INDÉCENCE

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- Quand je touche ici ça te fait mal ?

Elle appuyait doucement mes seins.

- Oui tantine.

Je tremblais légèrement de douleur tandis que cette fois-ci, elle touchait le bas de mon ventre.

- Et là ?

- Oui tantine j'ai mal.

Elle regardait étrangement ma tante puis déposais sa main au niveau de ma clavicule.

- Ne bouge pas!

Je m'exécutais comme elle le voulait. Sans bouger. Ni même parler.

- C'est ça hein?

Je regardais ma tante poser sa question les sourcils foncés et les mains posées sur ses hanches.

- Oui.

La dame avait répondu si calmement que j'en venais à me dire que ce n'était rien de grave. Sûrement un petit palu.

- Petite fille stupide! Je t'avais bien dit de ne pas t'approcher des hommes mais tu ne m'as pas écoutée. Voilà que tu as encore apporté la honte dans ma maison.

Elle s'était précipitée pour venir me gifler mais la guérisseuse l'avait arrêtée. Dieu merci!

- Ma tante qu'est-ce j'ai fait?

J'avais été apeurée par sa réaction que ces quelques mots avaient instantanément franchi mes lèvres, sans que je ne puisse me contrôler.

- Qu'est-ce-que tu as fait? Tu oses me demander cela?

Je mettais mise derrière tanti Fatou de peur de recevoir un coup de la part de cette dernière.

- Passe ici on s'en va à la maison!

Elle était bien trop furieuse. Plus que d'habitude pourtant, je ne savais pas ce que j'avais fait.

Ou bien les remèdes étaient trop coûteux?

C'était aussi une possibilité.

- Aujourd'hui là seulement tu vas accoucher.

Hein? Je restais choquée par ses mots

- Aïssatou doucement avec l'enfant là-bas oh.

Elle m'avais ensuite fortement attrapé par le bras avant de me tirer à travers tout le village.

- Non là tu as fait fort quoi! Kié! Une grossesse dans ma maison? Donc moi j'accouche toi aussi tu veux accoucher!?

Je commençais à comprendre peu à peu ce qu'elle disait. Pourtant, je persistais à croire que ça ne pouvait pas être moi.

Je n'avais que 12 ans, je ne pouvais pas être enceinte. Non, ce n'était pas possible.

- Passe là-bas!

Elle m'avait violemment poussée au milieu de la cours. De là, elle s'était mise à crier très fort afin d'alerter les gens.

- Venez ohhh! Venez écouter la nouvelle!

Et peu à peu, les gens avaient accouru dans notre cours. Tous se demandaient bien qui était l'objet de tout ce tapage.

«ici y a toujours des histoires pas possibles, je suis sûr que c'est encore un truc incroyable»

Les gens avaient commencé à parler tous en même temps, attendant que ma tante ne puisse enfin abréger leur souffrance.

- Malhya m'a encore déshonorée ohhh!! Elle me fait honte!!! Venez écouter ohhh!!!

J'avais vu mes petits cousins sortir de la maison de mon oncle en trombe. Ils s'étaient tous mis à me fixer sans dire un mot alors que derrière eux, se trouvait mon oncle.

Je l'implorais du regard pour qu'il arrête toute cette humiliation. Même si le regard que ces gens me portaient ne m'atteignait pas, cela ne me plaisait pas non plus.

J'étais couchée là, à même le sol attendant que tout le monde puisse me huer dessus.

Quelle humiliation.

- Pourquoi tout ce vacarme Isatou?

Rien qu'à ces mots, je m'étais précipitée chez mon oncle. Oubliant les cris effrénés de ma tante.

Je ne voulais rien savoir, juste éviter d'être encore le sujet de moquerie.

- Toi passe ici, dépêche toi!

Je m'accrochais fermement à mon oncle, il devait me protéger. Après tout, j'étais dans cette situation par sa faute.

- Isatou laisses la tranquille c'est quoi avec toi!? Est-ce une manière de traiter un enfant malade!?

Il me tenait fortement contre lui, alors que la foule devenait de moins en moins bruyante. Pour sans doute mieux écouter ce qu'ils avaient à dire.

- Quel enfant malade là, ta nièce bien aimée ne fait que nous couvrir de honte. Tout le temps c'est comme ça avec cette petite idiote.

Il me regardait un instant avant de me tirer doucement vers l'intérieur de la maison. Dieu merci.

- Hum, donc tu ne veux même pas savoir ce qu'elle a fait ? Tu pars comme ça sans rien dire?

Il se retourna simplement.

- Qu'est ce qu'elle a fait de si grave au point de lui crier dessus devant toutes ces personnes?

- Ah donc pour toi aller ramasser une grossesse c'est rien de grave?

Il semblait choqué un instant puis s'était ressaisi aussi vite.

- Isatou, laisse cette enfant un peu. Pour une fois laisse la en paix.

Les gens avaient commencé à se disperser peu à peu. Chuchotant quelques paroles à mon égard.

Au bout de quelques minutes, il ne restait plus que nous. Mon oncle avait gentiment chassé tout le monde. Et même les personnes les plus réticentes.

- Ta nièce est enceinte et tu ne dis rien ?

Je ne faisais que les regarder. J'analysais leur visage et je pouvais voir la colère recouvrir le visage de ma tante.

- Tu veux que je dise quoi ? Se sont des choses qui arrivent. Avait-il dit.

- Des choses qui arrivent HASSAN!? Tu dis que se sont des choses qui arrivent ? Tu n'es pas sérieux!

- Écoute Isatou, si Malhya est tombée enceinte, c'est sans doute un accident. Nous ne pouvons pas la rejeter pour cette erreur, alors le mieux à faire c'est de l'aider. C'est aussi notre enfant.

Elle avait simplement bougé sa tête de gauche à droite. Les bras croisés sous sa poitrine.

- Tu blagues là !?

- J'ai passé l'âge des blagues. Je suis très sérieux!

Après ces mots, il m'avait poussé vers l'intérieur de la maison. Sous le regard haineux de ma tante.

- Désormais tu dormiras dans la maison. Je ne veux plus te voir à la cuisine. Tu m'entends ?

- Oui mon oncle.

Il m'avait installé dans la chambre de ses enfants. Et je savais que cette décision n'enchantait pas vraiment ma tante.

D'ailleurs, elle nous avait simplement suivi. Avant de se diriger vers sa chambre.

Mais...

- Un jour cette petite te conduira à ta perte Hassan. Je te le dis, un jour elle sera la cause de tous tes problèmes. Retiens bien ceci.

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[INDECENCE]~Rendez-moi mon innocence!