16-... ou pas

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Je me laisse tomber sur les genoux et entreprens de lui faire un massage cardiaque. Mais comme, lorsqu'il reprend enfin connaissance, c'est pour grimacer de douleur et retomber dans les pommes, je le laisse, tout en veillant à ce qu'il continue de respirer et que son coeur batte. Je repense à ma mère qui me donnait des sortes de cours pour que j'apprenne à recoudre des blessures plus ou moins horrible sans sourciller. Comme si elle savait que j'allais en avoir besoin. J'avais eu une bonne dizaine malaises en voyant des intestins sortir par des plaies. Puis, mon cerveau s'était habitué à cette vision d'horreur et maintenant ça ne me faisait plus rien. Heureusement, parce que la plaie de Jang Hi n'est pas belle à voir. Je commence à recoudre. Toute à mon oeuvre, je fais une bulle autour de moi, bulle infranchissable. On pouvait m'enlever, dans ces moments là, je ne réagirai pas. Je serre un dernier noeud, prend son poul. Ensuite, je fais un joli bandage. Et recommence mes massages. Il ne réagit toujours pas. Des larmes commencent à déborder de mes yeux. Je tente le bouche à bouche. Il ne faut pas qu'il meurt ! Finalement, alors que je pleurais pour de bon et que je cherchais des yeux quelqu'un qui aurait pu m'aider, je sens une main serrer la mienne. Je me tourne vers Jang Hi et croise ses yeux bleus, comme deux lacs qui sondent mon âme. Mes pleurs redoublent. Il me serre dans ses bras en chuchotant de calmer.

- J'ai cru que tu étais mort ! Ne me refais plus jamais ça !

- Promis, mais calme toi ! Je vais bien maintenant, contrairement à eux.

Il pointe du doigt le petit tas sanguinolent qu'est devenu l'adversaire de Banzaï puis mon adversaire.

- Le sabre, je tenais le sabre et il bougeait tout seul !

Il me regarde comme si je mentais, mais je sens soudain le sabre bouger dans dos. Il veut prouver à Jang Hi que je ne lui raconte pas des salades. Ce dernier ouvre grand les yeux en voyant le sabre se mouvoir sans que personne ne le tienne et me souris. Le sabre redevient alors inerte et je peux le ranger dans son fourreau. Mais lorsque j'essaie de glisser la lame dedans, elle n'y entre plus. Alors je regarde à l'intérieur et vois un morceau de papier, jauni par les ans. Je le déplie. Il y a une dizaine de dessins dessus.

- Et si c'était les dessins de ton énigme ? Propose Jang Hi.

- Mais alors, si c'est bien ça, que représente la croix des sentiers ? La croix que forme les chemins qui mènent à la villa ?

- Je ne sais pas.

J'observais de plus près et remarquais quelque chose de singulier. Le tunnel était représenté, et la croix faite avec les chemins montrait quelque chose à l'intérieur même de ce tunnel.

- Tu te sens en état de marcher ?

- Franchement ?

- Ouais.

- Nan, mais si tu dis que je suis le meilleur et le plus beau, je veux bien faire un effort.

- C'est du chantage !

- Bon tu veux que je vienne ?

- Nan c'est bon ! Répondis-je, pour le faire rager un peu. En entendant ma réponse, il ouvre des yeux de fous, pour la énième fois de la journée et ouvre puis ferme sa bouche à la manière d'un poisson hors de l'eau. J'éclatais de rire face à sa réaction puis, sans prévenir et comme si sa blessure ne lui faisait plus rien, il se jette sur moi et commence à me faire subir le supplice des chatouilles. A bout de force, le ventre tordu par une crampe, je cède.

..aah...okay...okay...t'es...t'es...le...plus...fort...et...et...aarrête...le...plus...

Il arrête de me chatouiller, alors en profitant de cet instant d'inattention, je m'échappe, et finis ma phrase par "nul". Il saute sur ses pieds mais après quelques pas, il s'effondre. En deux enjambées je suis à son chevet. Il respire mais très faiblement. J'entends ma mère dire "cette fois c'est la fin" et je perds espoir. Il ne va pas s'en sortir parce que je n'ai même pas été capable de le soigner comme il le faut, et il va mourir en croyant que je pense qu'il est nul ! Mes larmes ressortent, mouillant son tee-shirt en piteux état.

- Je suis désolée, tu n'es pas nul ! Je t'aime, tu peux pas partir comme ça ! T'es le plus beau, le plus fort, le meilleur de tout les...

- Merci, c'est gentil.

J'ouvre les yeux et vois cet abruti en train de rire ! Je fais semblent de bouder, en le tapant gentiement dans l'épaule, jusqu'à ce qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Alors je me fige. La magie m'emporte avec elle et je perds toute notion du temps. Il pose doucement ses mains sur mes hanches et m'attire vers lui. Je le sens sourire dans notre baiser.

- Bon on y va à cette chasse au trésor ou bien quoi ?

Je ris encore une fois et me lève. Je fais un pas de travers, pas encore remise de mes émotions et manque de me prendre un arbre en pleine tronche.

- C'est moi qui te mets dans cet état là ?

- Hum, oui. Répondis- je aussi rouge qu'une tomate.

Il éclata d'un rire fascinant et se leva en grimaçant pour venir me serrer dans ses bras musclés, qui même si tu es au milieu d'une fusillade te donnent l'impression d'être en totale sécurité. Je fermais les yeux et on repartit vers la villa. Là-bas, vu l'état de Jang Hi, j'ordonnais un repos général. Banzaï était rentré un peu plus tôt et baillait encore une fois. Banzai se coucha en mode tapis tandis que Jang Hi préférais le canapé. Je m'asseyais avec une feuille et des crayons. Je fermais les yeux et commençais à dessiner.

Lorsque Jang Hi se réveilla, sa blessure ne le faisait moins souffrir. Il entendit l'eau couler dans la salle de bain, et devina que Halwena devait prendre une douche. Sur la table basse du salon, un dessin en noir et blanc, avec deux couleur. Du vert, du bleu et du Jade. Comme un vœu. Une femme, de longs cheveux noirs, une robe blanche, des yeux d'un vert lumineux, Halwena, tenant par la main un homme, la peau sombre, les yeux bleus, lui. A leur pieds, un tigre blanc aux yeux de Jade. Ils semblaient sortir du brouillard. Le dessin était magnifique.

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Hey !
Bon je suis impardonnable ! J'avais fait le dessin de Halwena mais impossible de remettre la main dessus ! Donc je ne peux pas vous le montrer. Voilà c'était juste pour vous dire ça. Ce qui est complètement ridicule. Mais... Bref on s'en fout !

Merci pour tout et à la prochaine !

H.

Tigre de JadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant