Le masque tombe!

837 61 12
                                    

Dans la voiture, je ne savais plus très bien que dire à Rahma. Elle avait été toujours très gentille, mais là j'étais au bord de la gêne. Je pensais à tout ce qui s'était passé et je n'osais plus parler

-T'es triste de partir? me demanda-t-elle

-Un peu oui, lui répondis-je après quelques minutes

-Tu sais, nous sommes tous les deux très triste aussi de ton départ

-Arrête de prendre sa défense, lançai-je sans m'en rendre compte. Il s'en fou et je m'en fou aussi

-Eh bien vous deux... Tu étais venu te refaire une famille ou un ennemi

-Arrête de faire comme si c'était volontaire Rahma. Je n'ai rien planifié

-Permet moi d'en douter, répondit-elle du tic au tac. Je sentis ensuite qu'elle regrettais ce qu'elle avait dit

Attend un peu, me dis-je à moi-même. Je n'avais jamais vu ce regard dédaigneux sur sa face. Je me disais bien que ça clochait quelque part. Je réfléchissais... Je me disais bien que la tête de Rahma quand Youssef et moi nous étions précipité dans la cuisine était suspecte. Elle semblait s'amuser de quelque chose, comme si...

-Eh merde lançai-je à voix haute. Tu sais tout n'est-ce pas?

-Mais de quoi tu parles Atef, tenta-t-elle

-Oh arrête maintenant tes petits jeux Rahma, de quoi t'as peur

A ce dernier mot, son visage changea du tout au tout

-Bien, si tu veux la jouer ainsi, maintenant que tu lève ton masque allons-y lança-t-elle

-De quel masque tu parles

-Oh arrête mon cœur. J'ai vu clair dans ton jeu depuis mon retour ici.

-Dans mon jeu?

-Je sais tout en effet Atef, je sais que tu as éhontément profité de la nymphomanie de mon mec pour le mettre dans ton lit pendant le confinement, cria-t-elle avant de donner un coup de frein si brusque que je faillis me cogner la tête

-Je n'ai jamais profité de ...

-Ah vraiment, me coupa-t-elle? Tu peux me jurer ici et maintenant que tu n'as rien mis en œuvre pour le séduire, sachant sa condition, tu peux me le jurer? cria-t-elle

J'étais devenu tout rouge de honte. Je ne pouvais pas le jurer. Je l'avais fait et j'avais terriblement honte de moi

-Eh bien on a perdu sa grande gueule? Je connais Youssef depuis longtemps et je sais qu'il n'aurait pas succombé à me trahir si ce n'est que tu y a vraiment mis du tien. Tu n'as donc aucune honte?

J'étais en effet terriblement honteux, mais je ne pouvais pas non plus laisser Rahma jouer à la victime

-Certes criai-je à mon tour. Mais je n'ai jamais voulu tomber amoureux de lui, ces choses là ne se contrôlent pas... et maintenant qu'on en parle, je ne serais pas étonné que tu sois pour quelque chose dans ces vidéos qui nous ont été envoyées hier nuit

-Oui j'y suis pour quelque chose. Oui je les ai placées moi-même dit-elle sans sourciller

-Parce que tu crois que tes méthodes sont justifiées toi?

-Parce que venir voler mon mec c'est justifié selon toi?

-Ca ne te donnait pas le droit de nous filmer

-Tu me dégoûte Atef, tu me dégoutes. Ce que tu as fait est sans nom. Mais tu pensais quoi au juste hein? On est pas en France ici. Youssef ne te présentera jamais à personne. Dans le meilleur des cas, tu resterais dans l'ombre. C'est moi sa future femme et c'est moi qu'il présentera à sa famille et à ses amis, moi et pas toi

-Franchement, je le plein. Si c'est une femme comme toi, autant rester seul toute ma vie

-C'est ce que tu resteras, seul et sans personne, espèce de petite tapette, me lança-t-elle

-Et maintenant sort de ma voiture, va-t'en et ne reviens plus jamais ici. Tu n'aurais jamais du reprendre contact. Personne ici ne veut de toi

Au bord des larmes, je descendis de la voiture et en sortis mes affaires une à une. Je ne pouvais plus riposter, j'étais entièrement responsable de ma situation. J'étais le seul à blâmer. Premièrement venu pour reprendre contact, voilà que je fou la merde dans la vie de mon cousin. Et maintenant, il n'y avait plus de marche arrière possible. Alors que je nettoyais une larme, quelqu'un s'approcha

-Rupture difficile? me demanda-t-il. Votre copine n'a pas la langue dans la poche, je la voyait vous crier dessus

Un petit sourire étira mes lèvres. Quelle ironie...Dix minutes plus tard, cet homme m'aidait à monter à bord du train. Je lui tendis un billet de 20 dinars et il me remercia un million de fois puis descendit. A l'heure prévue, le train démarra... Au fur et à mesure qu'on s'éloignait, une larme, puis deux, puis une énième coula.

N'OUBLIEZ PAS DE DONNER VOS DERNIERS VOTES...

Confiné avec un rebeu![BxB][Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant