Hôpital psychiatrique
Musutafu,
17h15PDV (T/p):
Shoto posa sa main sur la poignée de la porte en soupirant un bon coup et la fixa pendant plusieurs secondes.
Avec douceur, je posai ma main sur la sienne et y appliquai une légère pression pour abaisser la poignée.
Shoto ne chercha pas à m'empêcher de le faire et laissa le contact s'établir.La porte s'ouvrit pour révéler une Dame aux cheveux blancs, assise sur un lit, la tête tournée vers la fenêtre. Elle était menue, mais docile et même si je n'apercevais son visage que dans le reflet de la fenêtre, je pouvais ressentir la tristesse qui émanait d'elle et qui comblait l'air de la pièce.
Si Rei Todoroki se trouvait ici, c'était dû à une dépression engendrée par l'abus psychologique que son mari avait exercée sur elle.
Et savoir qu'un homme pouvait rendre malade une femme au point que celle-ci parvienne à blesser son propre enfant me fit prendre conscience, une fois de plus, que la nature humaine était misérablement détestable.La Dame tourna la tête dans notre direction et je pus discerner la surprise se former dans l'arrondissement de ses petits yeux lorsque les deux billes noires de son regard rencontrèrent celles de son fils.
Rien ne vint perturber l'échange silencieux qui se joua entre eux. Pas un bruit, pas un son. Moi-même, j'avais coupé ma respiration.Shoto n'avança pas pour enlacer sa mère, mais il ne recula pas non plus pour partir.
Je me suis dit que c'était un bon début et je me suis remise à respirer.
J'aurais presque soupiré de soulagement si la jeune femme, abattue, n'avait pas fondu en larme.Je lancai un regard à Shoto quand je le vis esquisser un pas dans sa direction.
Entre deux sanglots, elle se confondait en excuse, répétant à quel point elle était désolée de lui avoir infligé ça.
Qu'elle se savait impardonnable et qu'elle n'était pas digne d'être sa mère.J'étais touchée par ses mots et ma poitrine se serra devant l'effondrement de Rei.
Même si elle avait blessé son fils avec une marque qui lui restera à vie sur le visage, dans cette histoire, elle faisait également partie des victimes.
Cependant, je me doutais que Shoto ne lui en voulait pas. Ou plus ?
Sinon, pourquoi aurait-il voulu venir dans cette minuscule chambre où l'air semblait manquer et pourquoi y serait-il resté une fois qu'il y était entré ?
Le simple fait qu'il n'ait pas fait demi-tour prouvait qu'il avait déjà accordé son pardon.Si Shoto privilégia les mots aux gestes, il fit cependant comprendre à sa mère qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, qu'il n'avait jamais éprouvé une quelconque rancœur vis-à-vis d'elle, et que cela faisait bien longtemps qu'il lui avait pardonné cet acte.
Elle avait fini par reprendre le contrôle sur ses pleurs et avait même retrouvé le sourire lorsque Shoto m'avait présentée à elle et qu'il lui avait ensuite raconté comment se passait sa scolarité à Yuei.
Si les yeux de Rei s'étaient fort arrondis lorsqu'elle avait vu son fils, ce n'était rien comparés à ceux de la jeune femme qui était entrée quelques temps après nous dans la chambre.
À peine avait-elle aperçu Shoto qu'elle s'était complètement figée, la bouche en "o" et les yeux grand ouverts.Elle s'était ensuite ruée sur lui en le prenant dans ses bras et en exprimant à quel point elle était heureuse de le voir ici.
Contact qu'il ne chercha pas à repousser mais qu'il prit "avec des pincettes".Puis la jeune femme aux cheveux blancs parsemés de mèches rouges s'était tournée vers moi et m'avait adressé sur un ton enjoué et avec un grand sourire: "Je suis la grande sœur de Shoto ! Todoroki Fuyumi ! Et toi ?"
Directement dans son timbre de voix, on ressentait toute la joie et la bonne humeur que contenait cette femme.
Son caractère était tout juste l'opposé de celui de son frère, mais son sourire était contagieux. "Je m'appelle (T/n) (T/p). Je suis une amie de Shoto" avais-je répondu.Nous avions passé une bonne heure à discuter de tout et de rien et je dois admettre que Fuyumi m'avait arraché quelques rires lorsqu'elle m'avait raconté les bêtises de ses élèves.
Elle avait décidé de s'orienter vers l'enseignement et actuellement, à vingt-trois ans, elle était institutrice en école primaire.Quand le moment de partir arriva, histoire de laisser Rei se reposer, Fuyumi prit sa mère dans ses bras en lui embrassant la joue, tandis que Shoto et moi nous contentions de lui faire un signe de la main.
Accompagnant ceci d'un sourire sincère, je lui souhaitai une bonne soirée avant de sortir de la chambrette.Nous nous dirigeâmes vers la sortie et durant ce laps de temps, Fuyumi ne cessa de répéter à quel point elle était heureuse que Shoto ait fait un pas en avant vers sa mère et qu'il ait décidé de renouer des liens avec elle.
"Notre famille se reconstruit petit à petit" avait-elle dit, d'une voix dans laquelle se confondait la mélancolie et l'espérance.Shoto n'avait rien répondu à cela.
Et c'était sur un ton beaucoup plus gai que Fuyumi s'était tournée vers nous.Fuyumi: Shoto, tu reviens manger à la maison ce soir ?? Ce sont les vacances, tu peux même revenir dormir !
Elle souria sincèrement, avant de reprendre.
Fuyumi: Il en va de même pour toi, (T/p) ! J'ai bien compris que tu étais quelqu'un d'important pour Shoto !
Très vite, le contact s'était établi entre nous, c'est la raison pour laquelle elle m'appelait déjà par mon prénom.
Cette jeune femme débordait de vie et était enthousiaste envers tout ce qu'elle entreprenait. Jamais son sourire ne quittait son visage, si ce n'est lorsqu'elle parlait de ses proches.
Il était clair que son seul souhait était que sa famille se reconstruise.Mon ami hocha la tête et m'interrogea du regard.
Pour une raison qui m'est inconnue, je sentis le rouge me monter aux joues.(T/p): Euh- J-je ne voudrais pas vous déranger-..
Fuyumi secoua vivement la tête.
Fuyumi: Tu ne déranges absolument pas ! Ce soir, c'est le plat préféré de Shoto; des nouilles au sarrasin froides !
Je souriai devant l'accentuation qu'elle avait porté sur le dernier mot. Ainsi, Shoto n'aimait que les nouilles froides.
Je guettai ensuite le regard de mon ami pour voir s'il avait une quelconque objection à ce que je sois présente autour de leur table ce soir.
Peut-être voulait-il être seul avec sa sœur ?
Cependant ses yeux ne traduisaient en rien le fait qu'il aurait préféré que je parte et, lorsque j'acceptai l'invitation de Fuyumi, il me sembla voir l'ombre d'un sourire se dessiner sur son visage.Une fois de plus, mon cœur vrilla.
•Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un•
-ᵛⁱᶜᵗᵒʳ ʰᵘᵍᵒ
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•I need a real home• [ShotoXreader]
Fanfiction(T/p) (T/n) est une jeune femme faisant partie des 20% de la population dépourvue de pouvoir. C'est dans une période difficile de sa vie qu'elle fera la connaissance d'Eijiro Kirishima, un jeune homme qui la prendra précieusement sous son aile pour...