2 - Toujours sauver sa peau

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Chapitre 2 - Toujours sauver sa peau

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Chapitre 2 - Toujours sauver sa peau

Aujourd'hui, Mai 2022, San José, Costa Rica.

Ça fait presqu'un an que je fuis pour sauver ma peau, que je fuis ces hommes qui me pourchassent sans répit. Parce que ça fait presqu'un an, que sous mes yeux, ces hommes ont pris une vie, d'une balle en pleine tête.

Et si je ne me sauve pas, moi aussi, je finirais comme cet homme. Et j'ai trop souffert dans ma misérable petite vie pour finir ainsi entre quatre planches. Et encore entre quatre planches, je suis naïve, car je suis presque sûre qu'ils jetteront mon corps sans vie et sans âme dans une fosse, parmi d'autres corps, meurtris et troués par les balles.

C'est donc ça mon destin ? Finir dans une fosse à tout juste vingt-deux ans ? Non, je ne pense pas, ma mère biologique, celle qui m'a donnée la vie et qui m'a abandonnée aussitôt, m'a promis un bel avenir prometteur.

Et je peux vous garantir que mon avenir ne s'arrête pas là, pas maintenant.

Alors je fuis, toujours. Ça fait presqu'un an que je parcours les villes du Panama et du Costa Rica, toujours à regarder derrière moi, toujours à m'inquiéter du moindre mouvement autour de moi.

Mais je ne me leurre pas, je sais qu'ils finiront par me retrouver. Et s'ils ne m'ont pas mis la main dessus encore, c'est parce qu'ils attendent. Ils attendent que la petite souris s'avance pour grignoter ce petit bout de fromage, et qu'elle se fasse happer par cette grosse tapette, qui se trouve être le cartel le plus puissant de l'Amérique centrale.

Alors, je erre, toujours. Sans savoir où aller, sans savoir où je vais dormir, sans savoir si je vais pouvoir manger ce jour. Mais si je dois mourir alors je préfère mourir en m'étant battue comme une forcenée plutôt que mourir en m'agenouillant à leurs pieds.

Il y a un an, Juin 2021, San Miguelito, Panama.

Je me suis réveillée le lendemain matin avec un horrible mal de tête, j'ai ressassé toute la nuit, j'ai tourné et viré dans ce grand lit, j'en ai fais des cauchemars. Parce que c'est toujours la même image qui me revient en tête, celle de cet homme venant de se faire assassiner sous mes yeux, celle de ces hommes en train de me pourchasser et moi fuyant pour sauver ma peau.

Je me lève de mon lit, difficilement, mon corps est courbaturée à force d'avoir courue comme une malade dans les rues de San Miguelito, je suis fatiguée de toutes mes émotions qui ont envahis mon corps et mon cœur. Mais malgré ça, je suis heureuse d'être en vie aujourd'hui alors qu'hier je n'étais pas sûre de pouvoir respirer à nouveau.

Je me dirige vers la cuisine et me sers un grand verre d'eau, que je bois d'une traite, puis un deuxième pour avaler mon médicament qui me permettra peut-être d'avoir un peu moins mal à la tête.

OrphelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant