18- Le sabre

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Lorsqu'on a eu finit notre pique-nique, poulet à la papaye, sur lit de mangue, une tuerie !, on a tout rangé et on été se planter devant le tableau dans ma chambre. Le sabre dans mon dos, me faisait frissonner parce qu'il était froid. Je regardais tour à tour Banzaï puis Jang Hi, pour vérifier qu'ils étaient bien partants, parce que je ne voulais forcer personne, et, comme s'ils avaient compris ce que je voulais savoir, hochèrent tout les deux la tête. J'activais la porte secrète en appuyant sur la femme en bleu et le panneau coulissa, un courant d'air glacé nous fit tous reculer d'un pas avant qu'on ne s'y engouffre, chacun une lampe à la main, pour pouvoir déchiffrer le plan trouvé dans le fourreau du sabre. On avançait rapidement jusqu'à ce que je sente le sabre bouger dans mon dos. J'appelais Jang Hi, qui était quelques pas devant moi. Je sortis le sable du fourreau et une lumière fantastique bleue éclipsa celle de nos lampes, pourtant puissantes. Avec la lumière du sabre, j'éclairais la roche devant moi et finis par y trouver une petite cavité indécelable sans cette lumière surpuissante. Je posais la main dedans et tout un morceau de la paroi assez irrégulière coulissa et révéla une nouvelle face, cette fois ce n'était pas de la roche mais de l'acier, acier qui devenait de plus en plus lumineux au fur et à mesure que j'approchais le sabre. Je compris alors que ce n'était pas le sabre qui était vivant mais plutôt le champ magnétique de la porte qui l'attirait plus ou moins fortement. Dessus, était imprimé, gravé à même l'acier, l'empreinte du sabre et du fourreau à côté. Doucement, je cessais de lutter pour garder le sabre dans la main et le lâchais. Il allait se coller violemment contre la surface de métal, pile dans son empreinte. Je passais le fourreau au-dessus de ma tête et lui aussi s'envolait pour aller se coller dans son empreinte. Il y eu un grand bruit d'engrenages qui s'enclenchent et la paroi s'ouvre dans un léger grincement, faisant tomber sur le sol le sabre et son fourreau. Une nouvelle porte nous barre le chemin. Un tigre y est sculpté, assis, la gueule entre-ouverte, laissant apparaitre un trou d'environ 3cm de diamètre. Au dessus de lui, sur un bandeau, l'inscription "Tigris Jade aperiens os suum revelaverit secretum tam munitum". Du latin, j'y comprenais rien.

- Ça veut dire "et le tigre de jade ouvrit la gueule, révélant son secret si bien caché". Annonça Jang Hi, le visage fermé par la concentration.

- Tu sais lire et comprendre le latin ?! M'exclamais-je, surprise.

- Ben ouais pourquoi pas ?

Je notais le fait que si c'était écrit en latin, qu'il y a toujours eu une branche de ma famille qui a été sur les continents Européens. Je secouais la tête et observais le trou, des motifs gravé à l'intérieur me firent penser aux dessins de la carte trouvée dans le fourreau. Après vérification, c'était bien les mêmes.

- Eh, regarde, la carte est aussi sur la poignée de ton sabre !

Je le regardais puis lui cédais la place avec une petite révérence. Il s'avança puis, précautionneusement, introduisait l'embout dans la cavité et donc la gueule du tigre. Puis il se reculait, il y eu ce même bruit d'engrenages et les yeux du tigre semblèrent s'illuminer d'une rassurante lumière couleur de jade. Par un système de roues, la gueule s'ouvrit et laissa apparaitre une cavité, la même que celle qui nous avait révélé la porte, la première, celle en acier. Je glissais ma main dedans et la porte s'ouvrit. Banzaï avança d'un pas. En voyant ce que contenait la pièce, je ne pu m'empêcher de laisser échapper un hurlement de terreur. Je fis un bond en arrière et me retrouva dans les bras de Jang Hi, qui était aussi épaté que moi. Devant nous, une colonie de plusieurs centaines de chauve-souris. Elles nous fixaient de leurs petits yeux jaunes phosphorescents. Ma main réduisant en purée celle de Jang Hi, je m'avançais, courbant l'échine lorsque les protectrices du tigre s'envolaient pour nous survoler. On marcha encore un petit moment dans un tunnel noir et soudain, une lueur nous fit plisser les yeux.

- La lumière du jour... Remarqua Jang Hi

On s'avança encore un peu avant qu'un nouveau cri ne s'échappe de nos lèvres. Baignant dans un puits de lumière, des centaines de coffres noirs étaient empilés, certains tas culminants jusqu'au plafond. Et tout au fond, pile au centre du rond que faisait la lumière sur le sol, une haute silhouette recouverte d'un drap blanc.
- On a fait tout ça, résolu un énigme irrésolvable, passé des dizaines de portes pas croyables, pour arriver dans une pièce remplie de coffres noirs ?! S'exclama déçu Jang Hi

Une phrase sortit alors tout naturellement de mes lèvres. Me faisant prendre conscience de quelque chose. Ma mère savait que je trouverais cette grotte.

- Le jeune couple, après avoir passé toutes ces étapes, entra dans une grotte emplie de dizaines de coffres dont la noirceur leur fit échapper un petit cri. L'attention de la première était totalement concentrée sur la silhouette blanche qui se dressait au fond de la pièce, alors que le second ruminait d'avoir fait tout ça pour arriver ici. C'est alors que le gros chien qui les accompagnait se retourna. Sa queue heurta une petite pile de coffres qui devaient tenir dans une main. Celui qui se trouvait tout en haut tomba alors que les autres parvenaient à conserver leur équilibre. En touchant le sol, la violence du choc fit sauter la serrure. Son contenu se répandit sur le sol, faisant sursauter le couple. Cinq bagues d'or roulèrent sur le sol avec un joli tintement. La première éclata d'un rire irrépressible alors que le second l'entrainait dans une danse de la joie endiablée. Ils avaient réussit.

- Pourquoi tu dis ça ? Questionna sans comprendre Jang Hi.

Il fut interrompu par la vision de Banzaï qui se retournait vers nous, sa queue heurtant une tour de petits coffres. Celui était le plus haut commença à tomber. Jang Hi se tourna vers moi, les yeux exorbités. Derrière lui, le coffre s'ouvrit et cinq bagues tombèrent sur le sol. La prophétie du tigre était accomplie.

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