Un homme vient s'assoir à côté de moi. Il essaie d'entamer la conversation mais je mets mes écouteurs et regarde par la fenêtre. Il continue son monologue, absorbé dans la contemplation des notices d'urgence. Le vol dure 16 heures, 16 heures que j'emploie à me noyer dans des films. A peine consciente de ce qui m'entoure, à peine consciente de ce que les hôtesses nous apportent régulièrement à manger. Puis la voix du pilote me sors de mon état d'hébétitude, dans moins d'une demi-heure on va atterir à Hanoï, la capitale du Viêtnam. D'ailleurs je devrais arrêter de de parler du Viêtnam comme un pays étranger mais plutôt comme mon pays natal. Je suis née là-bas, et j'ai la nationalité, donc ça paraît logique ! L'homme a côté de moi vient de voir que j'étais sortie de mon "coma cinématographique".
- Alors jolie demoiselle, on va visiter le pays ?
Il me saoule ! Mais il me saoule !!
- Oui monsieur, et vous ? Pourquoi venez vous au Viêtnam ?
- Oh ! Et bien, des amis m'ont dit que la fille du tigre revenait au bercail, alors je suis chargé de l'accueillir comme il se doit. Me répondit-il, soulevant en moi une vague de doute.
- Oh, la fille du tigre ? Demandai-je espérant qu'il allait m'en dire plus.- La fille du tigre est le seule détentrice maintenant que ses parents, le couple du tigre, sont décédés, du secret du tigre de Jade, un secret très bien gardé par cette famille. Or ce secret, encore jamais percé, est censé mener à une grotte remplie des richesses de la famille. Vous devez le savoir, le président à de moins en moins de pouvoir sur ses armées, qui deviennent tyranniques. Mon parti à besoin de ces richesses pour pouvoir renverser cet homme et asseoir une nouvelle république.
Il me répondit ça très enjoué, fier de lui. Ses compagnons n'auraient pas dû lui dire tout ça, il est bien de trop bavard. Je relançais la discussion sur la fille du tigre, ayant de plus en plus la certitude que c'était moi.
- Et donc, qui est cette fille ? Que lui voulez vous ?
- Je peux vous faire confiance pour que vous ne répétez rien à personne ? Demanda-t-il un brin inquiet.
- Assurément monsieur.
- Bien, donc cette fille est comme tout les vietnamiens, avec une peau mate, des cheveux noirs lisses, un peu comme les vôtres, dit-il en touchant mss cheveux, mais sans cette mèche blanche.
Ah cette mèche, c'est maman qui m'a fait pigmenter la base d'une mèche de cheveux en blancs, peu de temps avant sa mort. Je comprends maintenant pourquoi. Sur le coup, elle m'avait dit que j'étais tombée et que l'opération avait fait ça mais que je ne m'en souvenais plus. Puis elle avait avoué que c'était pour mon bien mais que je devais dire que c'était un accident.
- Oui, j'ai eu un accident toute petite.
- Oui, elle a de grands yeux verts, à peu près de votre taille. Bref elle vous ressemble un peu mais mes correspondants m'ont dit qu'elle ne partait que demain.
Demain. C'était la date à laquelle j'avais prévu de partir en réalité. Cette mèche blanche n'est plus tout à fait sécuritaire finalement !
- Ils espionnent la fille en fait. J'aimerai bien être à sa place, héritière d'un secret. Relançais-je.
- À votre place, je n'aurais pas envie. Parce que son accueil va être joyeux ! Répondit-il avec un sourire torve.
- Pourquoi ?
Sa réponse me fit froid dans le dos.
- Parce que je suis chargée de la kidnapper, on va se charger d'elle pour qu'elle nous révèle l'énigme.
- Mais vous êtes violents ? Je lui demandais ça avec ma tête spéciale "petite-fille-sensible"
- Biensûr que non !
Il éclatait d'un rire gras et flippant. L'avion atterit et immédiatement, le comportement de mon voisin se transforma. Il me tendit un petite carte de visite, "au cas où". Je regardais son nom. Peter Theolar. Je le remerciais en rangeant sa carte dans mon sac. Il sortit rapidement après un dernier geste, l'index pressé contre ses lèvres et un clin d'oeil.
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Tigre de Jade
ActionComme seul héritage de ma mère, j'ai une villa au Vietnam et un secret. Le secret du tigre de Jade. Je n'ai jamais compris ce que signifiait cette énigme que ma mère me répétait jusqu'à ce que je la sache par coeur... jusqu'à aujourd'hui. Je viens...