2

601 36 5
                                    



Ce soir là, j'étais retournée me coucher dans la cuisine avec beaucoup de mal. Que devais-je faire à ce moment là ?

La douleur était tellement intense que même en dormant, elle ne se dissipait pas. Ça faisait si mal. Mais oncle Hassan disait que c'était ça faire l'amour.

Alors pourquoi l'amour faisait autant mal ?

Moi, j'avais toujours accroché à ce mot du bonheur. Beaucoup de bonheur. Mais pas ça !

Pas toute cette douleur.

Et même quand mes paupières se fermaient, l'image d'oncle Hassan sur moi parcourait mon esprit.

Ce n'était pas les meilleurs souvenirs que j'avais et pourtant, ils continuaient à me hanter.

Alors, je restais de longues heures à faire couler des larmes en silence. A ce moment, j'avais juste besoin d'une épaule sur qui compter.

Besoin que mon père soit là. Peut-être aurait-il eu l'amabilité de dire à mon oncle Hassan que c'était mal. Que c'était indécent.

Oui sans doute.

Je m'étais finalement endormie plusieurs heures plus tard. Les yeux enflés et le cœur lourd.

Il avait juste suffit quelques minutes pour que le jour se lève. Je me faisais alors réveiller par la voix cassante et sèche de ma tante.

J'oubliais même que j'avais cours.

- Malhya ? Lèves toi vite ! Le coq a chanté depuis une heure déjà et toi tu es toujours au lit !

Lit ? Où voyait elle cela ? En tout cas, pas ici.

- Je m'excuse ma tante.

Je me relevais durement, alors qu'elle me regardait de haut en bas avec une mine de dégoût.

Et alors que je me tenais difficilement sur mes jambes, elle me balançait en pleine face la paire de draps qu'elle traînait dans ses mains.

Là où, du sang y baignait. Mon sang.

- Vas au fleuve et laves moi ces draps.

- Mais je dois aller en cours ce matin.

Disais-je en baissant le regard et en attrapant fermement les draps.

- Et que veux-tu que je fasse ? C'est peut-être moi qui ai taché ces draps? Prends-le et va au plus vite au fleuve, idiote.

Je ne comprenais pas pourquoi dès le matin comme ça elle m'en voulait déjà. D'habitude, elle n'était pas si méprisante.

J'avais rangé les draps et le savon dans un petit panier en lianes. Ensuite, je le déposais subtilement sur ma tête.

Me dirigeant ainsi vers le fleuve.

- Eh oh ? À ton retour tu devras t'occuper des plus petits et leur faire à manger. Après ça tu pourras aller à ton école.

Sans répliquer, je décidais d'aller au plus vite au fleuve. Je parcourais les 2 kilomètres avec toujours des crampes au ventre.

En marchant, je n'avais pas manquer de voir certains de mes condisciples se rendre à l'école.

J'avais même aperçu Adama. Vous savez, le fils aîné de mon oncle.

Il me regardait marcher, avec ma petite robe de la veille. Son regard fuyait au même moment qu'il avait croisé le mien.

Moi, je décidais de continuer ma marcher sans même me soucier de tout ce monde autour de moi.

INDÉCENCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant