•I need a real home• [ShotoXreader]

|Seuls|•3

Musutafu centre,
28 avril, 17h05

PDV Katsuki

Ça faisait une semaine que rien n'avait changé. Shoto jouait toujours les belles au bois dormant et, honnêtement, je préférais franchement ça que de voir une ligne droite continue sur le moniteur qui bipait en permanence à côté de son crâne.

Les Héros pro s'étaient résignés, y'avait plus de traque. C'était pas plus mal qu'ils se posent vraiment pour réfléchir, au lieu de courir dans tous les sens comme des lapins qui sont sur le point d'se faire tirer. Parfois ils nous accompagnent pendant nos "expéditions", mais à part de la bouffe on trouve pas grand chose.
Rien de convainquant.
Alors ils restent tous à l'hôpital la plupart du temps, et ils écoutent la radio tous les jours pour voir si les vilains se déplacent dans d'autres villes pour foutre le bordel.
Mais rien.
Faut croire que tout le monde se prépare à une prochaine rencontre.

L'hôpital avait quand même pris une sale gueule depuis qu'on l'avait barricadé de tous les côtés.
J'avais pourtant proposé aux autres de refaire le design de la façade pour qu'elle ait plus de flow, mais ils m'ont regardé comme un connard en me disant qu'on avait autre chose à foutre que de repeindre un hosto à mes goûts.

Pourtant, en le regardant là comme ça, je pouvais pas m'empêcher d'imaginer une énorme tête de mort graffée à la bombe aérosol, le majeur bien dressé pour montrer à quel point j'emmerde le monde, avec un message qui dirait-

(T/p): Tu fumes?

Mouais. J'avais plutôt en tête "J'vous baise" mais j'avoue que si on cale un cigare au coin des lèvres de la Faucheuse, ça pourrait être pas mal.

Instinctivement, mes yeux ont fini par lâcher le bâtiment pour rouler vers (T/p) qui venait d'en sortir, alors que j'effaçais l'idée qui venait de germer dans mon esprit.

(T/p): Depuis quand?

L'amertume dans sa voix m'a fait sourire.

Katsuki: Maintenant. Paraît que cette merde aide à décompresser.

J'ai tiré un coup supplémentaire avant de tendre la clope vers (T/p).
Et la grimace qui s'est formée sur son visage m'a presque donné envie de rire.

(T/p): Non merci. Je touche pas à mes poumons.

J'ai levé les yeux au ciel avec un sourire moqueur avant de tirer un nouveau coup.
(T/p) est restée silencieusement à m'observer, et au vu de son sourcil à demi arqué, je savais qu'elle allait dire un truc de façon désabusée.

(T/p): ...Et tu décompresses là?

J'ai pas pu réprimer un rictus et j'ai balancé le mégot à mes pieds avant de fourrer mes mains en poche.

Katsuki: Pas le moins du monde.

Elle a esquissé l'ombre d'un sourire, et je me suis sentis fier parce qu'ils étaient rares les moments où elle s'autorisait à dévoiler un autre visage que celui de l'indifférence.

PDV (T/p)

Katsuki m'aidait à me sentir mieux. C'était pas son genre, mais quand on était que tous les deux, il jouait au con pour tenter de m'arracher un sourire.
On est tout le temps fourré ensemble et je sais qu'il a toujours son œil attentif sur moi, sûrement parce qu'il veut s'assurer que je retombe pas aussi bas qu'en début d'année, quand j'ai débarqué.

Katsuki: Allez, on s'arrache. C'est l'heure de ta balade.

J'ai levé les yeux au ciel avec un demi-sourire et j'ai suivi son pas.
Un petit silence s'est installé et ça me convenait très bien, mais Katsuki a de nouveau fixé la trajectoire de ses yeux sur moi et j'ai compris qu'il allait dire un truc qui allait pas me réjouir.