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MALHYA

- Malhya c'est ça ?

- Oui.

J'étais assise en face de Madame Sylvie. Dans son petit bureau, là où elle recevait ses "patients".

Je ne savais vraiment pas ce que je faisais ici. Madame Aïcha m'avait juste abandonnée à sa porte, sans me dire le moindre mot.

- Je suis Sylvie.

Je relevais doucement la tête vers elle.

- Je sais qui vous êtes. Vous êtes très belle.

Je laissais glisser cette phrase en la regardant furtivement.

C'est vrai, elle était vraiment belle. Elle avait une belle peau et ses yeux clairs étaient juste magnifiques.

Elle souriait légèrement à ma remarque. Comme à son habitude, avant de me remercier chaleureusement.

- Alors, tu dois te demander pourquoi tu es ici!

J'hochais la tête. J'avais attendu ces mots au moment même où j'étais entrée dans cette pièce.

Pourquoi j'étais ici?

- Récemment, j'ai demandé à Madame Aïcha si je pouvais te parler. Si on pouvait parler.

Elle voulait vraiment parler avec moi? J'en riais intérieurement...

- Parler avec moi? Mais de quoi?

- De tout Malhya. De tout ce qu'il y a à savoir sur toi. Tu peux tout me dire ma puce.

Je fronçais les sourcils. Même si elle disait qu'elle était là pour nous aider, moi, je ne voulais rien d'elle.

Absolument rien. De plus, je ne voulais pas parler avec elle. Je ne pouvais pas...

C'était sans doute Madame Aïcha qui l'avait envoyée. Ou bien mon oncle? Ou peut-être Sarah?

Oui, ça doit l'un d'entre eux. Sinon pourquoi voulait-elle parler avec moi?

- Il n'ya rien à savoir sur moi.

- Pas même ta couleur préférée??

- Rien.

Je m'adossais un plus sur le dossier de la chaise où j'étais assise. Sans dire un mot, juste en l'écoutant parler.

- D'accord, je peux au moins être ton ami? Disait-elle d'une petite voix.

Je me permettais de la fixer sans répit.

Ces mots je les connaissais bien. Très bien même.

«j'aimerais bien être ton ami et même t'accompagner au champ dans mes heures creuses. Si tu le veux bien sûr.»

Je connaissais la suite de ça. Aujourd'hui elle voulait être mon amie, mais demain elle sera celle qui me trahira.

Comme Monsieur Lamin l'avait fait.

Ils sont tous pareils. Je ne devais plus m'approcher d'eux. D'elle.

Je décidais de me lever pour m'en aller au plus vite mais, sa main m'avait fortement arrêtée.

- Nous n'avons pas fini Malhya. Elle souriait toujours, me regardant droit dans les yeux.

- Je veux juste aller à la maison. Disais-je en baissant la tête.

- Juste 5 minutes et tu pourras retourner. Je te promets.

J'avais décidé de me rassoir. Fixant mes doigts qui jouaient avec l'ourlet de ma robe kaki.

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