4 - Petite souris

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Chapitre 4 - Petite souris

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Chapitre 4 - Petite souris

Aujourd'hui, Mai 2022, dans le coffre de la voiture, endroit inconnu.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis recroquevillée dans ce coffre de voiture, les bras repliés sur mes genoux, mais mes membres commencent à s'engourdir et mes poumons commencent à manquer d'air. Je sais que l'on roule parce que je sens toutes les secousses et ça me fait un mal de chien dans le dos.

J'ai quelque chose de dur dans le dos depuis le début du trajet mais il m'est impossible de me retourner pour savoir ce que c'est.

Je tente, tant bien que mal, de me retourner et découvrir ce qui me torture les os depuis un temps qui me semble être une éternité.

J'arrive tout doucement à me tourner du côté opposé du coffre et malgré la pénombre je vois quelque chose de blanc, comme un drap. Alors je le soulève et...

Je hurle. Je hurle de toutes mes forces, je panique, j'angoisse et des larmes coulent de mes yeux.

Un visage, sans vie et sans âme, me fait face, et je peux voir un trou béant au milieu de son front. Ce visage est le visage d'un homme, il est pâle, presque gris et ses yeux sont grands ouverts.

Je continue de hurler, de tourner et virer dans ce coffre minuscule à présent, je tambourine sur le plafond, des coups de pieds, des coups de poings. Et je m'époumone à force de crier. Je sens mes cordes vocales se déchirer. Mais je continue de hurler, plus fort.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines, je suffoque en même temps que je pleure. Je veux sortir d'ici tout de suite putain !

Je sens mon estomac se retourner, je suis à deux doigts de vomir mes boyaux sur ce corps sans vie, qui me tient mauvaise compagnie.

Je tape jusqu'à m'écorcher les phalanges. Et d'un coup soudain, sans m'être rendue compte que la voiture s'était arrêtée, le coffre s'ouvre et la lumière du jour me fait fermer les yeux.

Je sors du coffre à toute vitesse, sans même me soucier de la serviette qui cachait mon corps, je m'éloigne d'un mètre et me met à vomir mes tripes, je reste penchée, les mains sur les genoux et je continue de vomir.

À côté de moi, Carlos rigole à s'en faire exploser le bide. Et je le fusille du regard. Je réajuste ma serviette en la tenant sur ma poitrine et m'avance de lui, des larmes pleins les yeux.

- Qu'est-ce que tu me veux espèce de connard ? Crachais-je à son visage, en m'efforçant de rester infaillible
- Moi, je voulais te tuer. Mais Ellies voulait rencontrer la fille qui a réussi à lui fausser compagnie pendant un an.
- J'en ai rien à foutre de ton Ellies, je veux rentrer chez moi !

Et je commence a m'éloigner de lui, c'est en relevant la tête et en regardant autour de moi que je réalise où je me trouve. Je suis dans un grand jardin, dont la pelouse est tondue à la perfection et de couleur bien verte. Des arbres, des buissons et des fleurs aménagent tout le terrain clôturé par un grand muret en pierre avec de grandes grilles en fer forgé noir. En me retournant, je suis face à une immense maison, enfin non, une gigantesque villa.

OrphelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant