INDÉCENCE

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- Malhya ? Je vais me reposer, fais la cuisine et n'oublies pas de t'occuper des enfants.

- Oui ma tante.

À ces mots, je me pressais un peu plus dans mes devoirs. Il fallait les terminer pour demain.

Mais l'heure, n'était pas du même avis. Tout comme tante Isatou.

- Tout de suite Malhya ! Les enfants ont faim. Ces cahiers ne sont pas plus importants, voyons !

Je m'excusais au plus vite. Que pouvais je bien faire d'autre ? Il était clair que je devais absolument me hâter à cette tâche.

Et c'est bien, ce que j'allais faire en me levant.

Je me dirigeais au plus vite dans la cuisine à l'arrière de la maison. À cette heure, seules les lampes tempêtes pouvaient m'éclairer.

Il était 20h passé et pourtant, rien n'avait été fait. Pas même, le rangement de la cuisine. Mais à qui me plaignais je même ? J'oubliais que c'était à moi de faire tout ceci.

Tout d'ailleurs.

Je soufflais un peu, avant d'allumer la lampe.

Il fallait que je m'exécute. Donc, je commençais par ranger la pièce qui servait de cuisine ou plutôt, ma chambre.

Ici, les maisons étaient un mélange de terres séchées et de bois. Du sol au plafond, la terre régnait en maître.

La petite cuisine que nous avions, ne possédait rien d'extraordinaire. Juste quelques légumes fraîchement coupés ce midi, de l'huile et du pétrole. Des ustensiles et aussi de l'eau.

Sans oublier, mon petit pagne plié sur le côté.

Rien que le strict minimum enfaite.

Je finissais alors de ranger. Il fallait commencer à faire à manger. Chose, que j'exécutais au plus vite sous les ordres et le regard de ma tante.

Aussi vite que je pouvais, j'avais ainsi passé 2 bonne heures tout au plus à faire du riz et du poulet aux légumes. Avec bien sûr, les plaintes de tante Isatou.

Pour elle, ce n'était jamais assez assaisonné. Assez cuit, ou même pas assez ferme pour la texture du riz.

Sans parler, j'avais continué la cuisson à ses goûts. Après tout, c'était elle la femme de la maison. Elle savait donc, ce qui était meilleur.

Sous le regard de celle qu'on appelait Isatou, je déplaçais une grande quantité de riz sur un grand plateau. Puis, je déversais délicatement la sauce que j'avais préalablement concoctée sur le riz.

Enfin!

J'allais alors déposer le plateau sur la grande natte dans le salon. Sans même tarder, toute la famille avait accouru pour le repas.

Ensemble, mon oncle et ma tante avaient eu 3 enfants. Essentiellement des garçons.

L'aîné qui avait 10 ans, se prénommait Adama. Son cadet quant à lui, était Keba tout juste âgé de 7 ans. Puis, le benjamin qui était un enfant de 2 ans se présentait comme Momodou.

Je les fixait un instant avant que le regard de mon oncle ne tombe sur moi. Il me détaillait du regard sans même se gêner de sa femme à sa gauche.

Un "bonsoir" et je me dépêchais à retracer mon chemin vers la cuisine.

Seulement...

-Malhya ? Viens te joindre à nous pour le repas.

Alors que la voix de mon oncle s'éleva, celle de tante Isatou ne tarda pas à répliquer.