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- Malhya ?

La voix de mon oncle venait s'élever dans mon dos. Alors, tout doucement je me retournais pour lui faire face.

- Oui mon oncle ?

- J'ai besoin de toi deux minutes.

Je le fixais un instant. Puis, ouvrit ma bouche.

- Hum... ma tante m'a dit de ne pas vous approcher pendant mes règles.

Disais-je en baissant la tête.

- D'accord.

Il décidait de partir mais, se retournait subtilement avant de parler.

- J'aimerais que tu viennes me voir quand t'es règles prendront fin. Est-ce clair ?

- Oui tonton.

Dis-je en haussant la tête.

- Maintenant vas à l'école ma fille.

Je soufflais peu, puis me dirigeais vers la grande route.

Je marchais au plus vite, de peur d'être en retard à l'école. Sur le chemin, je croisais d'autres enfants vêtus comme moi.

Une longue robe kaki et des sandales pour les filles.

Une chemisette blanche et une culotte kaki pour les garçons. Sans oublier des babouches.

Certains avaient des chaussures, toutes belles et toutes propres et même des sacs.

Mais ça, c'était des enfants de la classe supérieure à la nôtre. Des gens aisés dit-on.

Au bout d'une dizaine de minutes, j'arrivais devant la grande bâtisse qui était l'école.

Je trouvais ma maîtresse près du portail. Elle souriait puis saluait certains enfants et leurs parents.

De préférence, les gens les plus fortunés.

- Bonjour madame. Disais-je poliment en venant près d'elle.

- Hum... Bonjour Malhya. Tu n'étais pas au cours hier.

- Oui j'étais un peu malade.

Elle me regardait un instant, puis hochait simplement la tête.

J'entrais alors dans l'enceinte de l'établissement et à ce moment, la cloche sonna.

Cela signifiait qu'il était 8h. L'heure pour nous de débuter les cours.

Alors, j'allais au plus dans ma salle de classe. Là-bas, le bruit régnait en maître.

Je prenais place à côté de Sarah. Elle était la seule amie que je m'étais faite dans cet endroit.

Tout simplement, la seule personne qui avait bien voulu être mon amie.

Sarah était clair de peau. Belle et comme on le dit chez nous "en chair".

Tout comme moi elle était chrétienne. Mais à ma différence elle, elle était issue d'une famille riche.

Forcément le traitement n'était pas le même. Dans un endroit où, l'islam était majoritaire.

Ici, il suffit d'un peu de moyen et tout le monde peut te respecter. Elle était bien tombée.

Je ne lui en voulait pas. C'est la société qui est faite ainsi. Peut-être qu'un jour, tout cela va s'arrêter.

- Bonjour Malhya. Comment vas-tu ?

Je souriais peu avant de lui renvoyer son bonjour et de continuer.

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