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Nous étions un vendredi, la semaine tirait peu à peu à sa fin et pour nous, l'école n'était plus que derrière.

Le coucher du soleil lui, s'abattait sur notre village et au loin, on pouvait voir le fleuve se reposer tranquillement.

A l'intérieur de ce tableau, on pouvait observer certains écoliers courir sur le chemin. Jouer et même chanter.

Tout aurait pu être parfait.

Je marchais d'un pas vif vers notre domicile. Je ne voulais pas passer plus de temps dehors et risquer de me faire fouetter.

Mais, c'était surtout que personne ne m'aurait acceptée avec eux.

Alors, je préférais me hâter à la maison. Là où, mon calvaire se dessinait.

- Malhya?

Je me retournais pour faire face à mon amie Sarah. Souriante et pleine de vie.

C'est fou comme elle était toujours heureuse. Elle croquait vraiment la vie à pleine dent.

Je l'admirais tant.

- Sarah, comment tu vas?

- Je vais bien merci. Écoute je voulais vite te parler. Vu que je n'ai plus le droit de t'approcher, j'ai profité de la sortie pour te croiser.

Elle n'arrêtait pas de regarder derrière elle. Sans doute, pour se cacher de son frère.

- Je t'écoute, qu'est-ce que tu veux me dire?

Elle prenait une grande inspiration et lâcha ses mots comme un sac de tarots. Aussi vite qu'elle le pouvait.

- Tu sais, moi je t'ai toujours cru. Et peut importe ce que les gens racontent, je sais que tu disais la vérité. C'est pourquoi tu devrais aller voir Madame Sylvie. Elle pourra sans doute t'aider, j'en suis sûre.

Je l'avais écoutée. Je l'avais trop même écoutée. Mais que voulez-vous que je lui réponde?

J'avais déjà essayé de parler. Deux fois. Mais, on m'avait traitée de menteuse. Je doute que la troisième fois quelqu'un pourrait me croire.

- Je dois y aller, à la lundi Malhya.

Elle m'avait saluée avec sa main avant de courir derrière son frère.

- A lundi...

J'avais simplement continué ma marche, éloignant cette idée de la tête.

N'en parler à personne. Disais-je à moi même.

Quelques minutes plus tard, j'étais arrivée. Je m'avançais alors vers la cours au plus.

Et c'est à moment là que j'avais croisé ma tante. Elle transportait du bois sur sa tête.

Automatiquement j'avais accouru pour l'aider.

- C'est pas trop tôt!

- Bonsoir ma tante.

Nous déposions à deux le fagot de bois sur le sol.

Elle faisait craquer son dos un peu avant de me toiser, le regard sévère.

Elle était toujours énervée celle là.

- T'ai-je dit que ma soirée était bonne ?

Je ne répondais rien, je m'étais simplement en allée vers la cuisine. Pour me changer et commencer à préparer le dîner.

- Malhya, ton oncle veut manger du poisson aujourd'hui.

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