Vingt-trois

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Vingt-trois (1034 mots)

Pdv de Jade

-Viens on rentre, comme ça je peux enregistrer tous vos numéros. J'ai déjà celui de Kyky, Anto, Hugo, ton frère, toi et le coach.

Théo -Pas celui de Benji ?

-Tu vas pas t'y mettre toi aussi.

Je levais les yeux au ciel. Il se mit à rire alors qu'il me tendait son téléphone pour que j'enregistre les numéros des gars. Il avait affiché celui de notre numéro 2 en premier. Comme pas hasard.

Théo -Eh, mais je rêve pas ! T'as un maillot Pavard ?

-Qu'est-ce que tu-

Je mettais ma main dans mon dos. Je sentais une matière différente du tissu et je devinais une écriture. Et merde, je me suis quand même pas trompée ce matin ? Quelle idiote je fais. Je changea immédiatement de ton.

-Théo, par pitié, ne dis rien aux gars. Je vais vite monter pour me changer et on sera bon.

Théo -Parce que tu crois que ça va se passer comme ça ?

Il arnaqua un sourcil. Le petit frère Hernandez s'amusait clairement de la situation.

-S'il te plaît ! le suppliai-je.

Théo -Si tu changes de haut je vais directement rapporter ça à Lucas et Ben.

-Relax max, je vais mettre un pull.

Il secoua la tête.

Théo -Han han.

-Ça veut dire quoi han han ? dis-je en l'imitant.

Théo -T'as pas intérêt. T'as mis ça, maintenant t'assumes.

-Déjà c'était pas intentionnel donc j'assume rien, et puis de toute façon t'as aucune preuve de-

Je fus coupée par un cri. J'avais pris l'habitude, à force.

Le cri était aigu et dans une langue que je ne connaissais pas - je relevais la tête et compris tout de suite pourquoi.

Lucas -Si y'a un truc entre vous deux, j'avais dit que je voulais être au courant. Bande de fous.

C'était donc bien de l'espagnol. Je le vis sur les marches, il croisait les bras et faisait mine de bouder.

-C'est bon, y aura rien entre moi et ton frangin. Je touche pas aux gars mariés, je te signale qu'il est déjà casé ton hermano.

Théo -Et puis elle préfère porter le maillot de ses crushs.

Lucas loucha sur mon haut et courut regarder au dos.

-Espèce de-

Lucas -T'insultes pas mon frère, toi, folle 'va.

-Mais je vais vous faire taire les deux Hernandez, dis-je d'un ton faussement menaçant. Pas un mot sur ça, ok ?

Lucas -Ouais, ouais, c'est ça. Compte sur moi.

Il y avait plein d'ironie dans sa voix. Mais moi, je ne rigolais pas du tout. Je détestais cette situation.

-Non mais je suis sérieuse. C'est ma pote qui a fait ma valise et j'ai pas vérifié ce matin en faisant mon sac de sport. Je veux aucun commentaire.

Théo -Alors là, tu rêves Jaja.

Ils pouffaient de rire et se faisaient des checks de main pendant que j'essayais de cacher l'écriture à l'arrière de ce que je portais.

On voyait Paul, Antoine et Jules sur le pas de la porte d'entrée. Pogba m'en voulait toujours un peu, mais il essayait de faire des efforts. Kylian m'avait dit dans le vestiaire que ce n'était plus qu'une question de temps.

Paul -Qu'est-ce que vous faites dehors, vous trois ?

Théo -À toi l'honneur.

Lucas -Je t'en prie, les femmes et les enfants d'abord. Comme tu fais partie des deux en plus...

Je les regardais de travers alors qu'ils m'adressaient de magnifiques sourires. S'ils pouvaient sourire autant pour nos photos souvenirs !

Paul ne comprit pas et il vit mon dos.

Paul -Ok, donc tu caches même plus ton amour pour ce gars, quoi.

-N'importe quoi, ce n'est qu'un maillot les gars, vous abusez.

Jules -Et la crise contre Paul c'était à cause de quoi, hein ?

Paul -T'as pris la défense de... Il appuya sur mon dos, à l'endroit où le géant Pavard était écrit ...ce gars.

Je me mis à rougir alors que tout le groupe partait en délire sur des histoires de dates (= rendez-vous).

-Vous êtes débiles, ma parole. Vous allez loin c'est ouf.

Et sur cette phrase, le sujet de cette discussion arriva vers nous. Déjà, c'est moi où il a juste un essuie autour de sa taille ? Ou alors j'ai de graves hallucinations.

Benjamin -Les gars, vous avez vu mes vêtements ? dit-il en arrivant au niveau des garçons. Oups, Jade je t'avais pas vu. Il devint tout rouge. Désolé.

Théo -C'est Anto qui les a remis en place, ils sont dans la...

Je n'entendis pas la suite de son récit. J'étais bloquée sur les abdos de ce mec. Waouw, 'faut définitivement que je calme mes hormones, moi. Les gars regagnaient les douches ou leurs chambres respectives. Reviens à la réalité, Jade, y'a quelqu'un qui veut te parler.

Benjamin -Jade ? répéta-t-il.

Je relevais drastiquement la tête vers lui.

-Oui ?

Benjamin -T'es d'accord ?

-De quoi ?

Benjamin -La proposition que je viens de te faire.

Je n'avais pas écouté et n'avais aucune foutue idée de quoi il parlait. Mais je voyais que le brun aux cheveux mouillés perdait peu à peu patience.

-Heum, oui pourquoi pas. On en reparlera.

Il tourna les talons et Antoine se mit à rire à côté de moi. Il ne restait plus que lui qui ne m'avait pas lâchement abandonné avec Benjamin. Je me suis mise à paniquer.

-Antoine, je me suis engagée à quoi là exactement ?

Antoine -À aller en boîte avec Hugo, Aurélien et moi demain soir.

-Ah. Et pourquoi il m'a dit ça ?

Antoine -Il manquait quelqu'un dans notre groupe et il t'a dit qu'il te raccompagnerai parce qu'il va aussi dormir assez tôt. Chaque membre d'un groupe doit être au courant d'où en est un autre et donc ça permet à tout le monde de savoir qui est où et avec qui.

-Vous êtes pas cons les footeux.

Antoine -Je te remercie. Par contre t'es tombée sur le groupe le moins festif, ça va pas être dingue pour toi.

-T'inquiète, ce n'est pas grave.

Antoine -Mais je rêve ou t'as un maillot Pavard ?

Je levais les yeux au ciel. C'est pas grave parce que Benji ne l'avait pas remarqué, lui. Pas grave car il était venu me parler de son plein gré, pour une fois. 

Cheveux bouclésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant