chap:4

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Le soleil déjà levé, les rayons lumineux pénétraient dans ma vaste chambre à travers la grande baie vitrée. J'entendis mon réveil sonner une fois de plus et par pur instinct de survie, je le propulsai de l'autre côté de la pièce. Le bruit de fracas qui eut retenti annonçait certainement le décès de mon pauvre réveil. Tant pis on en achètera un autre.

Mes cheveux ébouriffés, retombaient sur mon visage plein de bave. Je touchai la commissure de mes lèvres. Mais non ! Je ne bave plus ! Je me rallongeai et tirai la couette sur ma tête. Heureusement pour moi, c'est le week-end donc j'ai tout mon temps.

Je replongeai peu à peu dans mon sommeil quand quelqu’un frappa à la porte. Je me retournai et réajustai la couverture. J'entendis la porte s'ouvrir évidement, c'était Tania qui d'autre ? Je soufflai et sortis ma tête des draps.

— Bonjour mademoiselle.

— Bonjour ! Répondis-je en soupirant.

— Votre père exige que vous descendiez prendre le déjeuner avec lui dans dix minutes.

— Merdee! Comment se fait-il qu'il soit encore à la maison à cette heure ?
Je frappai ma tête avec mes mains. J'oubliais que c'est le week-end.

— J'arrive ! Dis-je en baillant.

Elle ressortit, puis ferma la porte derrière elle. Je m'extirpai des couvertures et trainai le pas jusqu'à la salle de bain. Je fis couler un bain chaud et me débarrassai rapidement de mon pyjama, puis je m'infiltrai dans l'eau et laissai mon corps se détendre.

C'est tellement relaxant, mais je ne pourrais pas en profiter longtemps d'autant plus que mon père déteste le retard. Je sortis du bain et enfilai un peignoir couleur beige. J'examinai minutieusement ma garde-robe enfin de compte, je devrais peut-être la renouveler. Je ne me souviens vraiment plus de la dernière fois que j'ai fait du shopping. Si ! Je m'en souviens, c'était il y a juste deux semaines je crois. J'opte pour un short bleu et un croc top de la même couleur, puis j'enfilai mes pantoufles.

Je pris l'ascenceur qui menait au salon et retrouvai mon père assis dans la salle à manger avec tout un festin devant lui. Ses traits durcient n'annonçaient rien de favorable.

— Tu sais très bien que je déteste le retard Lindsay.

— Je suis désolé mon papounet. Je prenais un bain. Répondis je.
Il se frotta le front et secoua la tête.

— Toujours des raisons !

Je lui donnai un gros bisous sur la joue avant de m'assoir devant lui. Je récupérai un croissant que je croquai à pleine dents.
Son regard insistant sur moi, il continua.

— Si je tenais tellement à ce que tu sois là pendant le déjeuner c'est pour une bonne raison. En effet, tu sais que ta mère nous a laissé depuis bien des années et tu seras bientôt majeur. Je compte organiser une cérémonie de commémoration à son nom la semaine prochaine.

Le croissant que je tenais entre les mains, retomba brusquement sur la table. Des souvenirs flous me revenaient en tête. Je n'avais que sept ans à cette époque. L'âge où tous les enfants aimeraient avoir leur mère et leur père à leurs côtés, l'âge où je ne connaissais encore rien de la vie, mais cette même vie me l'a enlevé sans retenu. Elle avait été enterrée  et j'avoue que n'ai jamais vraiment eu le courage d'aller lui déposer des fleurs. La dernière fois que j'y suis allée, c'était quand j'avais eu ma première déception amoureuse. Je n'avais que onze ans.

— Je compte inviter les amis proches de la famille et tes amis aussi peuvent venir.

J'acquiesçai. Pour tout dire à ce moment-là j'avais perdu l'appetit. De même que mon père. Du haut de ses quarante-sept ans, il n'avait pas perdu son charisme de jeunesse, depuis tout ce temps, il tentait bien que mal de cacher sa tristesse, mais à travers les lunettes transparentes qu'il arborait je pouvais voir ses yeux rougis.

Il se releva de sa chaise qui grisa contre les carreaux blancs et étincelants du sol, arrangea sa cravate et bu un verre d'eau.

— Je vais devoir y aller ! J'ai des affaires urgentes à régler au bureau. Tu m'appelles si tu as un problème.

— Oui papa.

Il se retourna prêt à partir, mais je le stoppai à l'aide de ma petite voix.

— Papa ! Puis-je avoir ta carte bancaire s'il te plaît??!!

Il croisa ses bras sur son torse.

— Et pourquoi faire ?

— Je veux faire un peu de shopping.

— Utilise la tienne !

— Euh je l'ai déjà vidé.

Il souffla et regarda dans son portefeuille, puis me tendit une de ses nombreuses carte bancaire et un large sourire s'afficha sur mon visage qui, tout à l'heure semblait avoir perdu toute couleur.

— Tu peux la garder. Mais gère bien cet argent, je ne compte pas t'en donner avant la fin de ce mois.

— Merci mon papa chéri d'amour.

Enfin de compte, je ne suis pas si garce que ça ! Si c'est ce que vous pensiez, j'ai aussi des sentiments !

Nos Destins Liés(Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant