Les Voltigeurs 2

Epilogue

Après la mort du Spectre, la BAV et Malya convoquèrent un comité pour se charger de la modification de la loi, de la constitution et pour se mettre d'accord sur la prochaine élection. Celui-ci fut composé de voltigeurs et d'humains pour respecter l'équité, et travailla pendant un mois sur tous ces points. En ressortit une législation égale pour les humains et les voltigeurs, tous les traitements discriminants étant abolis.

Des humains et des voltigeurs se présentèrent à la présidentielle, des voltigeurs joignirent les forces de l'ordre, l'armée et la BAV. Le pays trouva un équilibre en quelques mois, ramenant la démocratie et la paix dans la ville. Ce grand changement prouva ce que proclamait Lucie de son vivant, la criminalité baissa de moitié en peu de temps, les rues n'ayant jamais été si sûres.

Le niveau de vie global s'améliora dans tout le pays, les groupes anti voltigeurs étaient aussi réprimés que les nazis ou les terroristes. Il y avait une politique de tolérance zéro sur ce point, et une statue de Lucie avait été érigée à l'occasion, trônant devant le palais présidentiel, rappelant à tout le monde le chemin parcouru. Isaac passait souvent devant cette statue, admirant sa hauteur et sa beauté, souriant face à tout ce qu'elle représentait. Il avait perdu l'amour de sa vie, sa meilleure amie, mais sa mort n'avait pas était vaine.

Alexander monta en grande, ayant prouvé son efficacité et sa loyauté à la BAV. Il conserva son équipe avec Isaac, les deux devenant inséparables et apportant de la bonne humeur dans les bureaux. C'était étrange de se dire que l'ambiance était drastiquement différente il y a quelques mois. Parfois il regardait par la fenêtre du bâtiment et repensait à Malya, se demandant où elle était et ce qu'elle pouvait bien faire.

La jeune fille avait profité de ces mois de flottement pour visiter le pays, respirer un peu, apaiser son cœur. Brisée en milles morceaux, elle s'était perdue dans les forêts, les champs de pierre et les petits villages. Partout où elle se rendait, le soleil brillait et les paysages étaient magnifiques. L'air frais de la campagne lui permettait d'être transportée dans un autre univers, la tirant des mauvais souvenirs de la ville.

Elle avait passé beaucoup de temps au bord des lacs et rivières, les pieds dans l'eau, à se rappeler de souvenirs heureux mais douloureux. Elle aurait aimé pouvoir faire cela en présence de sa famille ou d'Hélios, mais il ne restait plus personne. Même entourée de toute cette beauté, la solitude et la peine continuaient de la coller comme une malédiction.

Trouver un peu de bonheur paraissait chose impossible, et cela la découragea rapidement. Elle revint en ville après quelques mois seulement, se rendant compte qu'elle avait besoin d'être occupée, d'avoir un but concret, pour s'échapper de ses pensées noires. Elle avait revendu l'appartement d'Hélios, incapable d'y remettre les pieds, et s'était prise un petit studio dans un des plus hauts gratte-ciels de la ville.

Elle se sentait en sécurité dans les nuages, à sa place... La familiarité de la hauteur lui rappelait qui elle était, la ramenant à ses racines et à ce merveilleux cadeau que lui avaient offert ses parents. Des yeux pareils étaient précieux et elle le savait plus que personne, les ayant mis à profit des siens. Peut-être qu'il était temps pour elle de combattre à nouveau ? De se rendre utile...

Parfois dans la vie, on tombe sur des personnes formidables, qui nous donnent l'impression qu'on ne pourra jamais vivre sans elles, puis elles nous quitte et on se retrouve seul. C'est à ce moment qu'on réalise que la vie continue après la mort, que les gens nous quittent, mais que l'on reste. Malya avait eu du mal à se faire à cette idée, à réaliser qu'il n'y avait plus de passé et qu'elle devait accepter le présent. La nostalgie était douloureuse, la prenant aux tripes, effaçant chaque sourire de son visage. Elle avait parfois l'impression d'apercevoir son frère dans un miroir, une vitre, au détour d'une ruelle, cet incessant rappel, cette douleur fantôme.