Orpheline

Flashback 5

Point de vue de Camilla Rodriguez.

Voilà maintenant un an que je suis en fuite, que je vagabonde de pays en pays, que je ne reste jamais plus de trois jours au même endroit de peur que l'on me retrouve. Je sais que les hommes de Gomez sont toujours à ma poursuite, et qu'ils ne lâcheront jamais l'affaire. Ils attendent juste le bon moment pour me sauter dessus, comme des lions sur une gazelle. Ils attendent que je baisse ma garde. Mais je suis toujours à l'affût du moindre mouvement autour de moi, toujours aux aguets, toujours à regarder derrière moi, et cette vie est épuisante.

Point de vue de Ellies Gomez.

Mes hommes ont retrouvés la trace de cette gamine, celle qui nous a filé entre les doigts à maintes reprises, mais ce soir, elle sera à moi. J'ai passé un an à l'espionner, à connaître la moindre information sur sa misérable vie. Je veux avoir cette fille en face de moi. Mais j'ai une information capitale sur elle, ce n'était pas prévu, ça ne devait pas se passer comme ça.

Au départ, on devait la retrouver et la tuer pour ce qu'elle a vu. Puis, cette fille m'a intrigué, j'ai voulu en savoir plus, alors je l'ai fais suivre par plusieurs de mes hommes, dont Carlos. Ils avaient ordre de la ramener en vie.

Mais il y a quelques temps, tout a changer. Mes motivations ne sont plus les mêmes. J'ai découvert que cette fameuse Camilla Rodriguez n'était autre que la fille de Katarina Galiani et Enzo DeLuca, tout les deux Jefe de leur propre cartel.

Sur toutes les femmes sur cette terre, il a fallu que celle-ci se mette dans un sale pétrin. Mais maintenant, je n'ai plus envie de la tuer, je dois même la protéger, sous les ordres de Galiani et DeLuca.

Lorsque j'ai appris à Katarina et Enzo que j'avais leur fille en ligne de mire, ils ne m'ont pas crus, je leur ai montré des photos d'elle, des informations sur elle, j'ai retrouvé un dossier concernant sa naissance dans l'hôpital où elle est née, et sans aucun doute, c'est bien leur fille.

La fille qu'ils ont abandonnée alors qu'elle n'avait que trois mois, pour la préserver de ce monde barbare. Mais quelle ironie, le naturel revient toujours au galop.

Carlos m'a appelé dans la soirée pour me prévenir que Camilla était dans un vieux motel, je lui ai ordonné de la ramener ici, et vivante. Et je sais que Carlos est un homme loyal, et qu'il va faire ce que je lui dis. Il ne devrait plus tarder à arriver.

De mon bureau, j'aperçois le portail s'ouvrir à l'extérieur de ma villa, je m'approche de la fenêtre et observe. Carlos se gare dans l'allée et ouvre son coffre, Camilla en sort en furie, vêtue seulement d'une serviette de toilette qui cache presque rien. Elle parait en colère, elle hurle sur Carlos puis lui crache dessus, tandis que lui garde un sourire moqueur sur le visage. De loin, j'aperçois un corps dans le coffre de Carlos, je comprends l'hystérie de Camilla, elle a passé plus d'une heure de route enfermée dans cet espace confiné avec un mort à côté d'elle. Je réprime un rire.

Puis elle se calme et suit Carlos jusqu'à l'entrée de la maison, je m'éloigne de la fenêtre et reste debout devant mon bureau, attendant l'arrivée de Carlos, qui ne tarde pas à entrer à trombe.

- Chef, j'ai la fille, et j'ai ça.

Il me tends un papier que je déplie, c'est une lettre de Katarina dédiée à Camilla.

- Elle est coriace la petite. Dit Carlos en se frottant les vêtements.

J'en doute pas une seconde, on parle tout de même de la fille de Galiani et DeLuca, le contraire m'aurait étonné.

- Ramène-la ici.

Carlos s'exécute et sort de mon bureau sans un mot, je lis et relis cette lettre en attendant, puis la range dans ma poche.
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre à nouveau et Camilla tombe a mes pieds, elle est habillé d'une robe noir, très joli. Je la regarde se relever et elle me défie du regard, cette fille n'a vraiment peur de rien. Ça me fascine.

Et de la voir devant moi, alors que j'ai passé un an à la surveiller, à observer le moindre de ses faits et gestes me fait quelque chose, comme si mon rêve devenait réalité, et je prie pour ne jamais me réveiller.

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