Cheveux bouclés

Vingt-quatre

Vingt-quatre (736 mots)

Pdv de Jade

On mangea le repas avant de partir en soirée libre. C'était une veille de match, donc le stress était assez présent. Mais l'anniversaire de Jules (Koundé) avait remis un coup de moral aux gars - enfin surtout le gâteau qui allait avec. Antoine était très enthousiaste à l'idée du gâteau au chocolat et à la fraise. Je ne cherche même plus à savoir pourquoi !

Jules a donc souhaité une victoire pour demain, et la dernière fois qu'on l'a demandé, ça s'est réalisé... Je dis ça à titre commémoratif.

La soirée approchait et je m'étais bouclée les cheveux, pour une fois. Mes cheveux avaient poussé et me tombaient juste sur les épaules. J'aimais bien me préparer. Je me sentais belle. Très peu maquillée, juste les lèvres et l'anticernes, créoles aux oreilles et belle tenue noire, tout était en place.

Antoine m'avait prévenu : je n'étais pas tombée sur le groupe le plus festif. Pas grave, j'allais bien m'amuser, c'est ce qui comptait. J'avais reçu les consignes. Vers 22h, envoyer un message à Benjamin, on se fixait une heure et je l'attendais à la sortie de la boîte avant de rentrer avec tout le monde à pied.

La fête battait son plein à 21h alors qu'on y entrait mais on ne s'amusait pas tant que ça. Les gens ne faisaient que boire et nous, c'était pas notre truc. On était assis à une table, à discuter avec un des serveurs et à boire quelques bières.

Ce n'était pas les meilleures boîtes de nuit ici, à Clairefontaine. Heureusement que les gens étaient sympas, ce qui sauvait la mise, en quelque sorte.

Vers 22h, comme prévu, j'envoyais un message à Benjamin mais au bout de dix minutes, il ne me répondait pas. Je savais que Paul était dans son groupe donc je décidais de lui envoyer un message. Il me répondit en vidéo, où il avait l'air un peu bourré et Ben aussi en avait pris un sacré coup. Je décidais de les rejoindre et de faire rentrer Benji à la résidence avant qu'il ne sache plus tenir debout. Il n'avait pas l'habitude de l'alcool et ça pouvait être dangereux pour lui. Mettre Paul avec des non buveurs, c'était la pire idée. Paul fêtait beaucoup et avait tendance à influencer les autres - dans le mauvais sens du terme. Il savait se contrôler, en revanche, les suiveurs pas forcément.

J'arrivais devant la boîte où ils se trouvaient. Il y avait vachement plus d'ambiance que celle où j'étais il y a moins de vingt minutes. C'était énorme ! Je me suis mise à danser pendant une petite demi-heure avant de me rappeler ce pourquoi j'étais venue : ramener Benji.

Je vis Théo, le seul homme sobre des trois membres de l'équipe qui étaient dans cette boîte. Je lui demandais où était Benjamin et je lui expliquais que je devais le faire rentrer.

Théo -Ah, il est là-bas. Il indiquait un coin de la boîte de nuit. Je crois qu'il en a un coup dans la gueule. Bonne chance pour le ramener.

Je lui dis merci, même si j'étais moyennement rassurée par sa réponse.

À la moitié du chemin, je ne sentais plus mes pieds. Mes talons me faisaient super mal. J'en avais de plus en plus l'habitude mais depuis que je m'entraînais avec eux, je ne portais plus que des baskets. D'ailleurs, Benji prenait mon épaule pour une canne, se servant de mon corps pour rester debout. Mais c'est qu'il ne marche pas droit le Pavard. En plus il est lourd. Je ne sais pas si c'est les muscles, mais il pèse son pesant de cacahuète ce type

-Fais un effort, tu me fais mal.

Il se relevait de mon épaule, me libérant d'un poids - au sens littéral du terme. Enfin il se lève, ce papy.

Arrivés à la résidence, un gars de la sécurité de nuit m'aidait à faire rentrer Benjamin dans sa chambre.

-Merci beaucoup. Je fermais la porte en la faisant claquer. Et évitez d'ébruiter ça, ça serait sympa.

Agent de sécurité -Pas de problème.

Quand je vous dis que le staff est cool. Bref, c'était super chiant de rentrer comme ça et j'avoue que je ne m'attendais pas à une soirée aussi éprouvante. Moi qui pensais passer une bonne soirée ! Déjà, celui qui était censé me ramener en parfait gentleman était bourré, donc ça commençait fort. Mais fort alors. Il m'avait invitée exprès pour m'aider si j'étais pas bien et les rôles s'inversaient. Bravo, Benjamin.