Quatre

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Quatre (1264 mots)

Pdv de Jade

Je passa la soirée à regarder Friends jusqu'à ce que Lola s'endorme sur le canapé. Je remonte la couverture sur son corps figé et monte dans sa chambre.

Ça fait à peu près trois heures que je me tortille dans tous les sens, sans trouver le sommeil. Je n'arrive pas à dormir. Un peu logique, vu les nouvelles. Bon, déjà je vais essayer de travailler demain, après on verra. Je travaille en tant que caissière dans une boulangerie, le matin. Et le reste de la journée, je fais le tri dans les rayons pour un supermarché. C'est pas du luxe, mais j'ai deux demi salaires donc ce n'est pas si mal que ça.

Je décide de me lever vers 6h, de toute façon je ne dormirai pas, me dis-je à voix haute. Je m'habille, me lave, etc. La routine, quoi. D'ici quelques temps, je me réveillerai dans la résidence des Bleus à Clairefontaine ! J'avais du mal à penser à autre chose, à vrai dire.

Je fis un bisou rapide sur le front de mon amie qui dormait toujours dans le canapé. J'ai gribouillé un mot, que je déposa sur la table de la cuisine :

Je suis partie au boulot, je reviens ce soir, bisous :) 

Arrivée là-bas, j'enfilais ma tenue, je saluais les autres employés et, à peine ai-je le temps de regarder mon reflet dans un miroir de poche, que les clients habituels passent la porte.

Client -Je t'assure que tu es déjà très belle comme ça, Jade, me lançait une personne que je ne tardais pas à reconnaître.

-Merci monsieur Pierre. Une baguette et deux croissants ?

Client -Je vois que tu prends le pli.

-Effectivement, répondis-je en souriant.

-Ah t'es là, ouf, me lance le gars qui bosse avec moi, en enlevant sa veste à l'arrache.

-Salut Louis, dis-je sans lâcher le sachet - contenant la commande - des yeux.

Louis me fît la bise et me regarde de haut en bas.

Louis -Comment t'arrives à être radieuse ET à l'heure ? blague-t-il en enfilant son tablier à l'arrache.

-D'abord, j'essaye de l'être, et puis je ne suis pas la fille du patron, moi. Je te signalerai que je peux me faire virer.

Louis -Attends, s'il te vire, je reste pas ici, que ce soit clair. Rester habiter à Lille avec ce temps de chiotte, quelle idée, pesta-t-il.

Il s'était mis à pleuvoir au milieu de la nuit, et depuis, les nuages ne cessaient de faire des caprices. Bienvenue au nord. Ça se voyait qu'il avait dû venir ici vraiment à l'arrache, parce qu'il n'avait pris aucun parapluie. Du moins, sa coupe de cheveux semblait parler pour lui, mais sa dernière remarque m'intrigua.

-Pourquoi t'es resté ici alors ? demandais-je, étonnée.

Louis -Il faut garder l'héritage de ton grand-père. Mon père est un con, voilà pourquoi.

-T'en as de la chance, d'avoir un héritage pareil.

Je regarde alors la boulangerie. Elle était à son nom, puisqu'il allait en hériter, apparemment. Lorsque nos regards se croisèrent, je virais au rouge tomate. Je baissais les yeux et jouais avec ma bague, comme par réflexe. Je la mettais tous les jours.

Louis -Oh merde. Je suis un imbécile, j'avais oublié. Ça a été ce week-end ? Je sais que ce n'est pas facile pour toi le 15...

-Ça va, lui assurais-je en souriant.

Cheveux bouclésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant