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Vendredi 12 décembre,
7h55

Lia: Tu as bien tout ce qu'il faut, ma chérie ?

Ma mère vérifiait mon sac pour la vingtième fois au moins et semblait plus angoissée que moi à l'idée de cette première journée à Yuei.

(T/p): Raaah oui Maman !

Lia: Tu as pris ton médicament contre les angoisses ? Tu as de l'eau ?

(T/p): Maman, j'ai tout j'te dis, arrête tu m'angoisses encore plus-!

Elle cessa enfin de bouger et soupira pour reprendre un peu de calme.

Lia: Désolée ma puce.. Tout ça c'est- C'est fort nouveau. Jamais je n'avais imaginé que tu aurais le droit d'intégrer cette école..  Mais je suis à la fois si fière et si heureuse ! Tu as téléphoné à ton père pour lui dire ??

J'ai senti les muscles de mon corps se crisper douloureusement alors que je m'efforcais de garder un visage neutre.
Non. Je n'avais pas encore pris le temps de le faire. Enfin ça, c'est ce que je préférais lui dire.
En réalité, cela fait longtemps que j'ai perdu contact avec mon père. C'est le genre d'homme divorcé qui est fort pris par le travail et fort fatigué. Alors j'ai cessé de lui parler quand il a cessé de me répondre.
Mais j'invente souvent des choses à son sujet pour répondre aux questions de ma mère.
Parce qu'elle, c'est le genre de femme divorcée toujours éprise de son ex-mari.

(T/p): Non, je ne l'ai pas encore appelé, allez Maman on y va !

Elle hocha vivement la tête et c'est avec un étrange mélange de stress et de réjouissement que je fermai la porte de la maison.

*

Y

uei, 8h20

Ma mère m'embrassa une dernière fois la joue en me rappelant de l'appeler au moindre soucis, puis je fixai la petite Polo s'éloigner de l'école.

Eijiro: (T/p) !!

La voix familière d'Eijiro me fit tourner la tête dans sa direction. Fidèle à lui-même; souriant et entouré d'une aura chaleureuse, il se dirigeait vers moi à grandes enjambées.

Eijiro: Ah, j'suis content que tu sois là ! Vraiment ! Le directeur me laisse te faire visiter l'école un peu plus en profondeur avant de t'amener à lui ! Je peux aussi te faire visiter l'internat !!

Je lui souriai, à demi gênée car peu à l'aise de me projeter à l'internat, étant donné que le seul fait de me retrouver devant l'immense bâtisse de l'école me formait déjà une boule à l'estomac.

(T/p): Hum-.. Eijiro.. à propos de l'internat..

Eijiro: Je sais, (T/p), je sais ! Prends le temps qu'il te faut pour réfléchir ! Tu es avant tout ici pour aller mieux. Pas pour te mettre une pression supplémentaire en rejoignant un internat dont tu ne connais personne.

Je lui souriai, reconnaissante vis-à-vis de ses propos.

(T/p): J'en connais au moins une !

Il ria un peu, et cela sonna comme une douce mélodie à mon oreille. Mes angoisses semblèrent se calmer un peu. Eijiro avait un don pour apaiser la nervosité, c'était réel.
Avec lui, je parvenais même à croire que tout irait bien. Et voilà bien longtemps maintenant que je n'avais plus eu de pensée positive.

Mon ami me fit donc visiter l'école, en n'oubliant pas de me raconter maintes anecdotes qu'il avait pu vivre entre ces murs. Il m'avait ensuite conduite dans le bureau du directeur qui, à son tour, m'avait déballé tout un discours sur le fait que je ne devais surtout pas hésiter à lui demander de l'aide pour quoi que ce soit, avant de conclure par "Bienvenue dans notre établissement, (T/n).(T/p)". Eijiro m'avait attendu hors du bureau, et c'est ensemble qu'on s'était ensuite dirigé vers sa classe.
Ma classe aussi, à présent.

Je soupirai bruyamment devant la porte, histoire de tenter d'expulser toute angoisse, avant de laisser Eijiro ouvrir la porte de la classe.

Aizawa: Ah Kirishima, te voilà. Bonjour (T/n), bienvenue en seconde A.

Le professeur qui venait de m'adresser la parole se tenait presque affalé sur sa chaise, avec un air mi-fatigué, mi-ennuyé. Même sa voix semblait endormie lorsqu'il parlait.

Aizawa: Les enfants, voilà donc (T/n).(T/p), votre nouvelle camarade.

(T/p): B-bonjour..

Je me raclai la gorge en me faisant la réflexion que ma voix avait légèrement déraillée.
Eijiro me prit ensuite doucement par la main pour m'emmener à un banc au fond de la classe qui devait lui être réservé, étant donné qu'il m'invita à prendre place à côté de lui.

Assise sur ma chaise, j'observai la classe avec attention dans son entièreté. La plupart des élèves m'envoyaient un sourire chaleureux qui étirait mes lèvres. Mes yeux s'attardèrent davantage sur une jeune fille entièrement rose. Son sourire étincelait encore plus que celui des autres et inconsciemment, j'ai espéré qu'elle et moi deviendrions de bonnes amies.

Puis mon regard dévia vers un jeune homme à la tête d'oiseau noir. Cela m'impressionna de me trouver face à un être aussi hors du commun. Mais ça me fit sourire admirablement.

Je discernai ensuite un autre jeune homme, aux cheveux blonds en pétard qui se balançait sur sa chaise en ayant un pied sur la table. Contrairement aux autres qui me souriait, lui se contentait de me fixer du coin de l'œil.
Intérieurement, je ne pus m'empêcher de penser que ce jeune homme devait être le fameux "badboy cliché", réputé dans l'école pour son côté sombre et méprisant. Il y collait fortement en tout cas, rien que dans sa manière d'être.

Mes yeux stoppèrent ensuite leur course sur des cheveux bicolores, que j'ai tout de suite trouvés vachement cool. Détaillant le visage qui se trouvait sous ces mèches, je remarquai sans mal une brûlure autour de l'œil gauche.
Le garçon me fixait à présent, lui qui jusqu'ici, ne m'avait pas adressé un regard. Contrairement à l'aura chaleureuse qui se dégageait d'Eijiro, ce qui se dégageait de ce jeune homme avait quelque chose de froid.
Pourtant, je ne parvins pas tout de suite à lâcher des yeux ces deux pupilles -bicolores, elles aussi- qui me fixaient. Je trouvais ça tout simplement, magnifique.

Je fûs cependant tirée de ma contemplation par un léger coup de coude d'Eijiro.

Eijiro: T'en fais pas (T/p). Je me ferai une joie de te présenter à tout le monde quand ce sera la pause ! Enfin, seulement si tu le souhaites hein !

Je lui hochai la tête en souriant légèrement, touchée pas son attention, avant de remarquer que mes angoisses avaient complètement disparues il y a encore quelques minutes, lorsque je fixais le jeune bicolore. Malgré l'intensité du froid qui se dégageait de son regard, il était étrangement parvenu à m'apaiser...

• Nos yeux se sont promis ce qu'aucun mot n'aurait su dire •

•I need a real home• [ShotoXreader] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant