Chapitre 19

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La porte du bar s'ouvrit dans un grand fracas et un Isaac brûlant de rage apparu dans l'encadrement, les regards de Malya et d'Hélios se tournant dans sa direction. Ils étaient assis au bar avec un verre chacun, et ne semblaient pas déstabilisés. L'agent de la BAV marcha dans leur direction, suivit d'un Alexander qui se faisait discret. Le poing d'Isaac s'écrasa sur la surface en bois, faisant trembler le liquide et les verres, et Hélios lui lança un regard désapprobateur.

« On avait jamais dit qu'il fallait tuer le Président pour s'occuper de son cas. C'était pas prévu dans notre accord ça », lâcha Isaac.

« Vous avez dit qu'il fallait s'en occuper, si vous précisez pas comment, c'est votre problème », répondit Malya, qui était derrière Hélios, en prenant un gorgée de sa boisson.

« Ne joues pas sur les mots Malya, je peux te pardonner ce comportement parce que tu es jeune et influençable, mais toi... », rétorqua Isaac en se tournant à nouveau vers Hélios. « Toi t'es un sacré enfoiré », il compléta sa pensée.

Hélios se contenta de rire, la nonchalance s'échappant de chaque pores de sa peau. Il n'en avait que faire de l'avis des humains, leur morale ne l'affectait pas le moins du monde.

« Restes en dehors de ça », lui conseilla Hélios.

« Tu me menaces maintenant ? Y'a plus d'entente ? »

« C'est toi qui viens dans mon bar pour me faire la moral, évites de monter sur tes grands chevaux. Si tu voulais pas que le Président crève, fallait s'exprimer clairement, ce qui est fait est fait »

Alexander restait silencieux, tremblant presque de peur à l'idée qu'un combat puisse éclater entre eux à tout moment. Il n'était pas contre le meurtre du Président, mais il pouvait comprendre pourquoi son supérieur était énervé. Ils auraient dû être honnêtes sur leurs intentions et ne pas faire cela dans le dos de tout le monde. Cela donnait l'impression qu'ils faisaient bande à part.

« Donc tu vas entraîner une gamine dans tes folies ? »

« Elle est assez grande pour prendre ses propres décisions, elle a pas eu ton enfance mon vieux, elle a grandit bien plus vite que n'importe lequel d'entre vous. Ne tente pas de l'infantiliser, elle est majeur et ce n'est pas la première fois qu'elle doit prendre des décisions et assumer des responsabilités »

« Mais t'es un vrai détraqué mental toi, un cas vraiment spécial », laissa échapper Isaac, ne parvenant pas à en croire ses oreilles.

Il regarda Malya, son expression avait bien changé depuis le jour où il l'avait rencontrée. Toute innocence avait quitté son visage, ses traits étaient durs et ses yeux sombres. Hélios avait de toute évidence une influence extrêmement néfaste sur elle. Peu importe ce qu'elle avait vécu, elle n'avait que dix-huit ans, son cerveau se construisait encore, elle était malléable.

L'agent de la BAV ne put s'empêcher de penser à Lucie et ce qu'elle aurait pensé de cette situation. Elle aurait été déçue qu'il laisse une gamine se faire engrainer ainsi, elle aurait voulu qu'il la tire de cette mauvaise passe. Mais était il trop tard ?

« Malya, il n'est pas trop tard pour faire marche arrière et pour régler les choses correctement », il tenta.

« Ah oui ? Parce qu'on peut assassiner la Louve puisque c'est une voltigeuse, mais pas le Président parce que c'est un humain ? Votre morale avance à deux vitesses », elle asséna comme un coup de marteau derrière la nuque.

« C'est plus complexe que cela Malya, le Président aurait dû être jugé et aller en prison. Le tuer ne servait à rien. Par contre, la Louve est un trop grand danger, elle pourrait continuer à diriger son empire depuis la prison et même s'en échapper », il tenta de lui expliquer.

Les Voltigeurs 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant