Autrefois

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Un souffle brûlant vint s'écraser sur son cou. Alerté, Newton papillonna des yeux. Il trouva avec surprise Thomas à ses côtés, assis au bord du lit. Un sourire incontrôlé s'empara de ses lèvres. Alors qu'il se redressait, les joues de son hôte rougirent. Il toussota, embarrassé : « Pardonnez-moi, je ne souhaitais pas vous réveiller... Je m'inquiétais simplement... Vous vous êtes assoupis plus de cinq heures.

— Oh, euh... Non, non, pas de problème, vous ne m'avez pas réveillé... Je vous remercie, une nouvelle fois. C'est extrêmement aimable de votre part de m'avoir... enfin... Voilà...

— Vous pouvez séjourner ici le temps qu'il faut, Newton. Voyez-vous, vous êtes plutôt jeune... Je m'en voudrais, si je vous laissais partir par vous-même en pleine nuit. »

Ses joues se rosirent davantage sous le regard curieux de l'adolescent.

« Mon frère s'en est allé et... je souhaitais excuser son comportement et ses propos.

— C'est rien, ne vous en faites pas. Il a l'air plutôt... cool, en plus.

— Cool ? Que cela signifie-t-il ?

— Ah, c'est vrai... soupira-t-il. Ça veut dire... qu'il a l'air sympathique.

— Où trouvez-vous donc votre vocabulaire ? Jamais je n'avais entendu ce mot auparavant ! »

Le regard de Newton se montra songeur. Il était partagé entre deux idées opposées : tout révéler à l'homme ou l'inverse, ne l'informer de strictement rien. Au fond, il était certain qu'il devait tout confier à la peinture. Ils étaient forcément liés, après tout. Cela ne pouvait être un hasard si son portrait avait apparu uniquement à sa venue et point à celle de son père. Tout devait se suivre. Et Thomas ne pouvait que vouloir l'aider, s'il l'on prenait en compte sa façon admirative de le scruter et son visage rose. La poitrine de Newton se gonfla dans une profonde inspiration. Une de ses mains vint tapoter le lit, incitant Thomas à s'asseoir plus confortablement. Celui-ci s'exécuta dans un sourire tendre, les joues écarlates.

« Je dois vous parler de quelque chose.

— Une confession ? Est-ce grave ?

— À vous de voir... »

Seul le regard interrogateur de Thomas lui répondit. Newton tritura nerveusement ses doigts et commença : « Voilà, nous... nous sommes extrêmement différents.

— Oui, en effet, mais... comme chaque être, voyez-vous...

— Je ne voulais pas... parler de ça. Je voulais plus dire que... nous ne sommes absolument pas pareils. »

Une angoisse s'éternisa dans l'être de Thomas, une lueur affolée vint se loger dans ses iris qui brillaient dans sa panique. Avait-il compris ? Newton parut déconcerté face à son attitude. N'y trouvant aucune explication, il jugea bon de poursuivre et reprit : « Je ne sais pas trop comment vous l'annoncer... C'est extrêmement fou.

— À... À ce point ? rougit Thomas.

— Ouais, vraiment. souffla-t-il. En fait, si mes vêtements sont... spéciaux pour vous ou... que vous comprenez la moitié de mes mots, c'est parce que... Enfin... »

Les traits de Thomas se relâchèrent. Un gigantesque soulagement avait remplacé sa crainte. Une nouvelle fois perdu, Newton plissa les yeux et toussota : « Avant de commencer, j'aimerais simplement vous demander... d'essayer de ne pas trop paniquer et de garder votre calme. Parce que vraiment, ce que je m'apprête à dire est... impensable.

— Je ferai du mieux que je pourrais.

— Voilà Thomas, euh... Je ne suis pas chez moi, ici.

— Oui, oui, effectivement... fit l'homme, confus. Mais je vous assure que vous abriter ne me --

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant