètement rire (T/p) qui avait ensuite dit que sa nuit avait été parfaite, en m'envoyant un clin d'œil. Clin d'œil qui n'avait certainement pas échappé à Fuyumi, si bien que dès que (T/p) fût partie, elle m'avait agressé de toutes sortes de questions, auxquelles j'avais bien été forcé de répondre...

PDV (T/p):

Plusieurs jours étaient passés depuis cette fameuse nuit chez Shoto mais je ne cessais d'y penser, attendant avec impatience le jour de la rentrée pour le revoir.
Je m'étais bien gardée d'en parler à ma mère, sachant pertinemment qu'elle s'empresserait de crier sur tous les toits que sa fille sortait avec le fils du numéro deux.

Ouais.
Ma mère est de ceux qui apprécient les gens pour ce qu'ils représentent.
Non pas pour ce qu'ils sont.
À ses yeux, Shoto ne serait pas le garçon intriguant, aimable et réservé.
Il serait "le fils du numéro deux".
Ni plus, ni moins.

Parc de Musutafu,
2 mars, 14h17

Écouteurs dans les oreilles, je faisais tranquillement le tour du parc dans lequel je trouvais un certain refuge.
Depuis que j'allais mieux psychologiquement parlant, j'avais récupéré l'envie de faire des choses. Et me balader en écoutant de la musique en faisait partie.

Je sursautai cependant en sentant une main inattendue me presser légèrement l'épaule.
Faisant volte-face pour voir à qui appartenait la main en question, j'enlevai l'un de mes deux écouteurs avec un sourire en découvrant Katsuki.

Katsuki: T'es sourde ma parole ?! Dix minutes que j't'appelle !

Je levai les yeux au ciel en faisant rapidement disparaître le sourire qui était sur mes lèvres et haussai les épaules en reprenant ma route.

(T/p): Désolée, j'étais concentrée sur ma musique. Et puis, de toute façon, qui prête attention aux chiens qui aboient..?

Je lui envoyai un sourire narquois pour accompagner ma taquinerie et le blond me rattrapa en grognant.

Katsuki: C'est bien parc'que c'est toi que j'dis rien, sinon crois-moi que le dernier qui m'a comparé à un chien a fini en cendre.

Il shoota dans un cailloux en enfonçant sèchement ses mains dans ses poches et cela ne pu m'empêcher de rire.
On aurait dit un gamin.

Katsuki: Arrête de rire ou j'te crame (T/p)-!!

Je gonflai les joues pour retenir un second rire et soupirai longuement après avoir repris le contrôle.

(T/p): Ahhh.. Tu sais, Katsuki. J'pense que tu devrais apprendre à te détendre.

Katsuki: Tch'.. qui parle !

Aïe. Un point pour Katsuki.

(T/p): La différence entre toi et moi, c'est que moi je ne hurle pas sur tout ce qui bouge. Tu vois, y'a moyen de pas être détendu tout en contrôlant ses nerfs. De plus, détendue je l'étais.
Jusqu'à ce que tu arrives.

Un point partout.
Mon ami ne répondit rien et me jeta un regard du coin de l'œil en grommelant quelque chose d'incompréhensible.

Katsuki Bakugo, j'avais fini par le cerner.
Je pense que, derrière ses grands airs et sa façon de tenir une certaine distance avec les autres, se cache un jeune homme profondément blessé et déçu de lui-même.

J'avais entendu parler de l'attaque de vilain dont il avait été victime début d'année.
J'imagine que le fait de se retrouver piégé aux mains de l'ennemi lui avait fait ouvrir les yeux sur lui-même; il n'était pas aussi fort et invincible qu'il le pensait.
Il s'était même retrouvé vulnérable aux yeux de tous et c'est ce qui l'avait certainement atrocement déçu vis-à-vis de lui-même.

Concernant son comportement détestable envers Izuku, j'avais voulu comprendre.
Alors je m'étais naturellement dirigée vers le principal concerné pour tenter d'en apprendre plus. Le jeune homme n'avait pas beaucoup hésité avant de me raconter leur enfance commune, justifiant cela par le fait qu'il m'accordait sa confiance.
Il m'avait révélé qu'il avait passé toute son enfance aux côtés de Katsuki et que sa vision de lui n'avait jamais changée.
Il admirait profondément le blond et continuait de le faire aujourd'hui encore.
Cependant, ça n'avait jamais été très facile avec le jeune homme. Si Izuku n'avait jamais employé les termes "victime" et "harcèlement", j'avais quand même bien compris qu'il en avait été ainsi toute son enfance.
Pourtant, il n'a pas arrêté de me répéter qu'il ne lui en voulait pas d'avoir été si dur avec lui et qu'il considérait "Katchan" comme un ami.
Un vrai.

À l'heure d'aujourd'hui, Katsuki avait grandement changé son comportement mais gardait une certaine distance entre lui et Izuku.
Et honnêtement, je voulais tenter de recoller les morceaux entre-eux et aider Katsuki.
Il n'écoutait personne, alors certes, minces étaient les chances qu'il m'accorde plus d'attention.
Mais qu'importe.

Katsuki Bakugo fait partie de ceux qui pensent que personne n'est capable de leur apporter une aide.
Et je fais partie de ceux qui veulent leur prouver le contraire.

•Si on s'était arrêté chaque fois que c'était difficile, on n'aurait jamais rien accompli•

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant