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- Tiens prends ça et couvres-toi.

J'attrapais la couverture qu'il m'avait tendue et l'enroulais soigneusement autour de moi.

- Merci monsieur.

La pluie frappait de plus en plus fort. Et le simple haut que j'avais porté, me donnait l'impression d'être à découverte.

Et même mon pagne, n'étais plus aussi solidement noué.

- Je t'avais dit de m'appeler Lamin voyons. Nous sommes déjà des amis.

- Pardon... Lamin...

- Voilà c'est mieux.

Il m'avait ensuite tendue une tasse bien chaude. Dans laquelle, il avait ajouté un peu de sucre.

- Bois.

M'avait il dit un grand sourire baignant sur son visage.

Je le regardais un instant. Puis, fixais subtilement la tasse désormais dans mes mains. Comme pour connaître ce qu'était cette substance.

Et il l'avait bien remarqué.

- Ce n'est qu'une tasse de tisane, n'aies pas peur.

J'avais simplement hoché ma tête. Puis, j'apportais la tasse à mes lèvres et décidais d'en boire un peu.

- Ça va te réchauffer tu verras.

Une gorgée puis une deuxième et une troisième. Je ne m'étais pas faite prier, j'avais entièrement bu le contenu de cette tasse.

Sans doute était-ce la faim. Depuis ce matin, je n'avais rien pu manger. Mais de toutes façons, ma tante ne nourrissait que ses enfants. Je devais toujours attendre mon oncle pour manger avec eux.

- J'ai fini. Je lui remettais la tasse. Le remerciant, en resserrant la couverture autour de moi.

Il l'avait récupérée entre mes mains. Puis, la déposait soigneusement sur une petite table derrière lui.

- Que fais-tu donc dehors sous cette pluie? En plus, toute seule.

Nous étions dans sa hutte. Lui, posé sur un petit banc en bois et moi, sur un petit matelas simplement recouvert d'un drap.

- Ma tante m'a envoyée chercher des légumes au champ.

Il me fixait. Et moi, j'évitais son regard. Non, je n'étais pas trop honteuse pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. Juste, on ne m'avait pas éduquée ainsi.

Il fallait toujours baisser son regard devant une grande personne.

- avec un temps pareil ?

- oui...

Je balayais la pièce du regard.

Il n'y avait pas de porte. Juste, un grand rideau qui couvrait la porte. C'était une petite pièce avec pas grands choses. Juste quelques sacs ici et là et rien de plus.

Je me demandais même comment il pouvait vivre ici ? Ça n'avait pas l'air confortable. De plus, tout était en pêle-mêle.

Comme si j'étais mieux. Pfff...

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