Chapitre VIII: Une épaule sur laquelle pleurer

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Point de vue de Katsuki:

Elle pleure, encore. Pourquoi cette fois? Est-ce qu'elle s'est faite mal? Je ne vois pas de blessure à première vue. Non, c'est autre chose. Elle plante son regard dans le mien, les pupilles tremblantes à cause des larmes. Ses lèvres tressaillent tellement elle retient ses sanglots.

Bon sang! De quoi je me mêle. Je suis pas le mieux placé pour consoler les gens moi!

-On peut savoir ce qu'il t'arrive, "tête ronde"? Demandais-je en prenant un air grave.

-Ce n'est rien, je suis fatiguée c'est tout.

Doucement, elle repousse ma main et passe à côté de moi pour rejoindre son armoire. Elle en sort des affaires propres et s'enferme dans la salle de bain. L'eau se met à couler dans la baignoire, tandis qu'elle fond en larmes.

Elle croit que je n'entends rien à cause du bruit de la douche? Qu'elle idiote je vous jure.

Je m'avance jusqu'à la porte et cale mon dos dessus. Les bras croisés sur mon torse, j'attend qu'elle ait terminé, comme-ci je voulais empêcher d'autre malheur de s'abattre sur elle.

Mais qu'est-ce qu'il me prend sérieux? Il y a quelques jours à peine, je ne me souvenais même pas de son nom, et voilà que je me retrouve à vouloir jouer les psychologue parce que ça me fait je ne sais quel effet de la voir ainsi. Franchement, c'est plutôt moi qui est un problème...

Au bout de longues minutes, elle finit par sortir de la pièce. L'expression de son visage en me voyant planté devant l'ouverture traduit sa surprise. Ses grands yeux rougis par les larmes me fixaient comme-ci ils attendaient quelque chose.

-Tu veux passer? Me demande-t-elle en tournant la tête sur le côté.

-Euh... Ouais, j'ai oublié de me laver les dents.

-Je t'en prie. Réponds-t-elle en s'écartant sur le côté.

Franchement, je ne supporte pas ça. Sa tête ronde attristée comme un chien battu me donne la gerbe. J'avance pour entrer dans la salle de bain. Au même moment, elle va pour rejoindre son lit.

Soudain, sans que je n'explique pourquoi, ma main réagit d'elle-même et l'empoigne par le bras l'attirant vers moi. Sous l'effet de surprise, elle ne se débat pas et atterrit contre mon torse. Je peux sentir l'odeur de son shampoing sur ses cheveux encore un peu mouillé, une odeur florale et légère à la fois.

-Bakugo...? Dit-elle doucement en cherchant à s'écarter de moi.

Je passe ma main derrière sa tête et je la force à rester comme ça. Mon sang s'accélère. Une chaleur immense m'embrasse de l'intérieur. Qu'est-ce qu'il m'arrive?

-Pleures si ça te chante, mais pas toute seule dans ton coin. Dis-je d'une voix sèche.

Pas de réponse, ou presque. Hésitante dans un premier temps, elle finit par faire glisser ses mains jusqu'à ma poitrine. Là, elle empoigne fermement mon débardeur et enfuit sa tête dedans. Je peux sentir mon vêtement s'humidifier à cause des larmes qu'elle verse.

Ce n'est pas grave si elle le fait comme ça, au contraire. Si je peux lui permettre de passer son chagrin sur moi, qu'il en soit ainsi. Je ne suis pas douée pour me faire des amis ou pour aider les autres, mais si je peux au moins l'apaiser un peu, c'est déjà ça.

C'est rageant! J'aime vraiment pas la voir comme ça...

Point de vue de Ochako:

Qu'est-ce qu'il m'arrive tout à coup? Je suis, dans les bras de Bakugo, en train de pleurer des larmes dont je ne connais pas vraiment la raison. Et, pourquoi est-ce qu'il est si gentil avec moi tout à coup?

C'était toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant