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Il m'avais lamentablement abandonnée le long d'une route, non loin du camp.

Là, sur ce chemin boueux à l'abri de tous.

Comme si, ma personne n'avait pas de valeur.

Comme si, je n'étais rien.

Une moins que rien, sûrement.

Je me relevais doucement et avec difficulté. J'entrepris alors de me rendre au village, ma tante devait sûrement me chercher.

Elle n'allait pas être contente encore moins sans son panier de légumes.

Alors sans réfléchir je m'étais mise à courir. Sur la route, sur les débris de bitumes. Aussi vite que je pouvais.

Les larmes aux yeux et mes vêtements tachés de sang.

Si bien que les quelques personnes présentes sur la route, n'avaient cessé de me dévisager étrangement.

Je les comprenais. Car moi-même, je me trouvais "bizarre".

Mais je m'en fichais, je voulais juste rentrer et supplier ma tante de ne pas me fouetter.

Que ce n'était pas de ma faute.

Au bout de quelques minutes, j'étais arrivée là où je vivais.

Tout était désert. Aucunes traces de ma tante ni de ses enfants.

Pourtant l'orage était déjà passé, et la clarté du ciel aussi. Tout devenais désormais sombre, il ne restait plus que quelques traces grises ici et là.

Avec juste la terre humide qui dégageait son odeur à travers le vent.

J'avançais doucement, craignant le moindre bruit, jusqu'à ce qu'une ombre apparaisse.

- Oh! Toi là! Tu sors d'où à cette heure? Et pourquoi tu es sale comme ça?

Je me retournais et faisais face à ma tante. Une machette entre les mains et visiblement énervée.

Après ses mots, je voulais répondre. Mais sa voix m'avait sèchement coupée.

- Ma tante, je...

- Gardes ça pour toi, où sont mes légumes ?

Elle rabattait ses poignets sur ses hanches. Les jambes légèrement écartées.

Comme prête pour un affront.

- Je n'ai pas pu les prendre.

Disais-je en baissant la tête.

- Tu dis quoi là? Donc je t'envoie et toi tu pars t'amuser?

- Non non ma tante ce n'est pas ça.

- C'est quoi alors ? Hein ?

Je n'avais rien pu répondre face à ses mots. De toute façon, que pouvais je bien dire ? A celle qui n'aimait pas qu'on lui réponde.

- Ah tu ne parles plus !? Donc je t'envoie me chercher des légumes toi tu te pavanes dans tout le village. Maintenant mes enfants vont manger quoi ?

Je restais là, sans parler. Les yeux larmoyants juste à écouter.

- Tu penses que se sont tes minables parents qui viendront nourrir mes enfants ?

Mes minables parents...

- Tu vas retourner au champ tout de suite et me prendre ces légumes.

Je relevais aussitôt la tête après ses mots.

- Mais tantine la nuit couvre déjà le village...

- Je m'en fou. Dépêches toi de me les apporter.

INDÉCENCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant