Chapitre 7

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Une des éclaboussures de sang et des morceaux de vêtements étaient dispersés au milieu de la ruelle, seuls témoins du combat qui avait eu lieu sûrement quelques heures auparavant. Malya s'adossa contre un mur et laissa Lukas faire son travail avec énormément de curiosité. Il activa ses yeux de voltigeurs et s'accroupit près d'une tache de sang de taille moyenne.

Il trempa deux doigts dans celui-ci et l'étala sur sa langue, ses yeux tournant au blanc complet et brumeux. Les images de la femme à qui il appartenait flashèrent devant ceux-ci, et il se releva, pour aller chercher des morceaux de tissu qui lui donnèrent les mêmes visions. Marchant lentement, il scruta le sol à la recherche de quelque chose.

Après une longue minute à arpenter la ruelle à la vitesse d'un escargot, il s'arrêta et examina des traces invisibles aux yeux de Malya, mais bien visible à travers ses yeux d'un bleu royal.

« Qu'est-ce que c'est ? », elle demanda, debout à côté de lui qui était accroupi.

« Des traces de pas », il répondit.

Elle resta sans voix, son surnom de Chasseur ne venait pas que de ce qu'il avait choisi de faire dans la vie, ses capacités le reflétaient aussi. Il pouvait littéralement traquer les gens, voyant des indices que mêmes les enquêteurs les plus aguerris seraient incapables de discerner.

« Les yeux blancs, c'est quoi ? »

« Ça me donne des visions de la personne liée aux objets ou aux fluides que je trouve », il expliqua.

« La Panthère faisait ça aussi, mais elle devait se scarifier pour y arriver »

« Parce que c'est une capacité que certains voltigeurs ayant un don peuvent développer, mais la mienne est liée à mes capacités innées. Du coup, pas besoin de verser une goutte de sang »

« C'est vraiment cool putain ! », elle s'exclama. « Mais pourquoi on la cherche au fait ? », elle le questionna ensuite.

« Parce qu'elle peut nous donner des infos sur la Louve »

Malya hocha la tête, comprenant mieux l'initiative.

« Du coup tu peux sentir l'odeur des gens aussi ? Comme la Panthère »

« Je peux pas distinguer les voltigeurs des humains, mais chaque personne a sa propre odeur et je peux pister quelqu'un à son odeur corporelle oui »

« Mais t'es plus classe que je le pensais », elle lança.

Il rit.

« Bah merci, ça fait chaud au cœur », il se plaignit.

« Roh, fais pas la tête le vieux »

Elle lui donna un petit coup de poing joueur dans l'épaule. La traque du soldat de la Louve avait commencé.



Le bureau était entièrement peint de rose, du sol au plafond, et couvert de paillettes. Des dizaines d'armes étaient accrochées aux murs, des armes de poings aux armes à feu. Tout ici donnait mal à la tête et était la représentation exacte du mauvais goût. Rosalie rentra et claqua la porte derrière elle, hurlant comme une tarée et renversant tout sur son passage, furieuse.

« Enfoiré ! T'es qui pour me tenir tête comme ça ? », elle hurla, attrapant son arme et massacrant son bureau en verre, les morceaux brillant sous les LEDs comme des diamants.

« On peut pas perdre Rosie, on doit gagner, toujours gagner, parce qu'on est fort, les plus forts », intervint une petit voix dans sa tête, s'exprimant rapidement et avec un ton plutôt sombre et agressif.

Les Voltigeurs 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant