C'était toi

Chapitre I (Part III): Joyeux Noël

Point de vue de Ochako: 

Après s’être “expliqués”, Bakugo et moi sommes partis nous coucher. Moi dans son lit, lui à même le sol. J’avoue que j’étais assez mal à l’aise qu’il soit obligé de dormir dans un futon alors que c’est moi qui me suis incrusté. 

-Tu es sûr que ça ne te dérange pas? Je peux dormir par terre c’est pas grave. Lui dis-je à voix basse pour ne pas déranger ses parents. 

-Taie toi tête d'œuf. Dort, ça vaudra mieux. 

Je peste devant sa réponse et me tourne dos à lui, l’air vexé. J’avoue, je suis heureuse de retrouver l’ami que j’avais perdu, mais tout de même, il pourrait être un peu moins rigide. Je finis par laisser tomber et m'endors presque tout de suite. Pourtant, au beau milieu de la nuit, je sens une forte chaleur dans mon dos. Je me retourne lentement, devinant ce qu’il était en train de se passer. 

Les faibles rayons de Lune qui traversent les rideaux pourtant opaque, me laissent entrevoir une silhouette. Je sais qu’il est là, dans le lit avec moi. Je sens son souffle balayer mes cheveux à chacune de ses respirations. En plissant légèrement les yeux, je distingue les siens, grands ouverts. Cet éclat grenat me paralyse. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine. 

-Tu ne dors pas? Demande-t-il doucement. 

-Comment ça je ne dors pas? Qu'est-ce que tu fais là d'abords?! Dis-je en me reculant jusqu’au mur. 

-J'ai froid, et puis, c’est pas confortable par terre. Rétorque t-il en se glissant un peu plus vers moi. 

J’ai froid? L’excuse est plutôt mal trouvée, sachant que son corps est, la plupart du temps, bien plus chaud que le mien. Il me fixe longuement, la tête à moitié cachée dans son oreiller, une main près de son visage. Il me déstabilise vraiment comme ça.

-Je t’avais dit que je pouvais dormir dans le futon. Têtu va! 

Je me redresse en position assise, essayant de me diriger vers le pied du lit. Quelque chose m'agrippe au niveau de la taille et me ramène brutalement à ma place. Je me retrouve allongée sur le côté, face au mur, avec mon camarade qui m’emprisonne dans ses bras. Je pique un fard et tente de me dégager, en vain bien sûr. 

-Arrête de gigoter. Je suis fatigué. Dit-il en enfouissant sa tête dans mes cheveux. 

-Mais, ça va pas?! On ne peut pas dormir comme ça! 

On dirait que ce que je lui dis lui est complètement égal. Je finis par renoncer à l’idée de m’échapper, du moins pour l’instant. J'attendrai qu’il dort à point fermé pour changer de couchage. Pour autant… Je ne suis pas si mal comme ça. 

Son corps est tellement chaud, et rassurant. Ses bras musclés m’encerclent au niveau des épaules, comme s'il cherchait à me protéger. J’en attrape un dans ma main. Peut être une façon de m’assurer qu’il ne partira pas, qui sait. Je sais juste que mon corps à réagit par lui même. 

Je suis bien comme ça… 

Point de vue de Bakugo:

Je n’aurais jamais cru que son contact me ferait autant de bien. Pendant des jours, j’ai cherché à l’éviter, pour des raisons qui m’échappent. Je me refermais sur moi même et j’ai failli tout gâcher. Peut être qu’au final, la folie de ma colocataire de sauter de ce bus, n’était pas dû au hasard. Ces cheveux emplies de ce parfum que j’aime tant, sont tellement doux. Sa main est chaude et rassurante. 

J’ai beau me dire que je suis bien comme ça, je pense à ce qu’il s'est passé tout à l’heure. Elle m’a dit qu’elle n’était pas amoureuse de Deku, mais elle ne m'a pas non plus dit si elle l’était de quelqu’un d’autre. Comment savoir si elle tient à moi, autant que je tiens à elle? Je la serre un peu plus contre moi.