Dix-huit

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Dix-huit (1377 mots)

Pdv de Jade

Il (= Benjamin) venait s'entraîner avec nous.

On attendit donc Benjamin qui s'habillait en tenue de combat dans les vestiaires, comme ce n'était pas prévu. En attendant, on faisait des petits exercices d'échauffement.

Jules -Alors, hier soir ?

-Quoi, hier soir ? l'imitai-je.

Kylian -Bah avec Benji, dit-il en prenant une voix mielleuse.

-Vous étiez là. Antoine et Aurélien m'ont sauvée et il n'a rien cramé. Comme d'hab. Par contre, merci de tous me mettre dans la sauce. Et oui, quand je dis tous, je te vise toi, Lucas.

Ignorant ma remarque, il continua son idée.

Lucas -Mais après, il est monté littéralement deux minutes après toi. Il n'est pas venu te voir ?

-Non...

Kylian -Mens pas, il était pas dans sa chambre quand on est montés avec Antoine, plus d'une demi-heure après.

-...Il a peut-être été faire un tour chez quelqu'un d'autre.

Jules -Mouais, je crois pas non. Je pense que t'es une mytho (= menteur/menteuse), surtout.

-Je te jure sur l'équipe que je l'ai pas vu après le jeu.

Kylian -Je te jure sur nos deux étoiles qu'il n'était pas dans sa chambre hier soir quand Anto' et moi sommes remontés.

Lucas -Le connaissant, il a dû traîner devant ta porte en hésitant à toquer pendant-

-Ta gueule, il arrive.

Jules -Mais t'es malade de lâcher ta gueule à un Hernandez.

On rigolait tous, sauf Lucas, pendant que Ben arrivait à notre niveau.

Benjamin -Salut les gars. Salut Jade.

-Salut...

Je lui souriais bêtement, mais heureusement, il ne le remarqua pas.

Benjamin -Vous faites des tours de terrain ?

-On doit en faire cinq. On est au deuxième mais on peut en faire deux de plus pour toi, hein les gars ?

Ils étaient en train de bouder. Encore et toujours. Des râleurs de niveau professionnel.

-Quoi, on est des tapettes derrière ? tentai-je.

Alors là, je savais comment les faire bouger. Et même à neuf heures du matin. Les gars me dépassent d'un pas pressé et se mirent à parler tout bas en nous lâchant des regards de drama queen (= reines du dramatisme signifie des personnes qui exagèrent tout) au-dessus de leurs épaules quand ils furent assez éloignés de nous. Je suis sûre que, si ça avait été des filles, ils auraient fait de belles chipies, pour rester polie. Ben restait à côté de moi, suivant mon rythme. Il savait que je ne pouvais pas les suivre à cette vitesse.

Un blanc s'installa et je pris mon courage à deux mains. Je souffla un bon coup. Ça va aller. C'est juste une discussion avec Pavard. Respire un peu.

-Hier soir après mon départ, c'était bien l'ambiance ? tentais-je pour percer ce mystère.

Benjamin -Hum... Ouais, heu... Hum, ouais.

Cheveux bouclésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant